Guido Reni et Maurizio Canesso invitent Anish Kapoor - Paris, Galerie Canesso
Gilles Kraemer
Parigi. « Ho scelto Anish Kapoor perché l’energia che emana dalle sue opere ci avvicina agli artisti del passato » spiega Maurizio Canesso come introduzione a questa mostra senza precedenti.
Guido Reni (Bologna, 1575-1642), San Girolamo / Saint Jérôme, ca 1605-1610. Olio su tela, 65.1 x 50 cm. Galerie Canesso, Paris // Anish Kapoor (Mumbai, India, 1954), The Benighted III, 2022. Olio su tela, 213 x 274 cm. Courtesy l’artista e Galleria Continua © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
Stupéfaction, surprise, étonnement : Maurizio Canesso expose de l’art contemporain dans sa galerie spécialisée sur l’école italienne, de la Renaissance au Baroque et sur les artistes étrangers ayant exercé tout ou part de leur activité en Italie ! Incroyable confrontation que celle du mumbaikar Anish Kapoor (1954) et du bolonais Guido Reni (1575-1642) !
Maurizio Canesso, directeur de la Galerie Canesso & Lorenzo Fiaschi, l’un des fondateurs de la Galleria Continua. ET Anish Kapoor © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
« J’ai choisi Anish Kapoor parce que l’énergie présente dans ses œuvres nous rapproche de nos artistes du passé ». C’est ainsi que Maurizio Canesso présente cette exposition étonnante, inédite, ce dialogue entre quattrocento, seicento et l’artiste du XXIème siècle, cinq peintures italiennes de la galerie Canesso face à une sculpture, deux huiles et deux œuvres sur papier d’Anish Kapoor, dans une collaboration avec Galleria Continua.
Anish Kapoor (Mumbai, India, 1954), Skin, 2022. Olio su tela, 213 x 274 cm. Courtesy l’artista e Galleria Continua © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
Le rouge, fil conducteur de cette confrontation. La couleur du sang, de la souffrance, de la pulsion, du martyr, de la crucifixion, de la peau, des muscles, de la décapitation, des plaies. Le rouge des vêtements. Fureur, passion, violence, mortelle séduction. Chez Anish Kapoor, le rouge de l’exploration de l’espace intérieur du corps, montrer ce qui est caché sous la peau (Skin/Peau, titre de l’un des deux tableaux). Le rouge de la passion, de la souffrance, de la miséricorde, du sacrifice. L'on est dans la chair malmenée, l'incarnation, les entrailles, dans la continuation de la grande tradition du Bœuf écorché de Rembrandt ou de Soutine ou du Sanglier écorché de Fautrier.
Maître de de Torralba (Calatayud, Espagne, ca. 1420), Crocifissione / Crucifixion. Tempera su legno con sfondo dorato. 105 x 93 cm. Galerie Canesso, Paris © remerciements à la Galerie Canesso, Paris.
Le reflet du Maître de de Torralba et de sa Crucifixion dans la sculpture d'Anish Kapoor, Laser Red to Garnet, 2018. Acciaio inossidabile e lacca, 111 x 111 x 13 cm. Courtesy l’artista e Galleria Continua © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
Francesco Rustici, dit Il Rustichino (Sienne, 1592-1626), Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, ca 1624-1625 (détail). Huile sur toile. 237,5 x 161 cm. Galerie Canesso, Paris © remerciements à la Galerie Canesso, Paris.
Entre violence et séduction, entre Caravage et Artemisia, une Judith triomphante - Caravaggio e Artemisia : la sfida di Giuditta tra violenza e seduzione http://www.lecurieuxdesarts.fr/2022/03/entre-violence-et-seduction-entre-caravage-et-artemisia-une-judith-triomphante-caravaggio-e-artemisia-la-sfida-di-giuditta-tra-viole
Le reflet de Francesco Rustici, dit Il Rustichino, Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste dans la sculpture d'Anish Kapoor, Laser Red to Garnet, 2018. Acciaio inossidabile e lacca, 111 x 111 x 13 cm. Courtesy l’artista e Galleria Continua © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
Anish Kapoor, Senza titolo, 2021, gouache su carta, 57 x 76,5 cm © Anish Kapoor. Tutti i diritti riservati SIAE, 2023 Courtesy l’artista e Galleria Continua // Francesco Rustici, dit Il Rustichino (Sienne, 1592-1626), Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, ca 1624-1625. Galerie Canesso, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
Le rouge se confrontant au noir dans le disque noir-rouge concave de Kapoor Laser Red to Garnet (2018) dans lequel se reflètent, inversées, telles des anamorphoses la Crucifixion du Maître espagnol de Torralba (ca 1420) et de Francesco Rustici, dit Il Rustichino, Salomé avec la tête de Saint Jean Baptiste (ca 1624-1625). Le coup de lance sous le sein droit du Christ crucifié, le sang sur ses pieds et la terre. Le rouge éclatant du manteau de Salomé toute fière, échangeant un regard complice avec sa servante. Elle n’a qu’une hâte, courir offrir cette tête à sa mère, l’épouse du tétrarque libidineux. La suite fatale inspirera Richard Strauss et le choc de son opéra. Peinture dans un éclairage sotto in sù, dans le dramatique de cet instant, dans cette torche brisant l’obscurité de la nuit dans laquelle l’action se déroule.
