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Publié par Gilles Kraemer


© Le Curieux des arts Gilles Kraemer

Du rififi au saloon de Montrouge, à l'ombre du Beffroi ? Un verbal Far West ?  Par magazine interposé - entretien avec Ami paru dans Télérama -. Rien de va plus entre Ami Barak, le nouveau directeur artistique du Salon de Montrouge et Stéphane Corréard, l'ancien. L'un arrive. L'autre est parti. C'est mieux maintenant. C'était mieux avant. La cour de récréation des chamailleries enfantines est facebook pour un post public très feutré et soft. L'option ludique se joue sur twitter par "Oh oui s'il te plaît Ami donne moi des cours de curating, et aussi de modestie, et de comment servir les artistes" ou "lot de consolation : une amicale barbak étalée sur une planche de @ mataliecrasset" avec photographie de deux belles côtes de viande à côté d'un barbecue. Ouvrez le Larousse pour en lire la définition familière puis péjorative.

La place Émile Cresp se transformera-t-elle en pré carré pour un duel aux pinceaux ou un affrontement par lancers d'installations ? Au secours Arp, Ball. Au secours Tristan Tzara. Bravo. Et, en plus DADA est de retour à Montrouge, au premier étage du Beffroi ! Le Cabaret Voltaire renaît, cet endroit zurichois dans les temps de la Grande guerre, évoqué par Cécile Bargues dans le catalogue accompagnant ce 61e Salon de Montrouge. Tout pourrait se formaliser en une performance dans le grand salon du Beffroi par une partie de ping-pong, détournant dans une proposition évidemment curatoriale et qui ne pourrait être que follement dadaïste, Ping-Pong (U.F.O.) (2005) avec la bienvaillance de son créateur Július Keller.

Avant de partir au salon, n'oubliez pas loupe et petit banc. Loupe pour déchiffer le minuscule des cartels difficilement trouvables en plus. L'errance fait-elle partie aussi de ce salon ? Banc pour les lire assis car ils sont placés au ras du sol; ceci évitera un lumbago. C'est bien d'avoir souhaité une scénographie de Ramy Fischer et Vincent Le Bourdon présentés dans le catalogue comme "deux scénographes de la nouvelle génération" renvoyant vers quelques lointains celle de Matali Crasset. Tient-on compte une nouvelle fois du public "non averti" du contemporain qui pourrait éventuellement venir - l'exposition est gratuite - et ne se complaît-on pas dans la fashionable attitude du "sachant" addict de salons et de biennales ? Peut-il trouver puis lire correctement le cartel lui apportant une réponse à ce qu'il regarde. Mais, est-ce important ?  Le cartel doit-il toujours exister ou se transformer, intellectualisé façon exposition Carambolages au Grand Palais ce printemps ?

Revenons cependant aux fondamentaux selon la terminologie rugbystique. Que ceci ne fasse pas oublier les 60 artistes sélectionnés pour cette manifestation. Mes choix ? Dans un ordre alphabétique  donc égalitaire.

Guillaume Barth (né en 1985 à Colmar) pour sa vidéo en couleur de 4 minutes : Le Deuxième Monde (2015) construite autour d'Elina, un igloo en briques de sel posé sur un miroir d'eau et appelé à disparaître. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Clarissa Baumann (née en 1988 à Rio de Janeiro). Pour Cuillère (2015) avec le soutien de la Fondation d'entreprise Hermès ou comment transformer une cuillère de chez Puiforcat (maison d'orfèvrerie appartenant à Hermès) en un fil de plusieurs mètres de long. La magie de la déconstruction. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Mathieu Dufois (né en 1984 à Chartres), rencontré à la Triennale de Vendôme de 2016, pour sa maquette (2014) et son dessin à la pierre noire L'Éclipse 9 (2016). Le monde du cinématographe, le monde du polar, le monde des noirs et des gris. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Anne-Charlotte Finel (née en 1986 à Paris) pour sa vidéo en couleur de 6 minutes : La Crue (2016) sur une musique de Luc Khzedmand. Le film troublant et hypnotique des chutes d'eau que l'on ne cesse de regarder, de regarder, comme aspiré. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Romain Kronenberg (né en 1975 à Paris) pour sa vidéo et tirages photographiques Longtemps après le crépuscule et si loin de l'aube (2014). Quand le passé et le présent se télescopent, avec des vues de l'ancienne ville arménienne Van (et non byzantine comme vu dans un compte-rendu de ce salon) aujourd'hui abandonnée et de Mardin, cité dont la construction de grandes tours de logements est arrêtée. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Johan Larnouhet (né en 1988 à Marseille) pour ses deux huiles sur toile sobrement intitulées : Sans titre (2015). Oui. Pourquoi pas ! Ceci ne va pas faciliter la tache pour décrire ces deux captations d'un intérieur minimaliste, jouant d'un rai de lumière quadrillé, les formes géométriques, le sol carrelé en perspective, les couleurs bleu, gris et orange, les fenêtres ouvertes sur le vide d'un paysage, la porte menant vers nulle part. Deux intérieurs d'une vie tranquille qui pourrait être néerlandaise mais plus proche d'une composition de Piero della Francesca ou de la Renaissance italienne. Je verrai bien cet artiste intéresser une galerie de la rue de Montmorency. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Paul Vergier (né en 1976 à Valréas) pour son huile sur toile Espace du manque (2014) avec une bache cachant quoi ? Le théâtre du monde, quelque chose que l'on ne doit pas connaître, un extérieur, un ailleurs que l'on peine à discerner depuis cet abri en plastique. Une atmosphère pesante remarquablement retranscrite, l'inconnu caché. Au premier plan, un cageot, un seau en plastique, des objets abandonnés. Une perturbante vie tranquille. Un choix pour une galeriste hyper-connue à Paris ?  © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016, Salon de Montrouge, présentation presse

Grand prix du Salon : Anne Le Troter; le Palais de Tokyo accueillera son projet en février 2017, dans le cadre de sa mission de soutien à la création émergente. Prix des beaux-arts de Paris, Clarissa Baumann bénéficiera d’un aide à la production de l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris (ENSBA). Prix du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine, Anne-Charlotte Finel reçoit le soutien de ce conseil pour la réalisation d’un projet inédit.

Le Prix ADAGP des arts plastiques est décerné à Clarissa Baumann qui reçoit une dotation de l'ADAGP ; son portrait filmé par Arte sera diffusé sur le site d’Arte Créative. Le Prix KRISTAL est attribué à Julien Fargetton; lauréat choisi par le Conseil Municipal des enfants de Montrouge; il bénéficie d’une dotation de la ville de Montrouge et d’une exposition à l'automne 2016 à la Galerie Artyfamily, à Paris.

Gilles Kraemer

61ème Salon de Montrouge

4 - 31 mai 2016

Le Beffroi - Place Émile Cresp - 92 Montrouge

http://www.salondemontrouge.com/

https://www.facebook.com/Salon-de-Montrouge-

https://twitter.com/search?q=montrouge

Catalogue.

 

Ascenseur du Beffroi, Montrouge © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2 mai 2016

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