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Détail de L'ange de l'Annonciation, 1925, huile sur toile, 112 x 87 cm, Glyn Warren Philpot (Londres 1884-1937). Brighton and Hove. The Royal Pavilion & Museums © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi. Exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence



Antonio Ciseri (Ronco sopra Ascona 1821-Firenze 1891), Les Macabéees, 1857-1863, huile sur toile, 463,5 x 265,5cm.. Florence, Chiesa di Santa Felicita. Photographie Antonio Quattrone. Cette toile a été restaurée en 2015. Remerciements service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi

Les corps de sept fils morts étendus à ses pieds, leur mère s'apprête à subir le martyre. Instant suspendu et de grande tension dans ce tableau d'autel commandé à Antonio Ciseri pour Santa Felicita à Florence : Les Maccabées ou Le martyre des sept frères Maccabées (1857-1863). Peinture de grandiloquence mais sous-jacente de son contexte de création, celui de l'époque du Risorgimento, de l'indépendance, un temps où Florence devient temporairement capitale du royaume d'Italie en 1864. Présenté à côté, un autre tableau très académique : Flagellation du Christ (1880) de William-Adolphe Bouguereau, peint pour le Salon de 1880. Deux représentations différentes de la peinture sacrée, entre celle conçue spécifiquement pour l'église et porteuse d'un message destinée aux fidèles et celle d'une peinture pensée uniquement pour le Salon, dont la destination était d'être achetée pour un musée ou une église. Mauvaise réception d'ailleurs pour cette flagellation recevant des critiques adressées à cet ancien prix de Rome et membre de l'académie des Beaux-Arts pour l'extrême blancheur du corps du Christ "qui fait penser au cristal de roche" et les tortionnaires esquissant comme un pas de danse qualifié de "Flagellation pour dames". 






William-Adolphe Bouguereau (La Rochelle 1825-1905), Flagellation du Christ, 1880, huile sur toile, 310 x 213cm.. La  Rochelle, Musées d'art et d'histoire de la Rochelle, MAH.1881.1.1. Photographie © J+M, La Rochelle. Remerciements service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi

Ces deux immenses et importantes toiles, émergeant des murs bleutés, nous accueillent à l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, réunissant plus de 100 oeuvres, des années 1860 à 1950 (Chasuble d'Henri Matisse pour la chapelle du Rosaire de Vence, seul vêtement liturgique présenté) et une vidéo Spazio, luce, sacralità (2015) de Vincenzo Capalbo & Marinela Bertozzi évocatrice de l'évolution de l'architecture religieuse en Europe.

Internationalement les noms porteurs de Vincent Van Gogh avec sa copie de la Pietà d'Eugène Delacroix - mais l'on aurait pu présenter Les Mangeurs de pommes de terre ou une étude de ce tableau du néerlandais qui souhaita devenir pasteur -, Edvard Munch (lithographies de Madone), Pablo Picasso obligatoire pour toute exposition (Crucifixion des années 1896-1897, étude d'un tableau de Murillo), Gustave Moreau (Saint Sébastien) et son élève Georges Rouault ont été convoqués. L'iconique Angélus (1857-1859) de Jean-François Millet, "prêt exceptionnel du musée d'Orsay" comme spécifié dans le dossier de presse, conclue la septième et dernière section de cette exposition au parcours très lisible. C'est étonnant le nombre d'œuvres et de chefs-d'œuvre de cette institution parisienne sans cesse déplacés ! En 2008 à Taipei, en 2010 à Shanghai et aujourd'hui Florence, quelle sera la prochaine étape de L'Angélus ?

Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.
Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.

Vues de l'exposition Bellezza divina. Tra Van Gogh, Chagall e Fontana, Palazzo Strozzi, Florence © Gilles Kraemer Le Curieux des arts. Remerciements à Lavinia Rinaldi de la Fondazione Palazzo Strozzi.


Glyn Warren Philpot (Londres 1884-1937), L'ange de l'Annonciation, 1925, huile sur toile, 112 x 87 cm.. Brighton and Hove. The Royal Pavilion & Museums. Remerciements service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi

Parmi toutes ces peintures européennes, deux toiles très fortes et totalement différentes, alors que vingt petites années les séparent. Dans la section de L'annonciation faite à Marie : L'ange de l'Annonciation (1925), tel un perturbant mixte de peinture italienne de la Renaissance et du Maniérisme, que l'artiste britannique Glyn Warren Philpot, président de la Guild of Catholic Artists and Craftsmen, présenta à la Biennale de Venise de 1928. Ange agenouillé dans un jardin - plus britannique, ceci ne peut exister - dans lequel poussent des crocus, tenant dans la main une anémone. Son visage émerge de la nuit, le vent soulève sa tunique rose. Cette toile n'aurait nullement démérité en conclusion de l'exposition du palazzo Strozzi consacrée à Pontormo et à Rosso Fiorentino au printemps 2014, à côté de la vidéo de Bill Viola.http://www.lecurieuxdesarts.fr/2014/06/pontormo-e-rosso-fiorentino-divergenti-vie-della-maniera-pontormo-et-rosso-chemins-differents-de-la-maniere-florence-palazzo-strozzi

L'on est bien éloigné de l'image classique de l'Annonciation retranscrite par Maurice Denis dans le paysage toscan de Fiesole (1928) ou très hiératique, telle une fresque chez Giuseppe Capogrossi (vers1933) ou d'une grande précision pour Vittorio Corcos (1904) avec une Marie plus songeuse qu'intriguée par l'ange arrivant du fond du jardin.

