Caravage, entre lumière et obscurité – Caravaggio, tra luce e oscurità – Palazzo Barberini, Rome

Publié par Gilles Kraemer sur 3 Mai 2025, 21:37pm

Catégories : #Entretien à 210 km-h, #Expositions à l'étranger, #Italie, #Marché de l'art, #Naples, #Rome

Gilles Kraemer

Déplacement et séjour personnel à Rome

Caravage, un œuvre entre lumière, clair-obscur et noir. Caravaggio, una pittura tra luce, chiaroscuro e nero.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Conversione di Saulo, 1600-1601 (détail). Huile sur bois de cyprès. 237 x 189 cm.. Rome, collection Nicoletta Odescalchi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Caravaggio 2025. Michelangelo Merisi detto Caravaggio, pour une rétrospective largement médiatisée, présentée avec un grand "E", comme "l’exposition italienne 2025", dans toute la magie solaire de cet artiste. Prêts de collections publiques et privées, italiennes et internationales. Le Louvre s’est tenu à l’écart; sa Diseuse de bonne aventure (1595-1598) étant trop fragile, il était plus facile, et surtout moins loin, d'emprunter aux Musei Capitolini l’autre version (ca 1596-1591) plus grande. (1). La Flagellation du Christ (ca 1601) du musée des Beaux-Arts de Rouen n'est pas venue; cette institution lui consacra une exposition dossier au titre "mallarméen" Caravage. Un coup de fouet, à l’automne 2022, sous le commissariat de Sylvain Amic, Diederik Bakhuÿs, conservateur au musée des Beaux-Arts de Rouen et Francesca Cappelletti. https://www.lecurieuxdesarts.fr/2022/12/caravage-un-coup-de-fouet-musee-des-beaux-arts-de-rouen.html

Conférence de presse sous le plafond de Pietro da Cortona, Il trionfo della Divina Providenza (1632-1639) © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, 6 mars 2025.

Sous les regards de Francesca Cappelletti, directrice générale de la Galleria Borghese, Maria Cristina Terzaghi, historienne de l’art, membre du Comité scientifique du Museo di Capodimonte de Naples [en 2019 elle était co-commissaire avec Sylvain Bellenger de l’exposition Caravaggio Napoli dans cette institution] et Thomas Clement Salomon, directeur des Gallerie Nazionali di Arte Antica, commissaires de l’exposition romaine du Palazzo Barberini consacrée à cet artiste italien de la fin du Cinquecento et de l'aube du Seicento.

Cette ambitieuse exposition s’insère parmi les projets romains du Jubilée 2025. Cela expliquant qu’aucune demande de prêt n’ait été faite aux églises de Rome. Chiffre de 25 comme pour l’année jubilaire mais aussi 25 œuvres puisque 24 peintures auxquelles s’ajoute l’unicum dans la production du Merisi, celui de la peinture murale de Giove, Nettuno e Plutone, commande du cardinal Francesco Maria Del Monte pour le Casino dell’Aurora, Villa Ludovisi édifiée en 1570, à Rome, fresque visible pendant cette exposition. Cette Villa possède une insigne fresque du maître baroque, Giovanni Francesco Barbieri, plus connu sous le nom de Guercino : L’Aurora.

Les quatre immenses salles habituelles du rez-de-chaussée de cet imposant palais de la famille des Barberini sont le cadre de cette exposition prévue "sold out". Le seul prononcé du nom Caravage (1571-1610) déchaîne foules et passions depuis la mythique exposition, il y a 74 ans, Mostra del Caravaggio e dei caravaggeschi, printemps 1951 à Milan, qui fit ressurgir Merisi après des siècles d’oubli, sous le commissariat de Roberto Longhi. Le tremplin du "bad boy" de la peinture, "mauvais garçon" tellement sympathique et attirant.

