Concert Vivaldi et Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze. Auditorium Lo Squero, Fondation Giorgio Cini, Venise

Publié par Gilles Kraemer sur 7 Juin 2025, 22:55pm

Catégories : #Entretien à 210 km-h, #Italie, #Opéra et Musique, #Venise

Gilles Kraemer

Déplacement et séjour personnel à Venise

© photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze. Auditorium Lo Squero, Fondation Giorgio Cini, Venise, 5 juin 2025.

Jeudi 6 juin 2025, les surprises que Venise sait et se plait à nous offrir avec ce concert, gratuit, très sympathique, ambiance studieuse et « bon enfant », par les élèves de l’Accademia Vivaldi dell’ Istituto italiano Antonio Vivaldi de la Fondation Giorgio Cini : Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze / Vivaldi et Casanova – Rencontres fantastiques et coïncidences singulières.

Entrant dans le cadre de la programmation thématique annuelle Casanova, Venise et l’Europe / Casanova, Venezia e l’Europa, il était donné à l’occasion du symposium international – 4 au7 juin 2025 - Casanova in time 1725 – 2025. Des rencontres autour de la figure de Casanova, d’un monde disparaissant en même temps que la République vénitienne, mais aussi des transformations de la société moderne. Son mythe a traversé trois siècles en reflétant les regards, sur le XVIIIe siècle, des lettrés, historiens, artistes, cinéastes, représentants de la culture et de la politique.

© photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze. Auditorium Lo Squero, Fondation Giorgio Cini, Venise, 5 juin 2025.

Rien ne laisse sous-entendre qu’Antonio Vivaldi (Venise 1678 – 1741 Vienne), le plus grand musicien vénitien de son temps et Giacomo Casanova (Venise 1725 – 1798 Dux, royaume de Bohême, actuelle Tchéquie), aux mille aventures rocambolesques, l’aventurier, l’écrivain se soient croisés. La légende veut que le vrai père de Casanova fut Michele Grimani dont la famille possédait le Teatro San Samuele où les parents de Giacomo travaillaient. À la mort du prêtre roux, le futur fugitif des Plombs n’avait que seize ans. Imaginons-les au Teatro (aujourd’hui détruit), dans cette ville où le carnaval durait six mois, suggère Antonio Fanna narrant avec humour le récit imaginaire de Myriam Zerbi dans lequel la musique évoque et reconstruit une rencontre (im)possible. Lieu choisi, magique, immense baie vitrée ouverte sur le Bacino di San Marco, l’Arsenale, au loin les Giardini, ballet des mouettes, dans la lumière des 18 heures, l’auditorium « Lo squero » puisque lieu où se construisaient les gondoles.

Violons Stefano Favretto & Cecilia Zanotto, viole Giovanna Damiano. Violon solo Javier Lupiánez que je rencontrerai le lendemain lors de sa conférence autour de Johann Georg Pisendel. (1)

Sinfonia in sol maggiore per archi e bassi continuo, RV 146, en trois mouvements. Allegro, l’Andante tout de douceur dans le continu du violoncelliste Rolando Moro puis l’allant du Presto.

Albertina Del Bo © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze. Auditorium Lo Squero, Fondation Giorgio Cini, Venise, 5 juin 2025.

De l’oratorio Judhita triumphans, RV 644, l’Armatae face, et anguibus selon la soprano italienne Albertina Del Bo, robe lamée bleue foncée, chevelure flamboyante. Amplitude, longeur, diction parfaite dans ses finales. Passion et soleil. Puis du drame musical La Griselda, RV 718, Ombre vane, ingiusti orrori. Long lamento glaçant d’effroi, passion veloce, retour au calme pour un second lamento progressif.

Sofya Yuneeva © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze. Auditorium Lo Squero, Fondation Giorgio Cini, Venise, 5 juin 2025.

Drame de L’Olimpiade, RV, 725, Mentre dormi amor fomenti par la mezzo-soprano d'origine russe Sofya Yuneeva, visage botticellien. La voix de la passion, air d’une fausse simplicité dans lequel gravitent mille modulations. Puis Argippo, RV 697, Se lento ancora il fulmine, drame de la passion, de l’affliction, du cœur blessé.

Concerto in re mineur per violons, archets et basse continuo, écrit pour Pisendel, RV 242, deux solo de Javier Lupiánez dans les allegro entourant le largo où le clavecin de Nicola Lamon est mis à l’honneur. Dehors, les mouettes dansaient.

© photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze. Auditorium Lo Squero, Fondation Giorgio Cini, Venise, 5 juin 2025.

Du psaume 110, Dixit Dominus, RV 807, Gloria Patri par les deux cantatrices.

Calorosi applausi per tutti.

Vivaldi e Casanova – Incontri fantastici e singolari coincidenze

05 juin 2025

Auditorium "Lo Squero", Fondazione Giorgio Cini, Venezia

Javier Lupiánez © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Vivaldi e l’ornamentazione, Fondation Giorgio Cini, vendredi 6 juin 2025. En face, le Cipriani

(1) Vivaldi e l’ornamentazione : tra la Pietà veneziana e la Dresda di Pisendel / Vivaldi et l'ornementation : entre la Pietà vénitienne et la Dresde de Pisendel. Dall’insegnamento del maestro alla pratica postvivaldiana nella Pietà.

Conférence, organisée par l'Institut italien Antonio Vivaldi, vendredi 6 juin à la Fondation Giorgio Cini. L'art de l'improvisation et de l'ornementation, fondamental dans la pratique de l'interprétation baroque, a atteint un niveau de sophistication extraordinaire au XVIIIe siècle, étroitement lié au langage musical, aux styles nationaux, à la rhétorique, aux intentions du compositeur et au style de l'interprète. La conférence du violoniste Javier Lupiáñez, vivante, animée, joyeuse, explorait le langage improvisé d'Antonio Vivaldi et sa transmission à travers ses plus éminents disciples : le violoniste allemand Johann Georg Pisendel (1687-1755), Konzertmeister (premier violon) à Dresde en 1728 et les célèbres solistes vénitiens de l'Ospedale della Pietà, Anna Maria et Chiara. Un voyage aller-retour Venise - Dresde étudiant comment ces pratiques continuèrent à se développer à la Pietà après la mort de Vivaldi.

A l'occasion du trois centième anniversaire de la naissance de Giacomo Casanova, la Fondation participe aux célébrations de la ville avec un programme d'activités qui se poursuivra tout au long de l'année et impliquera tous ses Instituts et Centres de Recherche.

L'objectif est de dresser un portrait complexe et multidisciplinaire de l'une des figures les plus emblématiques de l'histoire de Venise, qui a joué un rôle majeur dans la vie de la Sérénissime au Settecento. Exposition d’octobre 2025 à février 2026 au Palazzo Cini à San Vio et dans les salles Carnelutti et Piccolo Teatro de l'île de San Giorgio Maggiore.