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Publié par Gilles Kraemer & photographies Antoine Prodhomme

Gilles Kraemer

Antoine Prodhomme pour les photographies

14 décembre 2024

 

Humour et sensibilité, tout un programme pour François Moschetta, costume et baskets blanches, derrière son piano. Un pianiste qui parle... est-ce tellement extraordinaire ?

© photo Antoine Prodhomme, Paris, La Scène libre, 14 décembre 2024.

Ne surtout pas se prendre au sérieux pour ce Wolfgang Amadeus Mozart "New Look" présenté en un "one piano show". Reprise du spectacle vu cet été 2024 au Festival off d’Avignon,  l'une des quinze programmations de l’excellent et incontournable Théâtre du chêne noir de la cité papale.

.Moschetta et son instrument de travail, son piano, dissertant et disséquant de mots et de notes le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg 1756-Vienne 1791). L’on ne châtie jamais assez celui que l’on aime, "ce compositeur qui m’agace" précise-t-il, mettant les choses au clair dès le début de son show, "un sale gosse composant son Allegro en C majeur à 7 ans alors qu’il m’a fallu trois semaines pour le maîtriser.". Un peu de jalousie.

Un dialogue-parlé-interprété de 75 minutes, face à un auditoire pas musicologue ce soir mais très vite captivé puis captif, tellement captif qu’il accepta d’apprendre les rudiments du menuet. "Un one piano show" et, en plus "participatif" , ça décoiffait à la Scène libre qui n’a jamais si bien porté son nom. "L’on est loin de la lecture des partitions avec T’choupi" ajouta-il !!! Comment ne pas mettre la salle à ses pieds avec autant d’humour, de spontanéité et de sensibilité.

Se déroule la vie d'Amadeus, se consumant à la vitesse d’une chandelle - 35 ans – d’un Menuet en sol majeur – il n’avait que 5 ans -, se terminant par Don Giovanni, Le Nozze, La Flûte enchantée et mortellement par le Requiem en ré mineur si l’on en croit l’image véhiculée par Miloš Forman. Gros succès à l'époque dans ce duel par partitions entre un gentil et un méchant.

La vie de cet enfant exhibé avec sa sœur, dès l’âge de 6 ans ; l’on était loin du "Grand Tour" des britanniques, plutôt dans le grand tour tiroir-caisse de trois années, un phénomène de foire, sous la conduite de son père Léopold. Bis repetita avec des tournées en Italie entre 13 et 16 ans. Pourquoi ne pas lui demander de jouer les yeux bandés, d’improviser ? Pourquoi ne pas lui demander d’interpréter La tartine de beurre qui lui est attribuée, avec un doigt positionné à 32°, en glissant sur le bout de l’ongle. Un peu d’histoire de l’art pour vous remettre en mémoire Thé à l'anglaise dans le salon des Quatre-Glaces au Temple, mai 1776, avec toute la cour du prince de Conti écoutant le jeune Mozart au clavecin, toile de Michel Barthélemy Ollivier présentée au Salon de 1777, aujourd’hui collections du château de Versailles.

© photo Antoine Prodhomme, Paris, La Scène libre, 14 décembre 2024.

La rapidité de la vie, la jeunesse de cette musique tellement facile, enfin paraissant tellement facile. Un peu de démonstration de la Sonate n°8 en la mineur composée en 1778, sa mère venait de mourir, dans des interprétations agressives, descriptives, cavalières ou dramatiques.

Bel hommage à l’enfant de Salzbourg avec onate pour piano n°11 et son troisième mouvement, celui de La Marche turque revisitée dans un jazzy allegro par lequel ces beaux instants se terminent. "Dove sono i bei momenti.... ?" si l'on connaît son Mozart !

"Sale gosse" ce Mozart… mais quel génie. Bravissimo maestro Moschetta qui aime... la pizza napolitaine et jouer aux échecs .

© photo Antoine Prodhomme, Paris, La Scène libre, 14 décembre 2024.

François Moschetta, Mozart – One Piano Show

19 septembre au 29 décembre 2024

La Scène libre - 4 Boulevard de Strasbourg – 75010 Paris  

https://le-theatrelibre.fr/  

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