La couture des rêves. Le couturier des rêves. Christian Dior

Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
Vite, vite, encore quelques jours pour plonger dans les rêves de Christian Dior (Granville 1905 - 1957 Montecatini Terme, Italie) et de la maison Dior. Devant son succès, cette exposition est ouverte jusqu'à 22 heures.
Le musée des Arts décoratifs célèbre l’anniversaire des 70 ans de la création de la maison Christian Dior. L'exposition invite à découvrir l’univers de son fondateur et des couturiers qui lui succédèrent : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons et aujourd'hui Maria Grazia Chiuri, à travers sélection de plus de 300 robes de haute couture conçues de 1947 à nos jours. À leurs côtés, sont présentés toiles d’atelier et photographies de mode, ainsi que plusieurs centaines de documents (illustrations, croquis, photographies de reportage, lettres et manuscrits, documents publicitaires…), et d’objets de mode (chapeaux, bijoux, sacs, chaussures, flacons de parfums…) . Et si Christian Dior fut aussi un homme de l’art et un amoureux des musées, plus de 70 années de création dialoguent avec tableaux, meubles et objets d’art. Ces œuvres soulignent et prolongent le regard de Christian Dior en explorant les liens qu’il a su tisser entre la couture et toutes les formes d’art, définissant l’empreinte de la maison.
Pablo Picasso (1881 - 1973), Mandoline sur une table, 1924. Huile et sable sur toile. Musée national Picasso - Paris // Louis Marcoussis (1878 - 1941), Les trois poètes (A. Salmon, G. Apollinaire, M. Jacob), 1929. Huile sur toile. Centre Georges Pompidou, Paris. En 1932, ces deux peintres participent à l'exposition collective L'époque héroïque du cubisme (1910 - 1914) à la galerie Jacques Bonjean. Centre Georges Pompidou, Paris. Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer.
Personnage-clé de la mode du XXe siècle depuis sa collection "New Look" du printemps - été 1947, Christian Dior a profondément modifié l’image de la femme. Ses robes expriment une féminité moderne, celle de sa femme-fleur, dessinant un corps aux courbes sinueuses. L’exposition s’ouvre sur un rappel de sa vie, son enfance à Granville, ses «années folles» de découverte de l’avant-garde de l’art et des spectacles parisiens, son apprentissage du dessin de mode et son entrée dans la haute couture. Avant de se diriger vers la mode, il fut directeur de galerie de tableaux en association avec ses amis Jacques Bonjean, puis Pierre Colle, de 1928 à 1934. Cette activité est évoquée à travers des tableaux, sculptures et documents rappelant une programmation éclectique, dans laquelle des artistes déjà célèbres - Pablo Picasso ou Louis Marcoussis - rencontraient les jeunes artistes de la génération de Dior. Parmi ces derniers figuraient Alberto Giacometti, Dalí, Calder, Leonor Fini, Max Jacob ou Christian Bérard.
André Derain (1880 - 1954), Arlequin à la guitare, 1924. Huile sur toile. 190 x 97 cm.. Musée de l'Orangerie, Paris. Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
Amateur d’antiquités et d’objets d’art, collectionneur d’Art nouveau et décorateur passionné par le XVIIIe siècle, amoureux des jardins, il a puisé dans toutes ces sources tant pour ses résidences privées que pour définir l’esthétique de sa maison de couture. Toutes ces thématiques créatives, sur lesquelles ses successeurs sont revenus comme sur des leitmotivs, sont tour à tour dévoilées : l’art et la photographie, la profusion des couleurs et des textures, l’élégance stricte parisienne, la référence au décor néoclassique, les trésors de l’exotisme, la fascination pour le thème floral.
Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
Ces thèmes sont mis en scène par Nathalie Crinière, dans des ambiances évoquant successivement une galerie d’art, un atelier, une rue, un boudoir, les voyages, un jardin merveilleux en papier créé par Wanda Barcelona. Tout au long du parcours, tableaux de Derain, Boldini ou Vigée Le Brun, sculptures et objets d’arts décoratifs éclairent les goûts et sources d’inspiration du couturier, selon une sensibilité partagée par les directeurs artistiques qui lui succédèrent. La visite se poursuit par un parcours chronologique de 1947 à 2017 montrant l’élan fondateur et l’héritage de l’esprit Dior à travers les décennies.
Christian Dior, Bar. Haute-couture, printemps - été 1947. Ligne Corolle. Ensemble d'après-midi en shantung et crêpe de laine plissé. Paris, musée des Arts décoratifs, collection UFAC. Don Christian Dior, 1958 © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
La silhouette du tailleur Bar caractéristique du "New Look", inaugure cette traversée du temps. Cet ensemble en noir et blanc concentre toute la nouveauté de l’esthétique Dior. Une succession de six galeries est dédiée aux différents directeurs artistiques qui prirent la relève du couturier après sa disparition en 1957. Au choix risqué du tout jeune Yves Saint Laurent succède la réaction rationnelle de la nomination de Marc Bohan. Puis c’est l’arrivée flamboyante de Gianfranco Ferré, celle à grand fracas du punk de la mode John Galliano, l’affirmation « minimaliste » de Raf Simons et, enfin, le choix d’une femme, Maria Grazia Chiuri et de sa vision engagée de la féminité.
Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
Les savoir-faire et la technique, sans lesquels la haute couture ne saurait exister, sont mis en scène dans un atelier au plafond de miroirs où des ouvrières sont à l’ouvrage, entourées de mannequins de couturières, de croquis et de "toiles".
Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
Une longue galerie, plongée dans l'obscurité, propose un résumé de l’évolution de la ligne et de l’allure Dior depuis 1947, illustrée de robes et d’extraits de films ou de vidéos de défilés.
Exposition Christian Dior, couturier du rêve, musée des Arts Décoratifs, Paris © photographie Le Curieux des arts Guillaume Kraemer.
Le parcours s’achève dans la nef, dans des éclairages passant du blanc, au rose, au violet, au bleu doux, dans des scintillements d'or et d'argent, telle une salle de bal pour une présentation des robes du soir les plus fastueuses, parmi lesquelles brillent de nombreuses créations réunies pour la première fois à Paris. Révélation inédite, résultat de recherches menées pour ce projet, parmi ces toilettes de grand bal figure une robe baptisée "Soirée brillante" qui a défilé du temps de Christian Dior au musée des Arts décoratifs en novembre 1955. à l’occasion d’une exposition présentant les grands ébénistes français du XVIIIe siècle. Le couturier comptait au nombre des prêteurs; l’inauguration prit la tournure d’un événement culturel, mondain et élégant grâce à la présence de ses propres créations.
L'exposition ferme tous les soirs à 22 h, fermeture des caisses à 21h 15.
Gilles Kraemer ( d'après le dossier de presse)
© photographies Guillaume Kraemer.
A partir du 8 janvier 2018, les Arts Décoratifs réunissant le musée des Arts Décoratifs, la Bibliothèque, le musée Nissim de Camondo, les ateliers du Carrousel et l’École Camondo deviennent le MAD ou Mode, Arts, Design.
Christian Dior, couturier du rêve
5 juillet 2017 - 7 janvier 2018
Musée des Arts Décoratifs - Paris
Commissariat d'Olivier Gabet et de Florence Müller
Scénographie de Nathalie Crinière