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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer

 

Le Prix Viviane Esders a été remis à Jean-Claude Delalande, prix décerné à un photographe de plus de 60 ans.

Autoportrait © Jean-Claude Delalande.

Enfin un prix de qualité, le Prix Viviane Esders. Pas un billard à neuf bandes ou un jeu d’ascenseurs dans le choix des finalistes et du lauréat.

Très jeune prix – c’est sa 3ème édition -, il récompense un photographe en activité depuis plus de 40 ans, âgé de plus de 60 ans, indépendant, témoignant d’une écriture personnelle et d’une approche artistique affirmée.

Comme Viviane Esders se plait à le souligner, ce prix concrétise mon parcours. Galeriste, commissaire d’expositions, expert pour des ventes aux enchères et des successions de photographes, collectionneuse – 2 200 clichées, de 1930 à maintenant, collection se nourrissant de rencontres avec des photographies -, toujours dans une boulimie irréfragable de soutenir cet art. Et dans l’interrogation de la présentation de cette collection et de sa transmission.

Le lauréat est Jean-Claude Delalande, déjà l’un des cinq finalistes du Prix 2023 remis à Pierre de Vallombreuse. Il a reçu une très généreuse dotation de 50 000 euros, dont 10 000 sont consacrés à l’édition d’un ouvrage.

Jean-Claude Delalande (1962), dès l’âge de 17 ans, c’est le « syndrome du clic-clac c’est dans la boite ». Mais travail alimentaire, celui d’agent d’assurance pendant 37 années. Parallèlement la passion de la photographie.

Jean-Claude Delalande, série Quotidien © Jean-Claude Delalande.

Son irrésistible série « Quotidien », ce sont 31 années à capter, en noir et blanc, les instants de son couple, de sa famille dans une mise en scène nourrie d’influences cinématographiques rappelle-t-il, Henri-Georges Clouzot, Alfred Hitchcock, Jacques Tati mais uniquement « Mon oncle » dans cette maison scénographiée d’interventions drolatiques ».

Jean-Claude Delalande, série Quotidien © Jean-Claude Delalande. J'aime bien le ballon de football au sol, cassant le sérieux de cette photographie

Regarder ses photographies, c’est un renvoi à Buster Keaton, à l’impavidité d’un pince-sans-rire dans son jeu du regardé regardant, dans cette connivence de la dissociation entre lui et ce que l’on voit de lui. Un quotidien de la banalité de l’album de famille, dans une mise-en-scène étudiée, préparée pour une auto-dérision.

Un regard sur un temps, un temps d’histoire, un portrait de notre pays.

Les autres finalistes 2024 sont Hannah Collins (née en 1956 à Londres) et Nicole Gravier (née en 1949 à Arles). Chacune s’est vue attribuer 5.000 euros.

178 candidatures de 17 pays européens ont été reçues, soit 24 % de femmes photographes, pour cette édition 2024.

Ces trois photographes nommés, et parmi eux le lauréat, ont été désignés par un jury présidé par Viviane Esders. Il se composait de la comédienne Emma de Caunes, d’Antoine de Galbert, collectionneur d'art contemporain et mécène, de Marion Hilsen, responsable du fonds de soutien et des ateliers à l'ADAGP, de Luce Lebart, historienne de la photographie et commissaire d'exposition, de Jean-Hubert Martin, commissaire d'exposition et du collectionneur Nicolas Trèves.

Une parité dans le jury qui aura dû plaire aux fonctionnaires de la rue de Valois, toujours "prêt.e.s" à prôner fortement LA parité, le "chabadabada". Des fonctionnaires s’insérant dans un prix décerné par un privé en étant "prompt.e.s" à estampiller "parité non respectée" leur communiqué écrit naturellement dans l’insupportable gazouillis inclusif. De quoi se "mêlent-iels "? C’est insupportable cette tendance de donneur de leçon. En plus critiquer un mécène.… Si l’on voulait indisposer les mécènes et les futurs mécènes, l’on n’agirait pas mieux. C'est lassant ce grand n'importe quoi. https://ellesfontla.culture.gouv.fr/aides/57

Pour le prix 2024, le ministère de la Culture n’aura pas eu à manifester sa bouderie - trois nominés dont deux femmes – comme pour la sélection du Prix 2022 pour laquelle la chef du Département de la photographie auprès de la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture n’hésita pas mettre en jeu sa participation au jury.

http://www.lecurieuxdesarts.fr/2023/02/auctus-animalis-l-initiatique-metamorphose-prix-swiss-life-a-quatre-mains-2022-2023.html

Mais le choix d’un homme lauréat 2024 plaira-t-il ? Encore la prédominance du patriarcat pour la 3ème année doit-on murmurer rue de Valois. Après Pierre de Vallombreuse en 2023 et Mario Carnicelli 2022... Pas un billard à neuf bandes ou un jeu d’ascenseurs le Prix Viviane Esders.

https://prixvivianeesders.com/

http://www.jeanclaudedelalande.eu/

 

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