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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer

Séjour et déplacement à titre personnel à Urbino

 

Quel est le lien entre la thèse soutenue en France, en juillet 2002, Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819) : le paysage dans la théorie artistique et la peinture française de la fin du XVIIIe se concrétisant l’année suivante par l’exposition La nature l’avait créé peintre. Pierre-Henri de Valenciennes au musée toulousain Paul Dupy et l’exposition Federico Barocci Urbino. L’emozione della pittura moderna en 2024, à la Galleria Nazionale delle Marche à Urbino ? L’historien de l’art et commissaire de ces deux expositions est la même personne, Luigi Gallo, directeur de cette institution muséale d'Urbino et co-commissaire avec Anna Maria Ambrosini Massari, docteur en histoire de l’art moderne de l’université d’Urbino, de l’éblouissante exposition de cet été italien 2024 consacrée à Federico Barocci (1533 - Urbino - 1612). (1)

Urbino, sa cathédrale et le palais ducal que Federico Barocci pouvait voir de la rue où il habitait. Rien n'a changé dans cette ville dont le centre historique est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1998   © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Urbino, 2024.

Les Marches vues depuis le palais ducal  © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Urbino, 2024.

« Federico Barocchi, comme le souligne Luigi Gallo,  a décidé de vivre à Urbino, au contraire de ses compatriotes, le peintre Raffaello (Urbino 1483-1520 Rome) et l’architecte Donato Bramante (1444-1514). ». Pourquoi une telle rétrospective Barocci à Urbino ? Curieusement c’est la première que sa ville natale consacre à cet artiste du « Cinquecento » et du début du « Seicento » qui « avec ses œuvres a illuminé, comme une supernova les dernières années du duché Della Rovere », précise-t-il. « Con le suo opere illumina come una supernova gli ultimi anni del ducato Della Rovere. »

Federico Barocci, Presentazione della Virgine al Tempio, 1593-1603. Huile sur toile. 381 x 248 cm.. Roma, Santa Maria in Vallicella © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, mostra Federico Barocci,  Urbino, 2024.

« L’idée de cette exposition, rappelle-t-il, est née il y a 111 années », lorsque le premier directeur Lionello Venturi, à l’ouverture de la Galleria en mai 1913, annonça son désir d’une rétrospective dédiée à ce maître « cinquecentesco », ici même. Projet resté dans les limbes. Voulue par Luigi Gallo, directeur de la Galleria depuis novembre 2020 - « cette idée de consacrer une exposition à Barocci, je l’avais dès la fin de mes études. » - dans son souhait de révéler la figure de l'artiste ici.

Alessandro Vitali, Annunciazione, 1603  //  Sant'Agata in carcere, 1598. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, 2024.

Antonio Viviani detto il Sordo, Santa Rosa da Viterbo. 1613-1614 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, 2024.

L'exposition réunit 77 œuvres, peintures, dessins, deux estampes dont l’une tirée sur soie et sa matrice reprenant la peinture de l’Annonciation (1582-1584).

D’autres peintures de ce peintre sont visibles dans le parcours permanent, totalement revisité de la Galleria delle Marche, incluant des toiles de ses élèves : Santa Rosa da Viterbo selon Antonio Viviani detto il Sordo (Urbino 1560 - 1620), Sant’Agata in carcere et Annunciazione d’Alessandro Vitali (Pesaro, ca 1580 – Urbino 1630). Élèves cités par Giovanni Russo dans son essai dans le catalogue " Barocci e gli allievi per Urbino " et par Mattia Giancarli dans son essai " La bottega di Barocci tra invenzioni, metodo e copie ".

© Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Urbino, 2024.

À son retour de Rome, où il travaillait depuis 1653 dans l’atelier d’un de ses oncles, à Urbino en 1565, il devient le conseiller du nouveau prince Francesco Maria II della Rovere (1549-1631) pour toutes les décisions artistiques. Cet unique séjour en dehors du duché des Marches – il habitera via San Giovanni qui porte aujourd’hui son nom – sa maison ne se visite pas -, n’empêche pas sa notoriété de gagner l’Europe, d’être le porte-drapeau exemplaire de cet État alors que sur la scène politique Urbino décline. Francesco II della Rovere, mort sans héritier, le duché reviendra aux États pontificaux.

Réunissant uniquement des œuvres d’institutions nationales et internationales – volonté fermement revendiquée par Luigi Gallo – cette exposition a été souhaitée comme une monographique pure – autre volonté clairement affirmée -. Aucun contemporains et élèves dans le parcours thématique, en six salles, dans l’unité d’un élégant fond vert sombre pour présenter les œuvres, dans une mise en espace d’une sobriété éclatante du Studio Lucchi & Biserni. La patte sublime des scénographes italiens est-elle encore à souligner !

