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Publié par Gilles Kraemer

Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
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Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014

Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014

Sans la personnalité d'Octave Maus, avocat, critique d'art, figure centrale du cercle des XX (1883-1893) puis du cercle de la Libre Esthétique (1893-1914), le musée d'Ixelles à Bruxelles - créé en 1892 à la suite d'une substantielle donation d'objets d'art ayant appartenu au peintre et collectionneur Edmond De Pratere - auquel il donna de nombreuses œuvres, ne serait pas l'important musée qu'il est aujourd'hui, consacré exclusivement aux peintres belges, du XIXe au XXIe siècle. Pour l'exposition Bruxelles, une capitale impressionniste à Giverny, cette institution a prêté une trentaine d'œuvres sur la centaine de tableaux, dessins, affiches et catalogues qui est présentée.

La place que cet homme revêtit au tournant du siècle, promouvant et défendant les courants picturaux, est mise en avant. Théo Van Rysselberghe l'a représenté (1883-1884), sobrement habillé, lisant, une image tranquille et intime côtoyant le portrait de la belle-mère de ce peintre : Sylvie Monnom qui imprima les affiches et les livrets très originaux et élégants des expositions des Salons des XX et de la Libre Esthétique et le portrait de l'écrivain, poète et critique d'art défendeur des tendances novatrices Emile Verhaeren. Trois fortes personnalités à l'honneur qui orchestrèrent d'ambitieuses expositions en Belgique. L'affiche du Salon des XX, 1889 mettant à l'honneur les artistes résolument contemporains Paul Gauguin, Maximilien Luce et Georges Seurat et la rédaction du catalogue du Salon des XX, 1888, confiée à chaque artiste rédigeant sa notice le soulignent.

 

Bruxelles, une capitale impressionniste. Un titre, que l'on penserait suivi d'un point d'interrogation, qui interpelle. Presque incongru ! Savait-on que Bruxelles fut une capitale de l'impressionnisme, la première capitale européenne à accueillir les œuvres de ce courant né en France, un lieu à l'écoute des idées nouvelles et pas seulement le lieu du Symbolisme et de l'Art nouveau, deux domaines non abordés dans cette exposition ?

En accueil, deux toiles : Hôtel de ville de Bruxelles de James Ensor (1885), la capitale de ce jeune royaume qui s'urbanise, dans laquelle ce peintre démontre qu'il ne se laisse pas enfermer dans l'impressionnisme face à Alfred Stevens Ce qu'on appelle le vagabondage (1854) montrant l'influence de Gustave Courbet et du réalisme, Stevens - plus parisien que belge puisque sa carrière sera grandement française - que l'on retrouvera dans les magnifiques accords des noirs et blancs sur un fond or de La Visite de condoléances (1857) ou le chatoiement des soies de Rentrée du bal (1867).

 

 

 

Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014

Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014

La Belgique est un jeune pays artificiel (création du royaume en 1830), tout en écho à ce qui se pratique dans les avant-gardes des autres pays, avec une volonté sous-jacente pour cette nouvelle nation de se construire une identité et de se forger une industrie. D'où cette dualité si forte : emprunter à l'extérieur et le transformer à sa façon, les peintres belges s'intéressant au mouvement impressionniste sans l'adopter et le copier entièrement. Dans cet attachement au réel, la voie paysagiste, se nourrissant de l'école de Barbizon, ouvre le traitement au réel, dans une expérimentation de lumières et de couleurs annonciatrice de l'impressionnisme. De Théodore Fourmois, Artan, Degreef, Vogels et Hippolyte Boulenger « artiste majeur au pinceau fougueux qui capture les lumières et les contrastes » souligne Claire Leblanc et de cette vague paysagiste naissent, en 1868 la Société libre des beaux-arts et l'école dite de Tervueren.