Sympathique et attirante comme l’est maintenant Artemisa Gentileschi (1593 - vers 1656), fille du peintre Orazio. Le Savoy à Florence donne son prénom à son bar, conçu selon le communiqué de presse comme "un espace où mixologie et art se rencontrent" !!! Ce printemps-été 2025, le musée Jacquemart-André lui consacre une exposition : Artemisia. Héroïne de l’art – un titre vendeur et fantasmeur… -. Un Caravage y figure : Le Couronnement d’épines (ca 1605), Prato, Galleria di Palazzo degli Alberti, dépôt de la Banca Popolare di Vicenza. Maria Cristina Terzaghi est co-commissaire de cette exposition parisienne.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Ritratto di Maffeo Barberini, ca 1598-1599. Huile sur toile. 124 x 90 cm.. © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, janvier 2025.

Entre un Caravaggio inédit Ritratto di Maffeo Barberini (ca 1598 - 1599), collection privée italienne, découvert et identifié par Giuliano Braganti, confirmé par Roberto Longhi en 1963. (2) Fort opportunément il fut présentée à Barberini dès le 23 novembre 2024, solitaire, surgi de l’obscurité dans une immense salle. Nos amis italiens maîtrisent parfaitement les lumières et les coups d'éclat. Il n'a eu qu'un étage à descendre pour se joindre à l'exposition.

À ma question posée à Thomas Clement Salomon, lors de la conférence de presse, de la possibilité que cette toile reste définitivement aux Gallerie Nazionali di Arte Antica, achetée par l’État italien, celui-ci me répondit sobrement : è un sogno. Rêvons… Comment ne pas songer au précédent qui suivit l’exposition L’immagine sovrana. Urbano VIII e i Barberini, ici même. Le bronze de Francesco Mochi Statue équestre de Carlo Barberini, frère de Maffeo Barberini, attirait tous les regards dans le troisième espace du parcours, placé en un endroit stratégique ; à l’issue de cette exposition en 2023 il quitta ses mains privées pour celles étatiques du Palazzo des Barberini, famille qui donna au trône de sainr Pierre Urbain VIII, mécène de Merisi. (3)

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Ecce Homo, ca 1606-1607 / ca 1609. Huile sur toile. 116 x 86 cm.. Icon Trust © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Ecce Homo, ca 1606-1607 / ca 1609. Huile sur toile. 116 x 86 cm.. Icon Trust // Flagellazione di Cristo, 1607. Huile sur toile. 286 x 213 cm.. Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Flagellazione di Cristo, 1607. Huile sur toile. 286 x 213 cm.. Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte // David con la testa di Golia, ca 1606/1609. Huile sur toile. 123 x 101 cm.. Rome, Galleria Borghese © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Et un Caravage retrouvé en 2021, à Madrid, dans la famille Pérez De Castro ignorante qu’il s’agissait d’une œuvre de ce peintre. Ecce Homo (ca 1606-1607 / circa 1609), aujourd’hui en mains privées et en dépôt au Prado depuis mai 2024. Dans le catalogue romain, cette peinture de la période napolitaine, est notifiée comme appartenant à Icon Trust. Acquis pour 36 millions d’euros, sussure-t-on ! A Rome, cet Ecce Homo est présenté à la gauche du tableau d’autel Flagellazione di Cristo, peinte en 1607 pour la basilique napolitaine San Domenico Maggiore. Dans une volonté de comparaison. Il avait quitté l’Italie en 1657.

Conférence presse pour la présentation El Caravaggio perdido © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, 5 mars 2025.