à gauche Federico Barocci, Autorittrato da anziano, ca 1605. Firenze, Gallerie degli Uffizi  // au milieu Autoritratto da giovane, ca 1560-1565. Firenze, Gallerie degli Uffizi  // à droite Ritratto di uomo di mezza età, 1570-1580. Roma, Gallerie Nazionale di Arte Antica, Galleria Corsini © photographie Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

L’exposition commence par deux autoportraits. L’un entre 25 et 27 ans. L’autre âgé, dans les alentours de sa quarante-cinquième année. Non marié, il vit à Urbino, avec sa sœur et son frère. Sa vie personnelle demeure secrète.

Mélancolique et marqué par la maladie, un ulcère, entravant et limitant son temps de travail. Toujours en retard, impatience des commanditaires et même du duc, chaque toile étant précédée de très nombreux dessins.

Federico Barocci, La fuga di Enea da Troia, avant 1595. Paris, musée du Louvre. Pierre noire, craie sur feuilles de carton bleu. 148 x 190 cm..  //  La fuga di Enea da Troia, 1598. Huile sur toile. 179 x 235 cm.. Roma, Galleria Borghese © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Extrêmement religieux. Une seule toile profane, un unicum dans son œuvre peint - lire l’essai de Marina Cellini - : Fuga di Enea da Troia (1598), " aux incroyables couleurs, avec le "Tempietto" de Bramante de San Pietro in Montorio dans le fond " [ancien couvent, aujourd’hui siège de l’Académie espagnole à Rome, la Real Academia de España ] argumente Luigi Gallo, toile devant laquelle le cardinal Scipione Borghese - auquel cette peinture avait été probablement offerte par Monsignor Giuliano della Rovere, fils illégitime du cardinal Giulio della Rovere - plaça un marbre de Bernini. Rapprochement entre le magistral abbraccio d’Énée fuyant Troie incendiée, portant son père Anchise qui l’étreint et la sculpture Énée, Anchise et Ascagne (1618-1619) de Giovanni Lorenzo Bernini, dans l’intime dialogue entre maniera et sensibilité baroque. Deux œuvres conservées à la Galleria Borghese.

Dans les portraits de ses commanditaires tous vêtus de noir, la couleur de la noblesse – couleur de la cour d’Espagne, de l’aristocratie où excelle aussi le bergamasque Giovanni Batista Moroni (Albino 1521-1580 ca) - il sait rendre perceptible leur âme. (2)

Federico Barocci, Ritratto di monsignor Giuliano della Rovere, ca 1595. Vienne, Kunsthitorisches Museum //  Francesco Maria II della Rovere di ritorno da Lepanto, circa 1571-1572. Firenze, Gallerie degli Uffizi //   Ritratto di Ippolito della Rovere, ca 1599. Firenze, Gallerie degli Uffizi © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Federico Barocci, Francesco Maria II della Rovere di ritorno da Lepanto, circa 1571-1572. Firenze, Gallerie degli Uffizi © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

L’exposition a permis de réunir les portraits, séparés entre Autriche et Italie, des deux fils du cardinal Giulio della Rovere, Guliano et Ippolito encadrant Franco Maria della Rovere di ritorno da Lepante, 6ème  duc Rovere sur le trône, jeune prince victorieux des Ottomans lors de la bataille navale de Lépante du 7 octobre 1571. Tout y affirme la puissance du duché dans la noblesse de cet homme de 22 ans, futur et dernier souverain du duché, main posée sur son heaume, cuirasse damasquinée d’or, écharpe rose en soie.

tout au bout de la galerie des portraits, Federico Barocci, Madonna della gatta, 1588-1592. Firenze, Palazzo Pitti © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Revenue pour quelque temps dans ce palais urbinate où elle figura dans les collections, Madonna della gatta (1588-1592), saint Joseph soulevant le rideau de la chambre de Marie, la chatte allaitant son chaton ; au fond, au-delà de la fenêtre, Urbino et le palais ducal. Vue de la cité que l’on retrouve dans Noli me tangereLes rapports si particuliers avec sa cité qu'il ne cesse d'inclure dans ses peintures, cette ville dont le centre historique est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998.

in situ, salle des grands tableaux d'autel. Federico Barocci, Madonna col Bambino, i santi Giuda e Simone e i donatori detta Madonna di san Simone, 1566-1567. Urbino, Galleria Nazionale delle Marche   //   Visitazione della Virgine a santa Elisabetta, 1583-1586. Roma, Santa Maria in Vallicella   //    Istituzione dell’Eucaristia, 1603-1608. Roma, Santa Maria sopra Minerva, capella Aldobrandini © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Federico Barocci, Deposizione, 1567-1569. Perugia, duomo di San Lorenzo © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024. Cette toile fit partie des prises italiennes de Bonaparte en 1797, exposée au Louvre puis restituée à Perouge en 1817.

