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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer

Déplacement et séjour personnel à Rome

Un Caravaggio que tous voulaient voir mais cela semblait impossible soulignait Thomas Clement Salomon, directeur des Gallerie Nazionali di Arte Antica – Barberini Corsini – lors de la présentation de cette œuvre de Michelangelo Merisi da Caravaggio. Un billard à trois bandes, une façon d’annoncer l’événement italien de l’année 2025, l’exposition Caravaggio 2025. Francesca Cappelletti, directrice de la Galleria Borghese, Maria Cristina Terzaghi et lui-même en sont les commissaires.

En 2024, l’exposition événement fut Federico Barocci Urbino. L’emozione della pittura moderna aux Galleria Nazionale delle Marche, au Palazzo Ducale d’Urbino. (1) 2025 sera, sans nul doute, celle du Caravage.

In situ Palazzo Barberini, Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Portrait de Maffeo Barberini . Collection particulière © Alessio Panunzi Studio.  

Caravaggio (1571-1610), Rittrato di monsignor Maffeo Barberini, ca 1599 ou 1603. Huile sur toile. 124 x 90 cm. Collection particulière © Le curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, Palazzo Barberini, janvier 2025.

Un portrait en mouvement, révélant la personnalité de ce personnage, issu des hautes sphères de la société, c’est ainsi que Caravaggio a imposé Maffeo Barberini (Florence 1568-1644 Rome), futur pape Urbain VIII (1623-1644).

De trois-quarts, assis dans un fauteuil vert. Léger strabisme. Regard impatient, il est habitué à ce qu’on lui obéisse. Le bras droit tendu comme s’il avait donné un ordre de la main à quelqu’un hors de la toile, serrant énergiquement de l’autre une lettre. A ses pieds, des documents roulés liés par un cordon de velours. Le pouvoir, les décisions.

C’est Giuliano Briganti qui découvrit et attribua le portrait à Caravaggio, ce que confirma par la suite Roberto Longhi. Ne souhaitant pas faire état de sa découverte, Briganti en laissa la primeur à Longhi qui en fit état dans la revue « Paragone » en 1963.

Proprio a chi gli rimproverava di essere privo di "attione" il Caravaggio mostravaqui che persono il ritratto doveva essera azione, rappresentazione, dramma in nice.

E cosi si apriva il ritratto moderno.

Roberto Longhi, il vero "Maffeo Barberini del Caravaggio", in "Paragone", 1963. 

Maffeo choisit le prénom d’Urbain VIII lorsqu’il accède au siège pontifical, en référence à l’urbs, à l’idéal romain de l’urbanista. Un « Principe Urbanissimo » comme le qualifie Sebastian Schütze dans son essai du catalogue Un Principe Urbanissimo sul soglio pontifico et alcuni parametri della sua politica artistica pour l’exposition L'immagine sovrana. Urbano VIII e i Barberini, au printemps romain 2013, au Palazzo Barberini. (2)

Au fond à droite, par Caravaggio, Maffeo Barberini in veste di protonotario apostolico, ca 1598. Huile sur toile. 122 x 95 cm.. Collection privée © Alberto Novelli. Rome, Gallerie Barberini, mostra L’immagine sovrena. Urbano VIII e i Barberini, avril 2023.

Un autre portrait de Maffeo, conservé dans une collection privée, le représente en habit de protonotario apostolico de’ Numerarii, fonction à laquelle il accède, dans son très rapide cursus honorum ecclésiastique, en 1593. Peint également par Caravaggio, vers 1595, appartenant un temps à la collection de Tommaso Corsini époux d’Anna Barberini Colonna, il figura à l’exposition de 2023, consacrée à la gloire de Maffeo, au Palazzo Barberini.

(1) À Urbino, Federico Barocci triomphe - Galleria Nazionale delle Marche, Le Curieux des arts, 1er octobre 2024  https://www.lecurieuxdesarts.fr/2024/10/a-urbino-federico-barocci-triomphe-galleria-nazionale-delle-marche.html

(2) La Roma barocca dei Barberini et l'immagine sovrana di Urbano VIII. L'image souveraine, Urbain VIII et les Barberini, Le Curieux des arts, 9 mars 2023   https://www.lecurieuxdesarts.fr/2023/05/la-roma-barocca-dei-barberini-et-l-immagine-sovrana-di-urbano-viii-l-image-souveraine-urbain-viii-et-les-barberini.html

Caravaggio. Il ritratto svelato di Maffeo Barberini

23 novembre 20245 – 23 février 2025

Commissariat de Thomas Clement Salomon et Paola Nicita

Gallerie Nazionali di Arte Antinca -Palazzo Barberini - Via delle Quatro Fontane – Rome

Pas de catalogue. Les textes de salle y pourvoient largement.

Caravaggio, Santa Caterina d'Alessandria, détail. Ca 1598-1599. Huile sur toile. 173 x 133 cm..Copyright © Museo National Thyssen-Bornemisza, Madrid.

Ce tableau, prêt de Thyssen-Bornemiza, sera présent à l’exposition Caravaggio 2025. Il a certainement été commandé à Rome par le premier mécène du Caravage, le cardinal Francesco Maria del Monte. Représentée dans une pose étonnamment naturelle, la figure de la sainte a été identifiée comme étant Fillide Melandroni, une courtisane célèbre de l’époque. Richement vêtue, agenouillée sur un coussin, elle regarde le spectateur entourée des attributs de son martyre : la roue, l’épée avec laquelle elle a été décapitée et la palme du martyre. Restaurée, cette œuvre a fait l’objet d’un focus À la découverte du Caravage. Étude technique et restauration de Sainte Catherine d’Alexandrie (17 décembre 2018 au 23 juin 2019). (documentation extraite Santa Catalina de Alejandría - Caravaggio (Michelangelo Merisi). Museo Nacional Thyssen-Bornemisza ).

 

Caravaggio 2025 - 7 mars – 6 juillet 2025 - Gallerie Nazionali di Arte Antica - Palazzo Barberini - Rome

https://barberinicorsini.org/caravaggio-2025/

Serre Barberini © Le curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, Palazzo Barberini, janvier 2025.

Il manquait un restaurant à Barberini. Le voici, les Serre Barberini, d’accès libre pour tous sans passer par le musée, pour un café, un apéritif ou déjeuner au sein de la serre édifiée en 1883 certainement sur un projet de l’architecte Francesco Azzurri (1827 - 1901), à l’occasion de la restructuration des jardins au XIXème.

Les prix ? Très corrects et service très attentionné. Dans un des cœurs de l’Urbs que souhaiter de plus ?

En faisant attention, vous trouverez une abeille dans la structure métallique, insecte figurant sur les armoiries des Barberini sous la forme d’un trio que l’on retrouve à profusion sur les murs extérieurs et intérieurs du Palazzo Barberini alle Quattro Fontane.

Au Seicento, ce lieu était un théâtre de la nature et de l’art, inspiré par la passion portée par les cardinaux Francesco et Antonio, neveux d’Urbano VIII, aux fleurs. Des antiques de la collection des Barberini se mêlaient aux extraordinaires plantations fondées sur la connaissance botanique du jésuite Giovan Battista Ferrari (1582/85-1655).

https://www.serrebarberini.it/

 

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