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Publié par Gilles Kraemer

 

Gilles Kraemer

Caravaggio (Michelangelo Merisi), Santa Caterina di Alessandria, ca 1598-1599. Huile sur toile. 173×133 cm. Musée Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid. Crédit © Museo Nacional Thyssen- Bornemisza, Madrid.

Un nombre important de peintures du Caravage, des prêts extraordinaires de nombreux musées internationaux – les institutions étasuniennes ont été généreuses – l’exposition romaine, au Palazzo Barberini, Caravaggio 2025, consacrée uniquement à Michelangelo Merisi detto Caravaggio (Milan 1571-1610 Porto Ercole) s’annonce exceptionnelle dans ce regard porté sur la puissance créatrice de Caravaggio. L'exposition, qui s'ouvrira le 7 mars 2025, entre  dans le cadre des célébrations du Jubilé 2025 que le pape François a placé sous le thème de l’espérance. (1)

Caravaggio (Michelangelo Merisi), Santa Caterina di Alessandria, ca 1598-1599. Huile sur toile. 173×133 cm. Musée Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid. Crédit © Museo Nacional Thyssen- Bornemisza, Madrid.

Les Gallerie Nazionali di Arte Antica, en collaboration avec la Galleria Borghese sous l’égide de la Direction générale des musées, le ministère de la Culture et le soutien de Main Partner Intesa Sanpaolo, présentent Caravaggio 2025. Sous le commissariat de Francesca Cappelletti, directrice de la Galleria Borghese, de Maria Cristina Terzaghi et de Thomas Clement Salomon, directeur des Gallerie Nazionali di Arte Antica, ce projet de grande ambition consacré à Michelangelo Merisi detto Caravaggio, avec un nombre exceptionnel de tableaux de l’artiste, qui vécut entre autres à Rome, est présenté dans ce lieu magnifique, au stupéfiant plafond baroque de Pietro da Cortona (Cortona 1597 – Rome 1669)  et de ses élèves: la fresque du Trionfo della Divina Provvidenza (1632-1639), célébration du pouvoir spirituel et politique des Barberini.

https://www.lecurieuxdesarts.fr/2023/05/la-roma-barocca-dei-barberini-et-l-immagine-sovrana-di-urbano-viii-l-image-souveraine-urbain-viii-et-les-barberini.html

Le présent rejoint le passé, moment magique de voir ici certains tableaux qui appartinrent à ces mécènes de Caravaggio. Le plus célèbre de cette famille, Maffeo Barberini (1568-1644), occupera le siège de Pierre sous le nom d’Urbain VIII (1623-1644). https://www.lecurieuxdesarts.fr/2025/01/maffeo-barberini-de-caravage-sort-de-l-ombre-il-ritratto-svelato-di-maffeo-barberini-di-caravaggio-gallerie-nazionali-barberini-corsini-rome.html

Caravaggio (Michelangelo Merisi) I Bari, ca 1595. Huile sur toile. 94,2×130,9 cm.. Kimbell Art Museum, Fort Worth. Crédit © Kimbell Art Museum, Fort Worth, Texas, États-Unis d’Amérique.

Parmi les œuvres visibles, le portrait de Maffeo Barberini présenté ici même il y a quelques semaines, 70 ans après sa redécouverte, confronté pour la première fois à d’autres Merisi dont Ecce Homo, prêt du Prado, qui revient en Italie après plusieurs siècles. Autres prêts exceptionnels, Santa Caterina de Thyssen-Bornemisza, et I Bari [Les Tricheurs] du Kimbell Art Museum de Fort Worth : ils appartinrent tous deux aux collections Barberini.

Dans une salle de Barberini, le dialogue de la mort et de la violence entre Caravaggio (Michelangelo Merisi), Giuditta e Oloferne, 1598-1602. Huile sur toile. 145 x195 cm. & Matthias Stom (ca 1600 – post 1645), Sanson e Dalila, 1630-1631. Huile sur toile. 100 x 126 cm. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Gallerie Nazionali di Arte Antica - Palazzo Barberini, Rome, janvier 2025 - La Pinacothèque Tosio Martinengo, à Brescia, accueillera du 18 septembre 2025 au 15 février 2026, une exposition-dossier consacrée à Matthias Stomer ou Stom. Dans le catalogue de l'exposition de l'été 2012, musée Fabre, Montpellier et musée des Augustins, Toulouse, Corps et ombres. Caravage et le Caravagisme européen, Axel Hémery, co-commissaire avec Michel Hilaire, présentait cet artiste comme "le prolixe méconnu", écrivant " la rêveuse Dalila contemple sa victime avec une détermination non exempte de tendresse ".

Le prêt de Marta e Maddalena du Detroit Institute of Arts démontre que son modèle fut le même que la Giuditta du Palazzo Barberini, dans une confrontation, pour la première fois, entre les deux œuvres de cet artiste du Cinquecento et Seicento.