Quatre tableaux d’autel, très grands et complexes, dans une organisation théâtrale. Madonna di san Simone (1566-1567) dans une influence raphaélesque et de Corrège. Deposizione (1567-1569) riche de figures, dans des expressions de sentiments et de mouvements. Visitazione della Virgine a santa Elisabetta (1583-1586), revenue de Rome, baroque, dans une composition naturaliste très avancée ; lors de sa présentation romaine, elle suscita une admiration de trois journées. Istituzione dell’Eucarestia (1603-1608), sensationnelle luminescence nocturne, commande papale de Clemente VIII Aldobrandini qui mourut avant qu’elle ne soit terminée. Éternelle lenteur du Baroche; dans une première version repoussée, il avait imaginé le Sauveur offrant l’hostie à Judas, agenouillé à côté de Satan, dans une symbolique clairement affirmée du pardon. Maria Maddalena Paolini, dans la notice de ce tableau romain perçoit l’influence de la Scuola di Atene de Raphaël avec les personnages sur les marches.

in situ, salle des peintures de dévotion privée. Federico Barocci, Madonna del gatto, 1575-1576. Londres, The National Gallery  //  Riposo durante la fuga in Egitto, 1570-1573. Città del Vaticano, Musei Vaticani © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

in situ, salle des peintures de dévotion privée © Photographie Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Succédant à ses peintures d’autel, la salle des peintures de dévotion privée et de la nature. La Madeleine du Noli me tangere (ca 1660) est richement vêtue. La curiosité des bergers derrière la porte qu'ouvre Joseph dans la Natività (1597-1604).  Madonna del gatto (1575-1576) dont il a placé l'action dans une des salles du palais ducal, Joseph regardant cet instant familial, l’Enfant s’apprêtant à téter, saint Jean serrant dans la main un oiseau, geste anticipateur du sacrifice du Christ. Riposo durante la fuga in Egitto (1570-1573), narration intime du repos de la famille avec l’annonce du sacrifice du Christ dans le rouge des cerises que l’Enfant mange. Les dessins des paysages transcrivent une nature vue en direct et non remaniée de ce protagoniste indiscutable de l’immersion du paysage dans la peinture moderne.

in situ, la salle des dessins © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

à gauche, Federico Barocci, Studio per il Trasporto di Cristo (Nicomedo). New York, The Metropolitan Museum of art  //  Studio per il Trasporto di Cristo (Maddalena). Bayonne, musée Bonnat-Helleu  // à droite Studio par la Madonna di san Simone (Giuda Taddeo). Rome, Galleria Doria Pamphili © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

La salle des dessins © Photographie Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Cœur de l’exposition, « l’officina del disegno », avec des études de têtes, de corps, des bozzetti. Cinquante années d’activité de Barocchi à travers des études d’hommes et de femmes, pierre noire, pastel, huile, aquarelle. Luca Baroni, dans son essai compare cette salle des dessins à un " Wunderkammer d’idées ". Au milieu, l’étude de la Madeleine du Trasporto di Cristo (1579-1582) présenté dans la salle suivante, étude aujourd’hui au musée Bonnat-Helleu. Jacques Petithory qui la présentait dans le salon de sa maison de Clichy-sur-Seine, sur la hotte de la cheminée, la dénommait " ma chevelure d’ange ". (3)

Federico Barocci, Crocifisso con la Madonna, san Giovanni e la Maddalena, 1697-1604. Huile sur toile. 360 x 254 cm.. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer,  Oratorio della Venerabile Compagnia della Morte, Urbino, 2024. L'encadrement doré a été dessiné par Barocci.

Cette même étude de tête se retrouve dans le Crocifisso con la Madonna, san Giovanni e la Maddalena (1597-1604) de l’Oratorio della Venerabile Compagnia della Morte, bâtiment à droite de la cathédrale d’Urbino ; ne pouvant entrer dans cet édifice religieux pour des motifs de sécurité, cette toile de l’autel principal n’est visible qu’à travers la porte grillagée.

Federico Barocci, Trasporto di Cristo, 1579-1582. Senigallia, confraternita del Santissimo Sacramento e Croce //  La fuga di Enea da Troia, 1598. Roma, Galleria Borghese © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Les trois toiles de la cinquième salle décryptent le mystère de la conception dans l’atelier, de l’œuvre préparatoire à l’œuvre terminée, dans son parcours créatif. La fuite d’Enée de Troie (1598), réplique du tableau éponyme de 1586 aujourd’hui disparu, présentée à côté du carton préparatoire du Louvre.

