La collection comprenait également une magnifique toile commandée au Baron Gros en 1821, par Louis Philippe alors duc d’Orléans, pour sa galerie du Palais Royal, présentée au Salon de 1822. Préemptée par le musée du Louvre à 369.000 €. David jouant de la harpe pour le roi Saül ou David charmant la mélancolie de Saül dépassa son estimation haute de 150.000 €. Seconde préemption, celle très judicieuse du musée des Beaux-Arts d'Angers relative à Pierre-Jean David d'Angers (1788-1856) pour trois coupes à décors en reliefs de scènes allégoriques (1854) pour 4.000 € (est. 3 000-5 000 €).
Au cœur de la collection Pierre Bergé, douze tableaux peints par Bernard Buffet. Ces toiles ont une histoire singulière : à deux exceptions, elles furent offertes par l’artiste à celui qui fut son compagnon pendant huit ans, de 1950 à 1958. Pour la première fois sur le marché, ces douze œuvres, toujours conservées par Pierre Bergé, ont atteint 4.4 millions € contre une estimation haute de 1.4 million €. La plus haute enchère a récompensé Couple nu assis (1956), vendu 705.000 € (est. 80.000-120.000 €). Autoportrait sur fond noir obtient la deuxième plus haute enchère à 669.000 € (est. 100.000-150.000 €). Avec Bœuf écorché, Bernard Buffet réinterprète le chef d’œuvre de Rembrandt et de Soutine, tant dans le cadrage que dans la palette employée. Il a été emporté à 609.000 € (est. 200.000-400.000 €). Nature morte à la sole, 1952, a séduit les collectionneurs qui ont poussé les enchères jusqu’à 609.000 € (est. 100.000-150.000 €).
Les œuvres de Claude et François-Xavier Lalanne sont les témoignages de l’amitié unissant les Lalanne à Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Le monumental miroir en bronze (1999) par Claude Lalanne, commandé pour le salon de la villa Mabrouka à Tanger, pièce unique, tripla à 909.000 € son estimation haute de 300.000 €. Le surtout de table en forme de canard cerné de nénuphars et six bougeoirs par François-Xavier Lalanne, visible dans la salle à manger de la résidence parisienne a dépassé à 489.000 € l’estimation haute de 300.000 € pour cette version en bronze et biscuit de Sèvres créée en 1972, commande également de Y.S.L.. Une tête minuscule de François-Xavier, haute de 5 cm., en bronze dorée, certes pièce unique de 1979 explose à 22 500 € (est. 4 000-6000 €); je renvoie à l'ouvrage de Daniel Marchesseau de 1998 consacré à ce couple d'artistes. Que dire dès lors du Coquetier poule du même artiste, un biscuit de la Porcelaine de Paris, de 7 cm. de haut qui multiplia par 10 son estimation pour être acquis 3 000 € ? Je me rappelle que dans les années 1980, la boutique du musée d'art moderne de la ville de Paris vendait une paire de salerons en forme de canard, en porcelaine de Paris, de cet artiste !