Comme le rappelle les deux commissaires de cette exposition, Marina Ferretti Bocquillon et Claire Leblanc, Bruxelles est la ville où l'on se doit d'exposer, où l'artiste est compris, où il est acheté par des collectionneurs curieux de modernité. C'est là que la première rétrospective impressionniste se tient en 1904. C'est ici, au salon des XX, en 1890, que Vincent Van Gogh vendit la seule toile de son vivant : La vigne rouge (aujourd'hui au musée Pouchkine)

Courants et tendances se déploient d'une façon simultanée en Belgique, chacun des artistes les explorant à sa façon. Composition avec une approche à la Manet chez Henri Evenepoel pour Albert Devis (1897) « dans lequel l'on devine que ce jeune homme ira loin dans la vie et n'a pas l'intention de se laisser marcher sur le pieds ». Portrait tout en douceur et mystérieux, vu frontalement par Théo Van Rysselberghe sur un fond architecturé pour Marguerite Van Mons (1886). Composition nabis de Jeune femme cousant de Georges Lemmen (1903).

 

Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014
Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014

Bruxelles, une capitale impressionniste © Photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2014

1887, Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte de Seurat est exposé au Salon des XX, suscitant comme l'année précédente à Paris un scandale, où cette toile avait été remarquée par Émile Verhaeren et Théo Van Rysselberghe. Cette division de la couleur captive les peintres belges, naturellement Van Rysselberghe Entrée du port de Roscoff (1889) et le moins connu George Morren excellant dans cette réappropriation de la lumière de son Pré des lavandières (1890). Dans une Belgique en pleine révolution industrielle une société nouvelle émerge, celle de la classe ouvrière décrite par Constantin Meunier et à laquelle Léon Frédéric confère une dimension christique dans la représentation des Âges de l'ouvrier.

Émile Claus, auquel toute une section est consacrée, figure méconnue en France, comme le soulignent les commissaires, est un artiste majeur de l'art belge. Sous l'emprise à ses débuts du naturalisme - impressionnant et poignant Vieux jardinier (1885) - puis influencé par l'impressionnisme, sa peinture se résume par le mot « luminisme », dans cette irradiation des couleurs et une palette gorgée de soleil. Le camaïeu des blancs et roses de ses Patineurs ou Enfants jouant sur la glace (1891) et la silhouette des quatre enfants ne sont pas sans convoquer La Pie de Claude Monet dans une réminiscence de ce loisir traditionnel, largement représenté par les maîtres flamands et Bruegel l'Ancien.

 

L'exposition L'art belge entre rêves et réalités. Collection du musée d'Ixelles, Bruxelles, à Biarritz, est une belle prolongation du panorama de la peinture belge, de 1830 à maintenant.

Cette exposition de Giverny est la dernière sous la direction de Diego Candil. Directeur général du musée depuis décembre 2008, il prend les fonctions de secrétaire général du Centre Pompidou-Metz à compter du 1er septembre 2014. 

Bruxelles, une capitale impressionniste

11 juillet – 2 novembre 2014

musée des impressionnismes

27620 Giverny

Internet : http://mdig.fr

 

Commissariat général : Marina Ferretti Bocquillon.

Commissaire scientifique : Claire Leblanc, également commissaire général de l'exposition L'art belge entre rêves et réalités. Collection du musée d'Ixelles, Bruxelles, Biarritz.

Catalogue. Contributions de Marina Ferretti Bocquillon, Claire Leblanc et Johan De Smet. 160 pages. Coédition musée des impressionnismes Giverny et les Editions Snoeck. Prix 29 euros.

 

L'art belge entre rêves et réalités. Collection du musée d'Ixelles, Bruxelles

28 juin-4 octobre 2014

Espace Bellevue

64200 Biarritz

http://www.lecurieuxdesarts.fr/2014/08/de-jan-toorop-et-emile-claus-a-panamarenko-et-jan-fabre-entre-reves-et-realites-de-maitres-de-l-art-belge-du-musee-d-ixelles-bruxell

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