L’aventure de la découverte de cette peinture qui a agité marchands d’art ancien et conservateurs, est le sujet d’un documentaire realisé, par Àlvaro Longoria, comme un policier, un thriller, entre Espagne, Italie et Grande-Bretagne : El Caravaggio perdido / Il Caravaggio perduto. Présenté fort opportunément à la presse artistique le 5 mars, veille de la conférence de presse romaine de l’exposition Caravage, en présence de son réalisateur ibérique et de Maria Cristina Terzaghi qui fut la première historienne de l’art à voir cette peinture. Cette dernière souligna que l’on ressent la croissance d’une émotion, une tension tout au long de ce documentaire. Film haletant, en rebondissements savamment orchestrés, dans ces trois années, dans des clairs-obscurs naturellement, avec des entretiens de Jorge Coll propriétaire de la galerie londonienne Colnaghi, d’Andrea Lullo, fondateur en 2016 avec Andreas Pampoulides de la galerie londonienne Pampoulides et de Filippo Benappi, fils d’Ezio, gérant la succursale londonienne. Trois marchands ayant préféré la force de l’union pour son authentification et sa vente, de gré à gré, entre la famille madrilène et l’acheteur resté mystérieux. Dans les remerciements du catalogue, seul Jorge Coll est cité, Lullo et Benappi non.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Conversione di Saulo, 1600-1601. Huile sur bois de cyprès. 237 x 189 cm.. Rome, collection Nicoletta Odescalchi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Vedere la Conversione di Saulo e poi, morire di felicità. Rien que pour cette toile, le voyage à Rome s'impose. Le choc stendhalien dans son acceptation la plus forte, la plus prégnante, en voyant, au fond de la première salle, aimantant tous les regards, la Conversione di Saulo.

Présentée décadrée, ce qui lui confère plus de force, de puissance, cette commande pour la chapelle de la famille de Tiberio Cerasi à Santa Maria del Popolo ne sera pas acceptée. Différente de la seconde composition caravagesque pour cette basilique, Conversione di San Paolo, conversion de Saul sur le chemin de Damas devenant alors Saint Paul dans laquelle prédomine le cheval au premier plan. Présentée exceptionnellement, cette Conversione conservée dans la collection romaine de Nicoletta Odescalchi, a appartenu à la princesse Vittoria Odescalchi Balbi di Piovera. De dimensions conséquentes (237 x 189 cm.), cette huile est un rarissime exemple dans l’œuvre de Caravaggio puisque peinte sur cyprès, support infiniment plus précieux qu’une toile. Dans cette première version, le Merisi a décidé de représenter physiquement le Christ, non comme une apparition céleste mais comme un événement terrestre, Saul projeté de son cheval se cachant les yeux. Dans le coin droit, une ouverture sur un paysage, pratique rare chez Caravaggio, représentation synthétique entre ciel et terre.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Santa Caterina di Alessandria, ca 1598-1599. Huile sur toile. 173 x 133 cm.. Madrid, Museo National Thyssen-Bornemisza // Giuditta e Oloferne, 1599-1600. Huile sur toile. 145 x 195 cm.. Rome, Gallerie Nazionali di Arte Antica – Palazzo Barberini // Marta e Maria Maddalena, ca 1598-1599. Huile sur toile. 100 x 134,5 cm.. Detroit, Detroit Institute of Art © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio2025, printemps 2025.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Santa Caterina di Alessandria, ca 1598-1599. Huile sur toile. 173 x 133 cm.. Madrid, Museo National Thyssen-Bornemisza // Giuditta e Oloferne, 1599-1600. Huile sur toile. 145 x 195 cm.. Rome, Gallerie Nazionali di Arte Antica – Palazzo Barberini // Ritratto di Maffeo Barberini, ca 1598-1599. Huile sur toile. 124 x 90 cm.. Collection privée © foto Alberto Novelli.