Antonio Cifrondi (Clusone, 1656- Brescia, 1730), Il Suicidio di Lucrezia / Le Suicide de Lucrèce, ca 1698-1700. Olio su tela, 86 x 69 cm. Galerie Canesso, Paris © remerciements à la Galerie Canesso, Paris.
Ne pouvant survivre au déshonneur d’avoir été violentée, Lucrèce se donne alors la mort, se poignardant sous le pinceau d’Antonio Cifrondi (1698-1700). Composition tel un opéra baroque de Georg Friedrich Haendel. La tête en arrière, dans l’attitude extatique d’une sainte, poignard planté entre ses deux seins, le sang coulant et rougissant le blanc de sa chemise ouverte.
Guido Reni (Bologna, 1575-1642), San Girolamo / Saint Jérôme, ca 1605-1610. Olio su tela, 65.1 x 50 cm. Galerie Canesso, Paris // Anish Kapoor (Mumbai, India, 1954), The Benighted III, 2022. Olio su tela, 213 x 274 cm. Courtesy l’artista e Galleria Continua // Mattia Preti (Taverna, 1613-Malta, 1699) Ritratto di un soldato / Portrait d’un soldat, ca 1635. Olio su tela, 121.5 x 98.5 cm. Galerie Canesso, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
Face à face, deux toiles d’Anish Kapoor, de semblables dimensions : Skin et Benighted III, deux huiles de 2022. La confrontation du rouge sang, carmin et du noir, dans l’adoucissement du rose. Dans la même salle, Guido Reni et Saint Jérôme (ca 1605-1610), nouvellement entré dans le corpus de l’œuvre peint du bolonais. Drapé de rouge, les yeux vers le ciel, se frappant la poitrine avec une pierre maculée de sang. Loin d’une représentation religieuse, face au père de l’Église : Portrait d’un soldat de Mattia Preti (ca 1635), s’apprêtant à sortir son épée du fourreau, superbe armure noire incrustée d’or. Le noir troublé par la blancheur des plumes de son casque et le bleu de son écharpe.
Âmes sensibles, s’abstenir. Rouge, normal, puisque nous sommes faits de chair. Rouge sang les murs de la galerie pour présenter ces œuvres.
Lorenzo Fiaschi & Maurizio Canesso. ET Le Soldat de Mattia Preti © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 octobre 2023, Galerie Canesso, Paris.
The benighted - D'Anish Kapoor à Guido Reni
18 octobre – 20 décembre 2023
Galerie Canesso - 24, rue Laffitte, Paris
Exposition en collaboration avec Galleria Continua
Remerciements à Véronique Damians et Maurizio Canesso. E anche Alice Zucca.
https://www.canesso.art/about(it)
Dans la poursuite du dialogue avec l’artiste mumbaikar, Anish Kapoor. Untrue Unreal au palazzo Strozzi, au cœur - le cœur, encore le rouge - de la Florence de la Renaissance - ville dont le lys rouge est le drapeau et le symbole -. Le rouge, toujours le rouge… . 07 octobre 2023 au 04 février 2024.
Anish Kapoor, Svayambhu, 2007 Photographie Dave Morgan. © Anish Kapoor. Tous droits réservés SIAE, 2023. Stampa della Fondazione Palazzo Strozzi, Firenze
Anish Kapoor propone un originale dialogo con gli spazi di Palazzo Strozzi a Firenze attraverso una grande mostra che include una nuova opera immersiva per il cortile rinascimentale : Void Pavillion VII (Il padiglione del vuoto VII), 2023. A cura di Arturo Galansino, direttore generale della Fondazione Palazzo Strozzi.