Graham Sutherland  (Londres 1903-1980), Étude pour la Crucifixion, 1947, huile sur masonite, 97 x 118cm.. Città del Vaticano, Musei Vaticani, Collezione d’Arte Contemporanea, inv. 23591 Photographie © Governatorato dello Stato della  Città del Vaticano - Direzione dei Musei. Remerciements service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi
Renato Guttuso (Bagheria 1911-Roma 1987), Crucifixion, 1940-1941, huile sur toile, 198,5 x 198,5cm.. Rome, GNAM - Galleria Nazionale d'Arte Moderna e Contemporanea, inv. 8549. Soprintendenza alla Galleria nazionale d’arte moderna e contemporanea di Roma. Su gentile concessione del Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo – Photographie Antonio Idini © Renato  Guttuso, by SIAE 2015. Remerciements service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi

Dans la section Crucifixion, l'Étude pour la Crucifixion (1947) de Graham Sutherland, qui prendra place dans l'église St. Matthews de Northampton, si inspirée du Christ de Grünewald, très forte dans la représentation de ce moment de douleur, instant de pathos que l'on retrouve dans Crucifixion (1940-1941) de Renato Guttoso, composée comme un Guernica italien, un Guernica cubiste en couleurs, œuvre qui fut qualifiée d'indécente pour la représentation de Madeleine nue au pied de la croix. 

Les quatre commissaires auraient pu accorder plus de place à la peinture allemande (Christ et Véronique d'Otto Dix), anglaise (Stanley Spencer avec L'Entrée du Christ à Jérusalem et La Cène), espagnole (Maria Blanchard et sa Communiante). Ils ont préféré insister sur les peintres de la péninsule, choix très intéressant. Des peintres italiens, quels sont les noms évocateurs ? Lucio Fontana et Emilio Vedova. Fontana surtout pour ses "concetti spatiali" mais moins par ses céramiques religieuses toutes en volume et en nervosité du Chemin de Croix. Emilio Vedova si l'on a visité sa fondation à Venise récemment installée dans un bâtiment des anciens Maggazini del sale dans le Dorsoduro. Mais, des autres peintres de la péninsule, si l'on ne fréquente pas les institutions italiennes et la collection d'art contemporain des musées du Vatican qui ont prêté de nombreuses œuvres, quels sont les noms qui nous parlent ?

Regardez L'Entrée du Christ à Jérusalem (1923-1926) dans une citée industrielle selon Giovanni Costetti, Le Christ portant sa croix (1944-1946) de Gino Severini bien éloignée du Severini futurisme que l'on connaît, La Prière (1914) de Felice Casorati si emprunte de Klimt. Trois tableaux justifiant ce voyage à Florence

Gilles Kraemer & Antoine Prodhomme (déplacement et séjour à titre strictement personnel à Florence)

Beauté divine entre Van Gogh, Chagall et Fontana / Bellezza divina tra Van Gogh, Chagall e Fontana

24 septembre 2015 - 24 janvier 2016

Palazzo Strozzi - Florence

Commissariat de Lucia Mannini, Anna Mazzanti, Ludovica Sebregondi et Carlo Sisi, Organisation Fondazione Palazzo Strozzi et Arcidiocesi di Firenze

Avec la collaboration de l'ExSoprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico, Artistico ed Etnoantropologico e per il Polo Museale della città di Firenze, l’Arcidiocesi di Firenze e i Musei Vaticani

Catalogue (lu en italien). Contributions de Carlo Sisi, Mariano Apa, Anna Mazzanti, Lucia Mannini, Ludovica Sebregondi, Mirelle Branca & Ulisse Tramonti. Fiche relative à chaque œuvre et bibliographie conséquentes, deux points très forts de ce catalogue de 248 pages illustrés de 178 planches. Marsilio Editore. 30euros si acquis à l'exposition.

Réservation +39 055 2469600 ou prenotazioni@palazzostrozzi.org

De 10.00 à 20.00, jeudi de 10.00 à 23.00. À partir de 9.00 pour les réservations.

Informations +39 055 2645155 ou http://www.palazzostrozzi.org  et http://www.palazzostrozzi.org/mostre/bellezzadivina/

Tante grazie a Lavinia Rinaldi della Fondazione Palazzo Strozzi.

 

María Blanchard (Santander 1881-Paris 1932), La communiante, 1914-1920, huile sur toile, 180 x 124 cm.. Madrid, Museo Nacional Centrode Arte Reina Sofía, inv. AS07281. Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid. Remerciements service de presse de la Fondazione Palazzo Strozzi
Tag(s) : #Venise et Italie
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