Charlotte Perriand, d’un regard photographique en éventail
Qui était Charlotte Perriand ? Était-elle designer, architecte ou photographe. Pernette Perriand-Barsax apporte la réponse que sa mère donnait à cette fréquente interrogation : " je suis une femme de l’art et rien d’autre ". Ajoutant " ma mère avait l’habitude de me dire perpétuellement, de me répéter : " il faut avoir l’œil en éventail ", elle qui regardait les paysages, les gens et aimait croquer la vie ".

Charlotte Perriand, Travailleurs dans le Vercors, 1936 © Charlotte Perriand.
Dans le prolongement de la grande exposition que lui consacra la Fondation Louis Vuitton cet automne-hiver 2019-2020, l’Académie des beaux-arts présente 48 de ses photographies sélectionnées, par Lélia Wanick Salgado, dans le fonds photographique Charlotte Perriand. Présentation réussie au Palais de l’Institut de France, dans les salles du Pavillon Comtesse de Caen, pour cette troisième exposition organisée dans cet espace rénové par Jean-Michel Wilmotte. Accrochage parfait et osons l’écrire l’éclairage est enfin parfait pour cette exposition.
Comme le note Sebastiāo Salgado, " son œil est celui de la forme, d’où ces formats différents – petit, grand, vertical, horizontal - des photographies présentées. Elles ont toutes été tirées par le même laboratoire [Dupan-Phidap] pour leur donner une unité ".
Qui était donc " cette artiste polyvalente, au regard fabuleux, comme une référence dans son travail, qui photographiait l’âme des gens " comme la présente Pernette Perriand-Barsac ?
Sébastien Cherruet, qui fut co-commissaire de l’exposition Le nouveau monde de Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton, dans sa communication publique à l’Académie des beaux-arts : Charlotte Perriand et la photographie, regards croisés, perçoit chez elle " une artiste au caractères transdisciplinaire dont l’œil se porte sur la transparence. Elle enregistre des images qui seront des sources d’inspiration de son travail ", aussi bien avec ses vues du Japon que ses montagnes de Chamonix, ses bords de mer que des des clichés de compressions anticipant… les Nouveaux Réalistes. Son regard sur la réalité, dialogue entre l’intime et le poétique, entre le volume et la lumière.

Charlotte Perriand, Bloc de glace dans la forêt de Fontainebleau, vers 1935 © Charlotte Perriand.
De " cette femme libre, cette pionnière de la modernité qui était aussi une admiratrice de la nature, constante gourmande d’observation " précise la commissaire de l’exposition Lélia Wanick Salgado, je retiendrai Bloc de glace dans la forêt de Fontainebleau, vers 1935. Comme une image d’un temps paraissant tellement lointain, il n’y a plus d’hiver aujourd’hui, fini les temps de neige, de froid. Une photographie en noir et blanc. Son œil s’est porté sur la transparence de cette boule de glace, sur ces mains l’enserrant, sur ces arbres vus à travers cette eau congelée. Un objet étrange, fleurtant avec le surréel car l’on ne devine de quoi il s’agit. Le mystère de l’objet glacial traversé par la chaleur de la lumière.

Remerciements à Anne-Frédérique Fer © Anne-Frédérique Fer / FranceFineArt.com

Remerciements à Anne-Frédérique Fer © Anne-Frédérique Fer / FranceFineArt.com. Son article paru sur le site http://www.francefineart.com/index.php/component/content/article/14-agenda/agenda-news/3381-2905-academie-des-beaux-arts-charlotte-perriand?highlight=WyJwZXJyaWFuZCJd

Charlotte Perriand, Filets de pêche, Bakarac, Croatie, 1929 © Charlotte Perriand.
Charlotte Perriand. Photographies
13 février – 22 mars 2020
Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts, Palais de l’Institut de France
23 quai de Conti, Paris VI
Commissariat Lélia Wanick Salgado
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