L’exposition réunit trois toiles commandées par un autre mécène, le banquier Ottavio Costa : Giuditta e Oloferne du Palazzo Barberini, San Giovanni Battista du Nelson-Atkins Museum de Kansas City et San Francesco in estasi du Wadsworth Atheneum of Art di Hartford.

Le Martirio di sant'Orsola prêt d’Intesa Sanpaolo, Naples, dernière œuvre du Merisi, peinte peu de temps avant sa mort conclue ce parcours. Œuvre commandée par le prince Marcantonio Doria demeurant à Gênes, acquise en 1972 par la Banque Commerciale Italienne sous l'attribution de Mattia Pretti, elle sera reconnue comme Caravage en 1980 puis restaurée entre 2003 et 2004.]

https://www.lecurieuxdesarts.fr/2019/03/tresors-de-la-peinture-flamande-et-italienne-de-retour-a-naples-tesori-di-pittura-fiamminga-e-italiniana-di-ritorno-a-napoli-la-coll

Francesco Mochi (Montevarchi 1580 – 1654 Rome), Statue équestre de Carlo Barberini (1562 – 1630) (ca 1630). Ancienne collections Barberini. Dans le catalogue, ce bronze était noté comme prêt d’une collection privée. Acquisition par l’État italien en 2024. Au fond, Portrait du cardinal Antonio Barberini (1631) par Simone Cantarini (Pesaro 1612 – 1648 Vérone). Cette huile fut sans doute peinte en 1631, lors du séjour d’Antonio, légat du pape, à Pesaro.

Caravaggio (1571-1610), Rittrato di monsignor Maffeo Barberini, ca 1599 ou 1603. Huile sur toile. 124 x 90 cm. Collection particulière © Le curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, Palazzo Barberini, janvier 2025.

Le magnifique portrait de Maffeo Barberini retournera-t-il chez son collectionneur EN JUILLET 2025 ? Après l’exposition L’immagine sovrana. Urbano VIII e i Barberini, le bronze de Francesco Mochi Statue équestre de Carlo Barberini, frère de Maffeo Barberini, qui attirait, dans la troisième salle du parcours, tous les regards, quitta sa collection privée pour intégrer celles, étatiques, du Palazzo Barberini.

(1) Expositions encore visibles dans le cadre de cette année de l’ouverture de la Porte Sainte : San Francesco, tra Cimabue e Perugino. Nel Giubileo con il cantico delle creature au Palazzo della Minerva (décembre 2024 - 2 mars 2025) ; deux bustes du Bernin, L’anima beata et L’anima dannata pour Le anime del Bernini aux Musei Vaticani (19 novembre 2024 – 1er mars 2025) ; Capolavori dalla Pinacoteca di Ancona aux Musei Capitolini (26 novembre 2024 - 3 mars 2025) ; Munch. Il grido interiore au Palazzo Bonaparte (février - 2 juin 2025) et Antico Egitto (jusqu’à la fin du Jubilé).

Caravaggio 2025

7 mars – 6 juillet 2025 / 7 marzo – 6 luglio 2025

Gallerie Nazionali di Arte Antica - Palazzo Barberini - Rome

https://barberinicorsini.org/caravaggio-2025/

Facebook: @BarberiniCorsini | X: @BarberiniCorsin | Instagram: @BarberiniCorsini

Catalogue très attendu, pour la lecture de nouvelles études critiques sur l’évolution de son style, l’influence du contexte culturel, politique, religieux sur sa pratique, de nouvelles clefs de réflexions. Publication aux excellentes Éditions Marsilio Arte.

https://www.lecurieuxdesarts.fr/quels-caravage-pour-l-exposition-caravaggio-2025-au-palazzo-barberini-ce-printemps-2025-gallerie-nazionali-di-arte-antica-rome

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S
Une très belle exposition que j’ai eu la chance de découvrir lors de son inauguration. Les tableaux sont particulièrement bien mis en valeur, notamment grâce à la gestion de la lumière environnante, ce qui permet d’en apprécier pleinement la profondeur. Il est tout à fait exceptionnel de pouvoir contempler autant d’œuvres de cet artiste pour seulement 18 euros ; l’exposition offre une véritable immersion dans le courant qu’il a initié.<br /> <br /> Je regrette toutefois qu’elle ne bénéficie pas d’une visibilité suffisante dans le monde francophone. Pour le grand public, il n’est pas toujours évident d’apprécier l’œuvre de cet artiste, tant elle est généralement présentée de manière fragmentaire.<br /> <br /> Petite curiosité : il est possible de photographier toutes les œuvres, à l’exception de L’Ecce Homo du Prado et de Cattura di Cristo de la National Gallery of Dublin. Ces toiles sont sans doute considérées comme les pièces maîtresses de leur musée respectif, mais la plupart des autres œuvres n’ont rien à leur envier.
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G
Merci. J'étais le seul journaliste français à la conférence de presse, ayant payé mon billet d'avion et mon hôtel. Tout est dit. Le curieux des arts, le seul titre rendant compte des expositions italiennes puisque j'assure tous mes frais et que je ne suis pas remboursé. Nous avons du nous croiser à Barberini