Jean-Michel Othoniel

Gilles Kraemer.
Jean-Michel Othoniel. De lui, les parisiens connaissent son Kiosque des Noctambules avec son banc des amoureux, marquant l'entrée de la bouche du métro Palais Royal-Musée du Louvre. Commande de la RATP pour le centenaire de la ligne 1 et le passage de l'an 2000.
C'était, il y a 20 ans !
Proposé par les éditions Phaidon, voici le grand livre de son travail, de sa première exposition, collective en 1985 au théâtre de l'Agora à Évry, personnelle en 1987 à l'École nationale supérieure de Cergy-Pontoise, à aujourd'hui.

Jean-Michel Othoniel, Collier de Peggy [Peggy’s Necklace], 2006. Verre de Murano. 837 x 120 x 80 cm.. Installation à la Peggy Guggenheim Collection, Venise, 2006. Artwork © Jean-Michel Othoniel (page 21 de l'ouvrage).

Jean-Michel Othoniel, la salle des Tornades, vue in situ de l'exposition "Géométries Amoureuses", Centre Régional d’art Contemporain Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, Sète, 2017. Artwork © JeanMichel Othoniel (pages 68-69 de l'ouvrage).
Pablo Picasso et Pierre Soulages présentés au Louvre. Oui. Certes. Mais pas qu'eux ! En 2004 - il a 40 ans - le collier Rivière blanche dialoguait avec les sculptures mésopotamiennes de la cour Khorsabad et la statuette d'albâtre de la déesse Isthar au cou ceint d'un collier d'or. Il a déjà participé à documenta IX en 1992, fut pensionnaire à la Villa Médicis-Académie de France à Rome en 1996 et, un an plus tard, exposa dans les jardins vénitiens de la fondation Peggy Guggenheim - grâce à une faille dans le testament de Peggy, il avait pu présenter ses œuvres de verre suspendus dans les arbres -. À 47 ans, sous un titre My Way - il fallait oser un tel titre provocateur - rétrospective au Centre Georges Pompidou dont Catherine Grenier est la commissaire. En 2014, avec le paysagiste Louis Benech, il se confronte au Grand roi dans une re-création du Bosquet du théâtre d'eau de Versailles; Les Belles Danses viennent y inscrire leurs sculptures-fontaines. En 2019, le Louvre lui consacre une exposition personnelle face aux statues du Grand Siècle.
Tout ceci et d'autres histoires, vous les apprendrez de l'entretien entre l'artiste et Gay Gassmann, de l'essai de Catherine Grenier sur les principaux projets et expositions d'Othoniel, de Robert Storr évoquant Versailles, de sa conversation-questionnement sur l'espace public.

Jean-Michel Othoniel, La Grande Vague [The Big Wave], 2018. Briques de verre noires indiennes, acier. 500 x 1500 x 500 cm.. Installation in situ au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, 2018. Artwork © Jean-Michel Othoniel (pages 130-131 de l'ouvrage).
Principalement, qui s'en souvient encore, de sa période de la pratique du soufre / souffre, matériau fugace qu'il explora pendant 10 ans mais aussi de la photographie sur verre et des sculptures d'obsidienne. Des temps d'insouciance des années 1980 côtoyant ceux des corps malades du sida. Le Collier-Cicatrice, rouge, en 1997. Le sens caché de ses œuvres dans la fragilité, le passage, l’éphémère, le désespoir, l'espoir, l'émotion, l'histoire personnelle, le dissimulé. Ce passage du monde de l'art au marché de l'art. La survenance de la brique de verre en 2011, point de départ de son " Palais idéal " selon lui - Natasha Boas évoque " sa propre pierre philosophale "-, avec La Grande Vague, rappel de celles d'Hokusai et de Gustave Le Gray (1857), mais aussi du catastrophique tsunami de Fukushima en 2011. Présentée pour la première fois au CRAC Sète en 2017, il l'agrandit l'année suivante pour le MAMC+, le musée de Saint-Étienne, sa ville natale. Une œuvre libératrice, pour des " pistes qui se présentent à moi et que de nouvelles images sont sous le point d'apparaître ".
Dans quelques mois, au printemps 2020, il sera installé à l'Académie des beaux-arts, au fauteuil précédemment occupé par le sculpteur Eugène Dodeigne.

Jean-Michel Othoniel. Conversation entre Gay Gassmann & Jean-Michel Othoniel. Essai de Catherine Grenier histoire(s) d'art. Focus de Robert Storr Les jardins d'agrément pour Monsieur X : une apologie de Jean-Michel Othoniel. Visite de l'atelier en photographies, le work in progress. Conversation débat sur les nouvelles sculptures, ses créations dans l'espace public, son lien avec l'architecture de verre. 160 pages. 200 photographies. Éditions Phaidon. Novembre 2019. Prix 45 €.