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Gilles Kraemer    

 

 

Les lieux culturels sont, une nouvelle fois fermés depuis le 30 octobre 2020, après la parenthèse infinie du printemps 2020. Jusqu’à quelle date ne sera-t-il pas possible de se rendre dans des musées, salles de spectacles ou de concerts, cinémas ? Heureusement, les galeries sont ouvertes et nous offrent généreusement des expositions muséales. 

Olafur Eliasson (1967) (détail de We mirror, 2020. 76 x 76 x 33,5 cm. Miror, wood, stainless steel, paint, aluminium) © photographie Gallery Kraemer, Paris.  

Je songe à Ogni pittore dipinge sé / tout peintre se peint lui-même chez Suzanne Tarasiève avec A.R. Penck, Georg Baselitz, Antonius Höckelmann, Jörg Immendorff, Benjamin Katz, Per Kirkeby, Markus Lüpertz, Sigmar Polke.

Où, à la stupéfiante exposition chez Aveline / Jean-Marie Rossi, entre hôtel de Beauvau et palais de l’Élysée Les petits plats dans les grands. Le design au service de la table, avec la participation de la Cité de la céramique - Sèvres & Limoges et de la galerie Canesso. À Table ! Le repas, tout un art aurait dû ouvrir, à Sèvres, le 18 novembre. Repoussée au 16 décembre, montée, cette exposition n’a été vue de personnes. L’on peut toujours, en attendant, dévorer le catalogue, l’exposition étant sous cloche jusqu’au ….

Depuis plus de 15 ans, Chambres à Part décline un concept atypique pendant la semaine dite de la FIAC. Imaginé dès 2006 par la conseillère en art Laurence Dreyfus, pour présenter ses découvertes dans des lieux parisiens, Chambres à Part a investi la galerie Félix Vercel - devenue en 2020 une annexe de Christie’s – ou La Réserve face au Trocadéro, entre autres ou les destinations plus lointaines de La Tour de Londres ou de l’Hôtel Fontainebleau à Miami.

Cette année 2020, Covid-19 régnante, exit la 47ème FIAC et ses sites Hors les Murs : le Petit Palais, le Jardin des Tuileries, le Musée national Eugène-Delacroix, la Place Vendôme et la Place de la Concorde. 

Chambres à part a été maintenu, heureusement, s’installant dans le quartier de la Plaine Monceau, à quelques mètres du musée Nissim de Camondo, dans l’hôtel particulier des antiquaires Kraemer. Un endroit mythique, celui de cette dynastie incontournable depuis six générations, spécialisée dans les meubles et objets d’art des XVIIe et XVIIIe siècle. La plus ancienne facture conservée dans les archives de la maison, établie en 1895 au nom du baron Gustave de Rothschild, marque les liens que cette famille d'antiquaires a su créer en fournissant les grandes collections privées et les institutions muséales. Lucien, fuyant l’Alsace devenu prussienne, ouvre dès 1875 sa boutique, à l’angle de la rue Tronchet et de la place de la Madeleine. S’agrandissant, les Kraemer décident de s’installer à la fin des années 1920 rue de Monceau, depuis presque un siècle leur adresse.

Tomás Saraceno (1973) en dialogue avec deux meubles de David Roentgen (1743-1807). A droite, de Tomás Saraceno, Zonal Harmonic 2N 150/12 (2019), pièce unique. 

Aujourd’hui, ce sont Mikael et son frère Alain qui me font visiter cette exposition, entre mobilier d’exception, exceptionnel, la quintessence du mobilier français et des créations contemporaines, puisque cette galerie accueille encore pendant quelques jours des artistes de notre temps.

Cette juxtaposition ancien – contemporain n’est pas nouvelle chez nous, comme me le font remarquer Alain et Mikael, me faisant souvenir qu’à l’automne 2015 la galerie avait présenté des meubles d’André-Charles Boulle, Charles Cressent, Jean-Henri Riesener, Martin Carlin ou  David Roentgen et Jean-Baptiste Delaunay en écho avec des œuvres de Daniel Buren, Anish Kapoor, Claude Lévêque et Lee Ufan, choix du commissaire Jean-Jacques Aillagon et prêts de la galerie kamel mennour. www.lecurieuxdesarts.fr/2015/10/chez-les-kraemer-la-quintessence-du-mobilier-et-des-objet-d-art-en-dialogue-avec-les-artistes-du-xxie-siecle.html

Hans Hartung (1904 – 1989), T 1982 E16. Huile sur toile. Ex-collection Béatrice et Daniel Gervis © photo Gallery Kraemer, Paris.

Avec cette exposition, l'on égrène ses souvenirs du musée d'Art moderne de la Ville de Paris, de la fondation Louis Vuitton ou du Palais de Tokyo ou d'une galerie puisque les artistes présentés ici eurent des expositions dans ces lieux. 

Inutile de chercher Claire Tabouret ou Cindy Sherman ou un magnifique Fernand Léger, ils sont déjà vendus et partis dans des collections privées. Le regard s’arrêtera sur un immense Fabienne Verdier, deux Sam Falls (né en 1984), un Hans Hartung de la collection Béatrice & Daniel Gervis en dialogue avec une rarissime console en bois doré à huit pieds Louis XVI, un Tomás Saraceno (les deux autres sont déjà vendus) surplombant deux meubles de David Roentgen – une table dite à la Tronchin et un secrétaire-musique provenant des anciennes collections impériales russes - ou cinq Olafur Eliasson dans une pièce aux murs céladon en dialogue avec une commode Boulle et un rarissime canapé Louis XV à châssis.

La quintessence d'un dialogue réussi.

 

Chambres à part 15ème édition

14 octobre 2020 - 30 janvier 2021

Kraemer Gallery - 43 rue Monceau, 75008 Paris

sur rendez-vous uniquement - https://www.kraemer.fr/

Dialogue avec des œuvres de Olafur Eliasson © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, janvier 2021.

Tag(s) : #Art de vivre - Lifestyle, #Brèves, #Covid-19, #Entretien à 210 km-h, #Expositions Paris, #Marché de l'art
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