Soit en sainte, soit en mortelle, une courtisane représentée trois fois dans la seconde section ! Magistrale et extraordinaire confrontation. Le même modèle Fillide Melandroni est peint trois fois ! souligne Thomas Clement Salomon. À chaque fois vêtue d’habits différents comme s’il s’agissait d’une comédienne ajoute Maria Cristina Terzaghi.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Giuditta e Oloferne, 1599-1600 (détail). Huile sur toile. 145 x 195 cm.. Rome, Gallerie Nazionali di Arte Antica – Palazzo Barberini © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Giuditta e Oloferne, 1599-1600. Huile sur toile. 145 x 195 cm.. Rome, Gallerie Nazionali di Arte Antica – Palazzo Barberini © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, janvier 2025. Dans son nouvel accrochage au "piano nobile", présentation sur un fond blanc faisant songer à celui en vigueur aux Uffizi suite au passage d'Eike Schmidt - qui avait "tenté de conquérir" la mairie de Florence après avoir acquis la nationalité italienne -. Remplacé par Simone Verde en février 2024.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Santa Caterina di Alessandria, ca 1598-1599. Huile sur toile. 173 x 133 cm.. Madrid, Museo National Thyssen-Bornemisza © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Dans la même salle, la Melandroni (née à Sienne en 1581) offre son jeune visage à Santa Caterina di Alessandria (ca 1598-1599), prêt de Thyssen-Bornemisza, à Marta e Maddalena (ca 1598-1599) du Detroit Institute of Arts, à Giuditta e Oloferne (ca 1599-1600) n’ayant eu qu’un étage à descendre puisque conservée au Palazzo Barberini. Période romaine à partir de laquelle, selon Giovan Pietro Bellori son biographe (en 1672), l’artiste commença à "ingagliardire gli oscuri", à défier les ténèbres.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Marta e Maria Maddalena, ca 1598-1599. Huile sur toile. 100 x 134,5 cm.. Detroit, Detroit Institute of Art © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Ayant appartenue aux Barberini, de 1628 au XIX^ème, Catherine revient au palais où elle fut conservée, avec les honneurs de la première de couverture du conséquent catalogue. Marthe et Madeleine fut sans doute commandée par Olimpia Aldobrandini qui avait une profonde dévotion à l’égard de Madeleine, richement vêtue, instant du mariage mystique figuré par la fleur d’oranger et l’anneau d’or. Judith et Holopherne, acquise par l’État italien vingt ans après "le coup de théâtre" du 7 juillet 1951 où elle apparut à la mythique exposition Caravage au Palazzo Reale à Milan. Pour elle, incroyable et seule l’Italie peut se le permettre, l’exposition fut prolongée de deux mois. (4)

Les peintures de Caravage – corpus estimé à une soixantaine - sont parfois sources de débats, parmi les spécialistes de ce peintre.

Attribué à Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Narciso, 1597-1598 ?. Huile sur toile. 113,3 x 94 cm.. Rome, Gallerie Nazionali di Arte Antica - Palazzo Barberini © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Vingt-quatre Caravage ou vingt-trois si l’on ôte Narciso (1597-1598 ?) présenté, en 2024 sur les cimaises de Barberini et en février 2020 lors de l’exposition Caravaggio Barberini. Early Baroque in Rome à Amsterdam comme un Caravage. Dans le catalogue romain, il se voit "attribué" au maître, les noms de Spadarino et de Galli avancés.

Peu importe, Narcisse, présenté dans la première section consacrée au "début romain" est admirable dans sa construction, dans cette évocation de la contemplation interrogative du jeune homme de son reflet.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, San Francesco d'Assisi in estasi, ca 1597-1598. Huile sur toile. 94,98 x 129,54 cm.. Wadsworth Atheneum Museum of Art, Hartford, CT, The Ella Gallup Sumner and Mary Catlin Sumner Collection Fund, 1943.222 © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Non loin, bouleversant San Francesco d’Assisi in estasi. Présence d’un ange consolateur à ses côtés – aucun texte ne parle de l’apparition d’un ange après que François eut reçu les stigmates -, premier exemple d’une œuvre sacrée.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Bari, ca 1596-1597. Huile sur toile. 94,2 x 130,9 cm.. Fort Worth, Texas, Kimbell Art Museum // Concerto, 1597 ca. Huile sur toile 92,1 x 118,4 cm.. New York, Metropolitan Museum, Rogers Fund // Buona Ventura, ca 1596-1597. Rome, Musei Capitolini - Pinacoteca Capitolina © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

