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LE CURIEUX DES ARTS

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Dörte Eißfeldt, lauréate du Prix Viviane Esders 2025

Publié par Gilles Kraemer sur 3 Novembre 2025, 22:44pm

Catégories : #Mécénat, #Photographie, #Prix et récompenses

Gilles Kraemer

 

Ce 3 novembre, le Prix Viviane Esders 2025 a été décerné à la photographe allemande Dörte Eißfeldt, lors d’une cérémonie organisée à l’INHA (Institut National de l’Histoire de l’Art) à Paris.

Dörte Eißfeldt

Depuis les années 1980, Viviane Esders, galeriste, expert en photographie et collectionneuse, se consacre à défendre, soutenir ce médium. Souhaitant poursuivre cette implication, elle a fondé un prix portant son nom. Ce Prix honore chaque année la carrière d’un photographe européen professionnel de plus de 60 ans, indépendant et engagé dans un processus créatif. Il gratifie un parcours déjà reconnu, dont l’importance mérite aujourd’hui d’être remise en lumière et de s’inscrire plus lisiblement dans l’histoire de la photographie. Il s’adresse tout particulièrement aux photographes qui ont besoin d’un soutien financier pour continuer leur activité. http://www.prixvivianeesders.com/

2024 honora Jean-Claude Delalande, 2023 Pierre de Vallombreuse et 2022 Mario Carnicelli.

Réuni autour de sa présidente Viviane Esders, le jury a décerné ce prix d’une extrême générosité, doté de 50 000 € à cette photographe allemande, distinguant une démarche artistique affirmée tout au long d’une carrière de plus de quarante ans, se caractérisant par sa cohérence, sa poésie et sa réflexion.

Dörte Eißfeldt, Agfa Brovira, 2009/2015. Archival Inkjetprint on Hahnemühle Photorag Satin.  80 x 60 cm., framed.

Née en 1950 à Hambourg en Allemagne, figure de la photographie contemporaine allemande, comme le souligne le communiqué de presse, son œuvre explore les potentialités formelles et conceptuelles du médium. Dörte Eißfeldt s’attache à extraire des fragments du monde visible et à les révéler sous un jour inédit – qu’il s’agisse du visage ou du corps humain, ou encore des manifestations de la lumière, de l’ombre et du temps sur la matière et les objets. Dörte Eißfeldt caractérise sa pratique comme un travail à partir de fragments de réalité ; c’est une expérimentation avec la matière, qu’elle soit issue du processus analogique ou numérique, avec pour objectif de créer, à travers l’œuvre, un lien autonome, intense et en même temps ouvert avec le monde. Ajoutant il s’agit de laisser agir – ou advenir – dans l’image ce qui est sauvage, obscur, insaisissable, ou beau, sous une forme ouverte, stimulante, surprenante, qu’elle soit très grande ou infiniment petite.

La galerie berlinoise Thomas Fischer expose Dörte Eißfeldt jusqu’au 15 novembre 2025. La C/O Berlin Foundation lui consacrera une rétrospective en février 2026.

 

Les deux autres finalistes, choisis pour leurs démarches et leurs approches distinctes de la photographie, Oleksandr Suprun et Bohdan Holomíček ont reçu chacun 5 000 €.

Oleksandr Suprun, Spring In Forest. Lilies of the Valley, 1975. Ggelatin silver print, collage. 40x30 cm.. Courtesy of Galerie Alexandra De Viveiros.

Ukrainien, né en 1945, Oleksandr Suprun est l’un des artistes de la première génération de l’École de photographie de Kharkiv. Il participe, aux côtés de Jury Rupin, Evgeniy Pavlov, Oleg Maliovany, Boris Mikhailov, Guennadiy Tubalev, Oleksandr Sitnichenko et Anatoliy Makienko, au groupe Vremia [Le Temps], fondé en 1971.Si nombre de photographes de l’École de Kharkiv ont ponctuellement expérimenté la technique du collage, OleksandrSuprun en a fait une démarche artistique à part entière. Moyen d’expression personnel et poétique, à travers lequel il explore les paysages et les scènes rurales de son enfance. Sa première exposition personnelle est organisée en 1973, marquant le début d’une participation à de nombreux concours et salons de la Fédération Internationale de l’Art En 1996, Suprun reçoit la distinction “Excellence FIAP” (EFIAP). Depuis 1981, il enseigne en tant que professeur associé à l’Institut d’art et d’industrie de Kharkiv, aujourd’hui Académie nationale du design et des arts.

Représenté par la galerie Alexandra de Viveiros, on le retrouvera à Paris Photo (13 - 16 novembre 2025) au Grand Palais, Paris.

 

Bohdan Holomíček, Amazing trip with Aneta F., summer 1982 © Bohdan Holomíček.

Né en 1943, dans le village de Senkevichivka, en Ukraine, Bohdan Holomíček déménage avec ses parents en 1947 à Mladé Buky, alors en Tchécoslovaquie. À 14 ans, il reçoit pour Noël un appareil photo soviétique Smena et dix films 35 mm.. De son adolescence à sa retraite comme électricien, il documente sa propre vie, ainsi qu’un pan entier de l’histoire culturelle et politique de la République tchèque. Depuis 1995, il poursuit sa carrière en photographe indépendant. Son corpus photographique tient à la fois du journal intime et de la mémoire collective, retraçant les instants extraordinaires du quotidien sous la forme d’un journal visuel ouvert au regard du spectateur. L’un des marqueurs du langage artistique de Holomíček réside dans le dialogue qu’il établit entre image et texte. Suivant une démarche formelle, il conserve le cadre noir du tirage photographique et utilise les marges restantes du papier pour y inscrire des annotations manuscrites. En 2009, les Rencontres d’Arles lui consacrent une exposition sur ses archives de Vaclav Havel, son voisin avec qui il a noué une amitié d’une vie.

Pour cette quatrième édition, Viviane Esders a souhaité renforcer la dimension européenne du prix en créant un réseau de 30 nominateurs. Rassemblant des experts européens dans le domaine de la photographie - dont l’ukrainienne Kateryna Radchenko, fondatrice du festival Odesa Photo Days -, ils ont participé à la recherche de photographes dans tous les pays de l’Europe.

Le jury 2025 se composait de Damarice Amao, attachée de conservation au Cabinet de la photographie du Centre Pompidou ; Antoine de Galbert, collectionneur d’art contemporain et mécène ; Arnaud Lévènes, responsable et fondateur de La Capsule, résidence photographique; Robert Pujade, philosophe, écrivain, critique d’art, président du Festival Phare de courts métrages d’Arles ; Marie Robert, conservatrice en chef du musée d’Orsay, chargée de la photographie et du cinéma et Sonia Voss, commissaire d’exposition indépendante.

Cette année, aucun membre du ministère de la Culture, institution qui s’était comporté en 2022 d’une façon légèrement directive dans le choix des finalistes n’a été sollicité. Depuis quand des fonctionnaires de la rue de Valois, conviés à un prix décerné par un privé sont-iels prompt.e.s à revendiquer la parité d’un prix ? (1)

Cette année le prix a reçu 222 candidatures provenant de 25 pays européens et 42 des candidatures présentées furent suggérées par les nominateurs.

 

https://www.doerte-eissfeldt.de/

https://www.alexandradeviveiros.com/

https://holomicek.cz/

(1) Génial ! Jean-Claude Delalande, lauréat du prix Viviane Esders 2024

https://www.lecurieuxdesarts.fr/2024/10/genial-jean-claude-delalande-laureat-du-prix-viviane-esders-2024.html

 

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