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Gilles Kraemer

 

C’est un véritable vent de folie qui souffle sur le Mobilier national, pour un résultat décoiffant souligne Hervé Lemoine, président du Mobilier national en présentant cette métamorphose des "aliénés", ces meubles sans grande valeur patrimoniale détenus par cette institution, mobiliers présentés, dans cette trop trop courte exposition, à côté de tapisseries contemporaines tissées à la Manufacture de Beauvais.

Sheila Hicks, Balzac perturbé. Lacets de lin vert et bleu sur pied de lampadaire, fer martelé et doré, achat Meilleur, 1954  //  Thierry Betancourt, La rêveuse. Commode de style Louis XV en bois de rose et bronzes dorés, anciennement plateau marbre rouge du Languedoc, vers 1900. Gainage de papier mâché et de parchemin  //  Hans Hartung, P 1969 - A5. Tapisserie en basse lisse tissée à la Manufacture de Beauvais entre le 25 mai 1970 et le 26 janvier 1972 © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022.

Depuis le XVIIe siècle, le Mobilier national est un haut lieu de patrimoine et de création contemporaine. Pour répondre à ses missions, l’institution s’est toujours délestée, après avis d’un comité scientifique, de meubles stockés, inutilisés depuis longtemps et qui ont perdu leur caractère patrimonial. Ces pièces, jusqu’alors inaliénables, deviennent "aliénées". Elles peuvent alors être détruites, vendues ou même réutilisées pour récupérer les matériaux dont elles se composent.

Collectif Artspéculation Jean-Pierre Auxiètre, L’École des loisirs. Commode style Louis XVI, noyer ciré, achat Labbée-Auzerais, 1961. Mécanos (détail) © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022.

Dans le cadre d’une démarche innovante et écologique, le Mobilier national a choisi de confier à des artistes émergents ou confirmés, quarante-six créateurs contemporains ou duos (Anne Freisz & Laurent Poumarat) ou collectif (Artspéculation), de Sylvie Abélanet à Nathalie Ziegler Pascal, une "carte blanche" pour réinterpréter ce mobilier ancien afin qu’il puisse réintégrer les collections du Mobilier national.

Derrière le titre équivoque d’aliénés se dissimule un programme de valorisation des collections de l’ancien Garde meuble royal, en prise avec les réflexions sociétales et environnementales de notre époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hervé Van Der Straeten & Arthur Leitner, Antidote. Commode noyer ciré et bronzes l’enserrant et solidarisant le plateau de marbre gris Sainte-Anne au corps du meuble. Estampillée Charles Joseph Lemarchand, époque Empire  // Vincent Baurin, La nuit des Gobelins ou Les Gobelins célestes, 3 novembre 2015 - 16 novembre 2016. Tapisserie de basse lice, Manufacture de Beauvais © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022.

 

Les aliénés du Mobilier national

10 - 21 juin 2022

Galerie des Gobelins - 42, avenue des Gobelins - 75013 Paris

Commissariat Yves Badetz & Marie Hélène Massé-Bersani

 

Guy de Rougemont, Les sept piliers de la sagesse, 1er octobre 1974 – 6 mars 1975. Tapisserie de basse lisse. Manufacture de Beauvais. De chaque côté, tapisseries de basse lisse de Matt Mullican, tissées à la Manufacture de Beauvais entre 1994 et 1996.

Pierrette Bloch, Panneau n°12, juillet 1980 - janvier 1982. Tapisserie de basse lisse tissée à la Manufacture de Beauvais.

 

Mario Prassinos, La colline d’Eygalières, tapisserie de basse lisse tissée à la Manufacture de Beauvais du 21 décembre 1978 au 19 mars 1979  //  Sylvie Abélanet, Commode Alinéné n°1. Bois noyer peint, sculpté et gravé, gravures sur acier et bois. Marbre gris noir, époque Empire © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022.  Cette commode avait été peinte en deux tons de gris en 1967 sous les directives du décorateur Serge Royaux alors qu'il  réaménageait l'aile de Trianon affectée au service de la Présidence de la République. 

Sous une tapisserie de Hartung, Eden de Julien Vermeule, console époque Restauration en acajou dans laquelle il a inclus un panneau de plumes dans lequel se glisse un serpent; sur le socle entre-jambes, une pomme dans l'évocation du Paradis disparu © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022

à gauche Cécile Bart, De l’autre côté. Tapisserie en basse lisse, Manufacture de Beauvais, entre le 28 mai 2010 et le 22 août 2011. Sous celle-ci, Le Rêve de l'arbre, commode d'époque Empire en vieux noyer qu'Alice Putot-Toupry a "désaliénée" avec de l'amarante, de la porcelaine, de la céramique  // à droite Jean Bazaine, La vague. Tapisserie en basse lisse tissée à la Manufacture de Beauvais entre le 10 avril 1975 et le 6 février 1976   © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022.

Philippe Borderieux, Grand Herbier. Commode acajou, marbre gris noir, époque Empire. Marouflée de toiles peintes et sculpture en céramique émaillée blanc  //  Hans Hartung,  Panneau 2. Tapisserie tissée en basse lisse à la Manufacture de Beauvais entre le 4 mars 1999 et le 11 septembre 2002 © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 18 juin 2022.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bal masqué des aliénés pour la Fête de la musique 2022 au Mobilier national © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 juin 2022.

Bal masqué des aliénés pour la Fête de la musique 2022 au Mobilier national. Clin d'œil à Say Who © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 juin 2022.

 

 

Bal masqué des aliénés pour la Fête de la musique 2022 au Mobilier national  © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 21 juin 2022.

Tag(s) : #Expositions Paris, #Patrimoine
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