À l’été 1597, Caravaggio entre en relations avec le cardinal Francesco Maria del Monte. Trois œuvres classées "peinture comique", lui ayant appartenu, se côtoient. Buona ventura, la bohémienne dérobant l’anneau du doigt du jeune homme dont elle lit les lignes de la main, thème très populaire dans l’Italie du Seicento. Bari ou Tricheurs venus de Fort Worth (ville du Texas appartenant à l’aire urbaine de Dallas, ayant acquis en 2024 Marie-Madeleine pénitente d'Artemisia Gentileschi, passée chez Tajan en 2001) qui appartint aux Barberini, appartenant au genre "commedia ridicolosa", nouvelle mésaventure de l’ingénu jeune homme. Concerto, prêt du MET, qui appartint aux Barberini. Les musées étasuniens se sont montrés d’une grande générosité à l’égard de Rome ainsi que le roi Charles III avec Le jeune homme pelant un fruit ou Mondafrutto (ca 1595-1598)..

à gauche Michelangelo Merisi detto Caravaggio (attributo), Ritratto di Monsignor Maffeo Barberini in veste di Protonotario apostolico, ca 1595. Huile sur toile. 112 x 95 cm.. Florence, collection privée // à droite Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Ritratto di Maffeo Barberini, ca 1598-1599. Huile sur toile. 124 x 90 cm. © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Vingt-trois Caravage ou vingt-deux si l’on ôte Ritratto di monsignor Maffeo Barberini in veste di protonotario apostolico (ca. 1595), exposé comme un Caravage en février 2020 à Caravaggio Barberini. Early Baroque in Rome à Amsterdam comme un Caravage. A Rome, le futur Urbain VIII, successeur de saint-Pierre pendant 21 années, se voit maintenant "attribué à Caravage".

Michelangelo Merisi (detto Caravaggio) La cattura di Cristo, 1603. Huile sur toile. 133,5 x 169,5 cm.. Credito fotografico: National Gallery of Ireland, Dublin, IrelandPhoto © Fine Art Images/Bridgeman Images.

La troisième section Drame sacré entre Rome et Naples s’ouvre violemment sur la trahison et les cris, celle de la Cattura di Cristo (1603), arrestation du Christ, l’instant du baiser dénonciateur de Judas. A l’extrême droite, un homme levant haut une lanterne dont certains historiens ont vu un possible autoportrait de l’artiste, associé à la figure de Diogène, dans l’interprétation symbolique de l’homme à la recherche de Dieu. Magnifique, à en tirer des larmes, un mur entier pour cette œuvre, avant de regarder les autres représentations de la souffrance du Sauveur : Flagellazione di Cristo et Ecce Homo., présentées à côté du David con la testa di Golia (ca 1606-1609), unanimement reconnu aujourd’hui comme peint lors du second séjour napolitain.

Michelangelo Merisi detto Caravaggio, Ritratto di Cavaliere di Malta, 1608-1609. Florence, Palazzo Pitti // San Giovanni Batista, ca 1601. Rome, Villa Borghese // Martirio di Sant’Orsola, 1610. Huile sur toile. 143 x 180 cm.. Naples, Collection Intesa Sanpaolo Gallerie d’Italia © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio 2025, printemps 2025.

Finale di partita, titre footballistique ou faisant songer à Samuel Beckett, pour la 4^ème et ultime section. Martirio di Sant’Orsola (1610), San Giovanni Battista (ca 1610) et un portait d’un Chevalier de Malte (1608-1609) encore non identifié.

Ainsi se conclut ce parcours en 22 Caravaggio puisque deux toiles se voient maintenant "attribuées", dans cette exposition, à Caravage.

