(Im) Possibilité de représenter l'amour ! Réponses fragmentées à La Traverse, Centre d'art contemporain d'Alfortville.

Vue de l'exposition Les Fragments de l'amour, La Traverse Centre d'art contemporain d'Alfortville. Au premier plan Javier Pérez, El espacio que nos separa, 2012. Bronze, sphères en verre diamètre 52 cm, installation à dimensions variables. Courtesy Galerie Claude Papillon. Sur la cimaise Mounir Fatmi, Casablanca Circles, 2012. Deux impressions pigmentaires sur baryté, 90 x 120 cm.. Courtesy the artist & Keitelman Gallery, Bruxelles © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2015.
Est-il possible d'imaginer la transcription visuelle du sentiment ou de l'état Amour ? Quatorze artistes - la parité entre 7 hommes et 7 femmes - exposés à La Traverse d'Alfortville, y répondent, dans cette exploration de ce sentiment si intime, dans cette émotion non palpable qui s'écrit sous leurs mains. Sous le regard de Léa Bismuth, commissaire de l'exposition, deux montres mêlent leurs temporalités chez Charbel-joseph H. Boutros et João Vilhena réinterprète des cartes postales amoureuses.
L'exploration des différents fragments amoureux au travers du rapport entre souvenir et oubli résonne chez Anne-Lise Broyer, le phantasme dans toute projection cinématographique ressurgit du visage ténébreux de Delphine Seyrig chez Julien Crépieux. Les images du film Casablanca, évoquent la rencontre amoureuse entre les deux B : Humphrey et Ingrid, que Mounir Fatmi - dont nous avions vu le travail à l'exposition À l'ombre d'Éros. L'amour, la mort, la vie ! (visible jusqu'au 4 janvier 2016) au Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse - insère dans des figures géométriques. Mathilde Denize assemble différents objets comme des traces archéologiques d'un passé qu'elle réinvente. Javier Pérez préfère la poésie d'El espacio que nos separa, deux sphères de verre sur lesquelles il a posé les chaussures d'un couple dont rien ne dit qu'il se rencontrera ; le moindre souffle peut les séparer, briser ces boules transparentes.
Vues de l'exposition Les Fragments de l'amour, La Traverse Centre d'art contemporain d'Alfortville © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2015
Caractère éphémère des relations humaines retranscrit dans la vidéo Septième promenade de Dorothée Smith dans des longues errances sans fin dans une ville enneigée. L'Amour, cet amour éternel au-delà la mort, Hervé Guibert (décédé en 1991) l'évoque avec sa photographie L'Ami datant d'un temps où il n'était pas encore malade comme le fait aussi Alix Cléo Roubaud (décédée en 1883) dans les moments de ses belles amours avec Jean Eustache et Jacques Roubaud, deux correspondances d'une photographie biographique à laquelle chacun d'eux s'adonnaient. Emma Dusong dans son film Sans toi adresse une lettre au néant, dans l’obscurité et le silence, déclaration d’amour par-delà le temps et Agnès Thurnauer s'adonne à l'écriture dans une rencontre dans les salles du Louvre. Alex Palhavi insère Car je suis malade d'amour dans le présent, dans la relation du peintre et du modèle désiré lorsqu'il représente son aimée.
Comme une nouvelle Carte du Tendre revisitée dans ce lieu inauguré en septembre 2014.
Gilles Kraemer

Les Fragments de l'amour, La Traverse Centre d'art contemporain d'Alfortville © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2015
Les Fragments de l’amour
8 décembre 2015 - 12 mars 2016
CAC - La Traverse. Centre d’art contemporain d’Alfortville
9, rue Traversière - 94140 Alfortville
Pas de catalogue, une plaquette distribuée gracieusement
À l'ombre d'Éros. L'amour, la mort, la vie ! jusqu'au 4 janvier 2016 au monastère royal de Brou, à Bourg-en-Bresse http://www.lecurieuxdesarts.fr/2015/07/l-irreversible-et-fatal-basculement-au-monastere-royal-de-brou-amour-mort-et-vie-se-cotoient-dans-l-ombre-d-eros.html