Un coffret des merveilles pour un Kunstkammer – Vente Fauve - Actualisé avec le résultat
Gilles Kraemer (d’après le dossier de presse).

Travail allemand vers 1650, Augsburg. Attribué à Melchior Baumgartner (1621-1686), Cabinet d’Augsburg. Cabinet en ivoire à décor toutes faces panneautés en relief et cabochon de lapis-lazuli, ouvrant à deux vantaux découvrant neuf tiroirs (et deux compartiments secrets dans le grand tiroir), un guichet à figures de bronze doré représentant Arès et Athéna (probablement associées) contenant un intérieur en marqueterie d’étoile et cinq petits tiroirs, surmonté d’un compartiment en doucine au-dessus et reposant sur un piétement découpé ouvrant à un tiroir en façade et un tiroir de chaque côté ; les quatre faces structurées en compartiments à encadrements moulurés et motifs stylisés en relief ponctués de cabochons de lapis-lazuli de forme polylobée, le piétement et l’arrière décoré à l’identique. Le le décor de fleurs peintes au naturel d’époque postérieure et manques au centre des panneaux. H. 70 cm. - L. 77 cm. - P. 48 cm..
Par tradition familiale, ce cabinet fut offert en cadeau vers 1860-1870 par le sultan Abuldhamid II (1842-1918) à Georges Zarifi (1807-1884), banquier grec et soutien financier de l’Empire ottoman, à l’occasion du mariage de sa fille puis dans sa descendance.
Adjugé 300 000 € au marteau soit 381 000 euros frais acheteur

Un objet digne d’un Kunstkammer ou Kunst und Wunderkammer (chambre réservée aux œuvres d’art et curiosités), voici le Cabinet d’Augsburg que propose la maison de ventes aux enchères Fauve dans quelques jours.
Cette pièce constituée de matières extrêmement rares et précieuses pour l’époque est à la fois un étrange jardin et une étonnante bibliothèque d’images florales du monde connu. Mais sa caractéristique la plus spectaculaire est d’être entièrement plaqué d’ivoire.
Le répertoire de motifs floraux représenté sur ce cabinet et sur lequel on distingue des roses, œillets, tulipes, jacinthes, ancolies, pivoines et dahlias, se réfère au style dit des « quatre fleurs » (rose, œillet, tulipe et jacinthe) qui, à partir de 1540 environ, est utilisé comme principaux motifs dans l’art de la céramique turque d’Iznik et de Kütahya.

La ville impériale d’Augsbourg s’est faite une spécialité de ce type de coffret marqueté de lapis-lazuli. Ebénistes et orfèvres collaboraient à l’élaboration des plus belles pièces sous la supervision d’un marchand ou d’un intermédiaire coordinateur. Le plus prolifique de ces personnages était le marchand d’art d’Augsbourg et correspondant à la Cour Philipp Hainhofer (1578-1647), célèbre notamment pour trois grands coffrets ingénieusement conçus selon ses directives dans le premier tiers du XVIe siècle par Ulrich Baumgartner (ca. 1580-1652). Melchior Baumgartner, son fils, fabricant des trois splendides coffrets Hainhofer, en a conçu deux pour la cour de Münich, qui se trouvent aujourd’hui au Bayerisches National Museum de Munich.

Vente samedi 27 juin 2020
Exposition jusqu’au vendredi 26 juin 2020
Fauve Paris
49 rue Saint-Sabin 75011 Paris
+33 (0)1 55 28 80 90
contact@fauveparis.com