Dommage que rien n’indique, en sortant de l’exposition qu’un autre Caravage San Francesco in meditazione (1606) est visible au piano nobile ! D’autres peintures du maître sont visibles à Rome, dans des lieux saints et des institutions. (5)

Déplacement personnel et séjour personnel à Rome pour assister spécialement à la conférence de presse et visiter l’exposition. Catalogue non offert. (40 euros). Dommage… Il y a toujours quelques difficultés à rendre compte d'une exposition sans la lecture indispensable de son catalogue, surtout dans le cas de Caravage. Un catalogo è uno strumento di lavoro per evitare di scrivere corbellerie sulla mostra.

(1) https://www.lecurieuxdesarts.fr/quels-caravage-pour-l-exposition-caravaggio-2025-au-palazzo-barberini-ce-printemps-2025-gallerie-nazionali-di-arte-antica-rome

(2) https://www.lecurieuxdesarts.fr/2025/01/maffeo-barberini-de-caravage-sort-de-l-ombre-il-ritratto-svelato-di-maffeo-barberini-di-caravaggio-gallerie-nazionali-barberini-corsini-rome.html

(3) https://www.lecurieuxdesarts.fr/2025/02/stupefiante-la-tant-attendue-exposition-caravaggio-2025-gallerie-nazionali-palazzo-barberini.html

https://www.lecurieuxdesarts.fr/2023/05/la-roma-barocca-dei-barberini-et-l-immagine-sovrana-di-urbano-viii-l-image-souveraine-urbain-viii-et-les-barberini.html

(4) Entre violence et séduction, entre Caravage et Artemisia, une Judith triomphante - Caravaggio e Artemisia : la sfida di Giuditta tra violenza e seduzione https://www.lecurieuxdesarts.fr/2022/03/entre-violence-et-seduction-entre-caravage-et-artemisia-une-judith-triomphante-caravaggio-e-artemisia-la-sfida-di-giuditta-tra-viole

(5) autres Caravage visibles à Rome. https://www.lecurieuxdesarts.fr/quels-caravage-pour-l-exposition-caravaggio-2025-au-palazzo-barberini-ce-printemps-2025-gallerie-nazionali-di-arte-antica-rome

Église Saint-Louis-des-Français, La Vocation de saint Matthieu, Saint Matthieu et l'Ange et le Martyre de saint Matthieu. https://www.ifcsl.com/fr/centre-saint-louis/caravage-la-chapelle-contarelli-la-figure-de-saint-matthieu#/Chiesa

Sant'Agostino, Madonna dei pellegrini o Madonna di Loreto. https://www.santagostinoroma.it/le-opere/madonna-dei-pellegrini/

Galleria Doria Pamphilj, Maddalena penitente et Riposo durante la Fuga in Egitto. https://www.doriapamphilj.it/portfolio/caravaggio/

Basilica Santa Maria del Popolo, Crocifissione di San Pietro et Conversione di San Paolo. https://santamariadelpopoloroma.it/la-basilica/

Musei Vaticani, Déposition, ca 1600-1604, le moment où Nicodème et saint Jean déposent le Christ sur la pierre tombale. https://www.museivaticani.va/content/museivaticani/it/collezioni/musei/la-pinacoteca/sala-xii---secolo-xvii/caravaggio--deposizione-dalla-croce.html

Tout les Caravage de la Galleria Borghese, du Palazzo Barberini et des Musei Capitolini-Pinacoteca Capitolina n’ont pas été prêtés.

Conférence de presse © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome, exposition Caravaggio2025, 6 mars 2025.

Caravaggio 2025

7 mars - 6 juillet 2025 / 7 marzo - 6 luglio 2025

Gallerie Nazionali di Arte Antica - Palazzo Barberini - Rome

Commissariat Francesca Cappelletti, directrice générale de la Galleria Borghese, Maria Cristina Terzaghi, historienne de l’art et Thomas Clement Salomon, directeur des Gallerie Nazionali di Arte Antica.

https://caravaggio2025.barberinicorsini.org/

Où déjeuner après avoir visité l’exposition Caravaggio 2025 au Palazzo Barberini ? Dove pranzare dopo aver visitato la mostra Caravaggio 2025, Palazzo Barberini ? Dans les jardins de ce palais.