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Johan Creten, The Uber, 2015-2016 (détail). Émaux miel, émaux mats et brillants, engobes et traces de colorants de Majolica sur grès avec grosse chamotte, cuissons multiples, datée, signée avec un monogramme et titrée dans la masse. Socle en grès émaillé, cuisson haute température. 173 x 38 x 47 cm.. 149 kg.. Unique. Courtesy Almine Rech Gallery & Johan Creten © Gerrit Schreurs & Johan Creten Studio © ADAGP, 2019. 

"Je suis le Seul, je suis l’Un, je suis l’Unique, je suis le Superlatif, je suis l’Outré [...].  Je suis au Louvre, je suis à Palmyre, je suis la Ruine, je suis en Ruine, je suis à Dehli. Je suis le Barbu, je suis l’Éternel, je suis le Père, je suis à Noël. Je suis Andrea Doria, je suis Léon Tolstoï, je suis Fiodor Dostoïevski, je suis le Joueur, je suis le Perdant [...] Je suis les uns, je suis les autres. Je suis tout le monde, je suis le seul, je suis si seul, je suis seul." Colin Lemoine.

Johan Creten "The Uber", 2015-2016. Émaux miel, émaux mats et brillants, engobes et traces de colorants de Majolica sur grès avec grosse chamotte, cuissons multiples, datée, signée avec un monogramme et titrée dans la masse. Socle en grès émaillé, cuisson haute température. 173 x 38 x 47 cm.. 149 kg.. Unique © Gerrit Schreurs & Johan Creten Studio © ADAGP, 2019.

The Uber, comme le gardien, le regardeur, le scrutateur, celui qui accueille le pèlerin, le croyant, le visiteur venant quelques instants dans cette église de Notre-Dame-de-l'Assomption.  Ce lieu cultuel, connu pour son retable sculpté en 1673 par François Rymellin, accueille Johan Creten (né en  1963), le subversif céramiste pour ce dialogue avec la signature baroque de cet édifice si puissante. Après Sophie Calle et Voir la mer, Jean-Claude Rugirello et Jardins égarés, Sabine Blanc et La part des anges, Jean-Michel Othoniel et Le Cortège endormi et Caroline Tapernoux pour Réflexions

Johan Creten a choisi le joli mot de délivrance, de salut, celui de Rédemption pour présenter une dizaine de ses œuvres. Pour les regarder, se laisser envahir par ce lieu dans lequel il les a placées, quoi de mieux que de s'asseoir sur un de ses Points d’Observation, des tabourets de grès émaillé. Mais, ne ressemblent-ils pas à des  "bittes d'amarrage" ?  Johan Creten aime jouer des mots, Il est belge, il ne faudrait pas l'oublier. 

www.lecurieuxdesarts.fr/2018/02/johan-creten-la-gravite-devoilee.html.

Johan Creten, Why does Strange Fruit always look so Sweet?,  2002. Plâtre, mousse peinte. 305 x 114 x 102 cm.. 30 kg.. Unique. Vue d’exposition Vormidable. Contemporary Flemish sculpture, Beelden aan Zee museum, La Haye, Pays-Bas, 2015 Courtesy Johan Creten © Johan Creten Studio © ADAGP, 2019.

Deux grandes sculptures nous observent. The Uber. Et Why does Strange Fruit always look so Sweet?, étrange et perturbant "né de la vision qu'il eut, malade, de palmiers dattiers et de leurs fruits noirs et juteux, semblables aux glandes enflées qui contaminent sa peau à ce moment et troublent sa tranquillité d’esprit. Les dattes et les abcès sont si semblables qu'il commence à confondre ces corps étrangers. De cette vision hallucinatoire, induite par la fièvre, le sculpteur dessinera une sculpture bigarrée".   

Johan Creten Glory - Alms for the Poor, 2016. Lustre or sur grès modelé puis émaillé, cuit à haute température. 103 x 75 x 19 cm.. 70 kg.. Unique. Courtesy Almine Rech Gallery & Johan Creten © Gerrit Schreurs & Johan Creten Studio © ADAGP, 2019.

Johan présente sa série Glory. "Les images de ces oursins intrigants vus en Floride se mêlaient alors aux souvenirs oubliés des temps passés dans les églises de Rome alors qu’il était pensionnaire de la villa Médicis- Académie de France en 1996. La sculpture d’une coquille ressemble aux vitraux rougeoyants derrière l’autel, les rayons du Saint Esprit derrière la canopée de Bernini dans la Basilique Saint-Pierre. L’étincelle soudaine, connaître une révélation divine, une lumière glorieuse, Les rayons du soleil dans une tombe égyptienne, Akhenaton adorant le soleil. Mais les œuvres révèlent aussi des secrets plus sombres, les cavités cachées du corps, les interdits, les régions du sous-bois, les dizaines de spirales de fougères et d’étranges ouvertures dans les vieux murs dans les endroits les plus étonnants. Cette limite, oû le profane touche, se chevauche et se mèle au sacré". 

Toujours le double chez Johan. La première vision, rapide, fugace. Puis le titre de l'œuvre, des clefs qu'il nous tend. C'est à nous de les saisir. Puis la découverte de l'œuvre, son sens, les émotions et sentiments qu'elles recèlent, le message, les images cachées se dérobant au regardeur trop rapide.  Prendre son temps et s'asseoir sur un de ses points d'observation. Indispensable.

Rédemption dans le sens de ramener quelqu'un au bien, de se racheter ? Mystère de la Rédemption par le sacrifice accepté par le Christ pour le rachat du genre humain ?  

Rédemption résonne avec  Assomption lorsque l'on assume, lorsque l'on prend en charge et quand on songe à l'élévation de la Vierge. 

Johan Creten serait-il le salvateur-céramiste ?

Gilles Kraemer (d'après dossier de presse)

 

Johan Creten. Rédemption

7 février - 25 mars 2019

Église Notre-Dame-de-l’Assomption - Valloire

 

 

Johan Creten est représenté par la galerie Perrotin à Paris, New-York et Hong-Kong, la galerie Almine Rech à Bruxelles et la galerie Transit à Malines.

 

 

 

Exposition Jean-Michel Othoniel. Février-mars 2017. Remerciements https://valloireartcontemporain.jimdo.com/

Tag(s) : #Expositions France
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