Federico Barocci, Trasporto di Cristo, 1579-1582. Senigallia, confraternita del Santissimo Sacramento e Croce  //   à gauche le "cartonchino", ca 1579. Amsterdam, Rijkmuseum  // à droite le "bozzetto", ca 1579. Urbino, Galleria Nazionale delle Marche  © Photographie Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Détail du "bozzetto" du Trasporto di Cristo, ca 1579. Urbino, Galleria Nazionale delle Marche  © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Détail. Federico Barocci, Trasporto di Cristo, 1579-1582. Senigallia, confraternita del Santissimo Sacramento e Croce © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.  

Trasporto di Christo de Senigallia (1579-1582), tableau d’autel avec une vue du château d’Urbino, " magistrale représentation du pathos et du drame " selon la notice d’Elenia Monaca, entouré de son carton préparatoire/cartoncino du Rijkmuseum et de son bozzetto d’Urbino, plaçant les couleurs.

in situ, salle du parcours créatif. Federico Barocci, Annunciazione, 1582-1584. Città del Vaticano, Musei Vaticani //  la diffusion de cette toile par l'estampe © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

Une vue identique du château d’Urbino cadrée dans la fenêtre se retrouve avec Annunciazione (1582-1584), présentée aux côtés de son bozzetto, du visage de la Vierge et d’un dessin de Marie encore vu(e) nu(e) comme une image masculine. Barocchi fut l’un des premiers maîtres à graver ses peintures, ayant également une presse installée dans son studio par le taille-doucier vénitien Domenico Frisolino. Bozzetto de l’estampe, matrice gravée à l’eau-forte avec rehauts de burin et de pointe sèche, un tirage papier et un tirage sur soie verte concrétisent sa volonté de diffuser par l’image son œuvre dans toute l’Europe.

Federico Barocci, Presentazione della Virgine al Tempio, 1593-1603. Huile sur toile. 381 x 248 cm.. Roma, Santa Maria in Vallicella  //  Assunzione della Virgine, 1600-1612. Huile sur toile. 241,5 x 171,5 cm.. Urbino, Galleria Nazionale delle Marche © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino, mostra Federico Barocci, 2024.

L’exposition se conclut par quatre œuvres des dernières années du Cinquecento et le début du Seicento. Beata Michelina (ca 1590-1606), trois têtes d’anges observant la sainte inondée de lumière divine tombant sur son visage et ses mains ; placée dans une paysage hivernal des Marches ; cette peinture ouvre le siècle par son mysticisme. Madonna del Rosario (1588-circa 1592), avec la présence du paysage. Presentazione della Virgine al Tempio (1593-1603), sous le regard attendri de sa mère. Observez attentivement les marches du temple, elles sont celles du grand escalier du palais ducal. Assunzione della Virgine (1600-1612) avec son bozzetto et une étude de figures, jamais terminée, composition sur un fond préparé brun.

" Vedere la mostra e abbondonarsi alla sua indescrivibile bellezza " conclut Luigi Gallo, ajoutant enthousiate : " Urbino, lieu d’une peinture nouvelle ".

 

(1) Luigi Gallo, co-commisaire avec Anna Maria Ambrosini Massari, docteur en histoire de l’art moderne de l’université d’Urbino, assistés par Luca Baroni et Giovanni Russo.

(2) Non è solo il nero Moroni ! Il n’y a pas que le noir Giovanni Battista Moroni ! Le rose aussi - Gallerie d’Italia – Milano   http://www.lecurieuxdesarts.fr/2024/03/non-e-solo-il-nero-moroni-il-n-y-a-pas-que-le-noir-giovanni-battista-moroni-le-rose-aussi-gallerie-d-italia-milano.html

(3) Information communiquée par Antoine Prodhomme, été 2024.

Remerciements à Luigi Gallo pour nous avoir présenté cette exposition.

 

Couverture du catalogue reprenant un détail de Présentation de la Vierge au Temple, 1593-1603. Il s'agit de la seconde œuvre que Barocci imagina pour la Chiesa Nuova à Rome après la Visitation de la Vierge à sainte Élisabeth, 1583-1586, toutes les deux visibles à Rome, à Santa Maria in Vallicella . 

Federico Barocci Urbino. L’emozione della pittura moderna  //  Frédéric Baroche Urbino. L’émotion de la peinture moderne

20 juin - 06 octobre 2024

Galleria Nazionale delle Marche - Palazzo Ducale di Urbino

Piazza Rinascimento - Urbino

Catalogue naturellement indispensable. 312 pages. Electa. Prix 49 € (en service de presse)

https://gndm.it/federicobarocciurbino/

https://www.instagram.com/gnmarche/

https://www.instagram.com/balto70/

 

 

 

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