Une rencontre avec Muriel Mayette-Holtz. Académie de France à Rome - Villa Médicis / Accademia di Francia a Roma - Villa Medici
Gilles Kraemer
déplacement et séjour à Rome à titre strictement personnel.
G.K. : Ma première question pourra paraître incisive ! Directrice de l'Académie de France à Rome - Villa Médicis, vous succédez à Éric de Chassey qui dirigea la Villa pendant deux mandats, de 2009 à 2015. Votre nomination souleva en son temps "quelques protestations", d'anciens pensionnaires ayant adressé une lettre ouverte à Fleur Pellerin, ministre de la Culture. Il y eu l'histoire de la photographie des six pensionnaires montés sur la statue antique Dea Roma se trouvant dans le parc de la Villa, qualifiés de " Borsisti-hooligans".
Muriel Mayette-Holtz © remerciements Académie de France à Rome - Villa Médicis
M. M.-H.: Il est important de ne jamais avoir peur d'aborder les sujets qui fâchent. Lorsque je fus nommée administratrice générale de la Comédie française [en 2006], tout comme ici, j'étais la première femme, et ce n'est pas neutre. J'ai découvert à quel point nous étions dans une société encore très machiste, et j’ai décidé d’en faire un de mes combats. La proposition du poste de directrice de la Villa Médicis me fut faite par le président de la République François Hollande et par la ministre de la Culture Fleur Pellerin ; je l'ai acceptée avec beaucoup de bonheur. Je dois dire que lorsque l'on parle de compétence, ici toutes les disciplines de la création sont accueillies. En l'occurrence, je viens du théâtre où j'ai créé une quarantaine de mises en scène. Au théâtre, lorsque l'on est metteur en scène, l'on travaille avec les auteurs, les acteurs, les musiciens, les scénographes, les costumiers, les éclairagistes. C'est, peut-être chez les créateurs, le rôle qui réunit le plus de disciplines différentes. Dans une intelligence. Comme dans l'opéra d'ailleurs. J'ai envie de dire que je ne connais personne qui puisse se revendiquer maître de toutes les disciplines. Ou alors, il faudrait l'appeler « Dieu ». Le travail du directeur ici c’est de l'accompagnement d’artistes, ce que je fis également pendant huit années à la Comédie Française entre autres.
De tout mon cœur, je pense que les nominations sont des paris. Un pari comme le fait un metteur en scène ; lorsqu'il distribue Roméo et Juliette il ne demande pas aux acteurs un dossier. Quand je fus nommée au Français, le président de la République et le ministre de la Culture parièrent sur moi.
Je crois qu'il est important de laisser ces institutions à des artistes qui sont à même de comprendre et de défendre leur nécessité.
Fontaine de la Barcaccia, piazza di Spagna, Rome © Photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, octobre 2017.
Pour revenir au "buzz" de Dea Roma je pourrai évoquer trois autres photographies qui sont identiques [ndr : photographie des pensionnaires montés sur Dea Roma, vers 1894, page 83 de l'ouvrage Villa Médicis, éditions Electa, 2012]. Nous souhaitions rendre hommage à ces anciennes promotions, au passé. Cette photographie fut polémiquée à un moment précis, puiqu'en février 2015, l'emblématique fontaine de la Barcaccia, piazza di Spagna [de Pietro et Gian Lorenzo Bernini], à quelques centaines de mètres de la Villa, fut saccagée par une équipe de sportifs néerlandais éméchés.
Dea Roma dans les jardins de l'Académie de France à Rome - Villa Médicis © Photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, octobre 2017.
La liberté d’expression est un problème qui semble resurgir, tout comme pour l'affiche de Jacques Tati ou Gainsbourg avec sa cigarette. Nous sommes retournés en arrière. Pour certains sujets, on ne peut plus faire et oser ce que l'on faisait au siècle dernier. Cette liberté d'esprit de s'exprimer librement tend à s'émousser.
G.K. : Première femme administratrice générale du Français, vous êtes la première femme à diriger la Villa. Institution très masculine, pourrais-je souligner puisque la première pensionnaire à faire son entrée à la Villa fut Lucienne Heuvelmans en 1911 en tant que sculptrice. Les nominations romaines ont toujours soulevé des polémiques. Je rappellerai celle à l'arrivée de Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus, en 1961, succédant à Jacques Ibert, ancien prix de Rome, en poste de 1937 à 1960. À l'époque cette fonction était toujours dévolue à un ancien Prix, André Brayer étant prévu pour lui succéder. Par la volonté d'André Malraux, la venue de Balthus initia un nouveau tournant sur la colline du Pincio.
M.M.-H. : Avec lui de nouvelles disciplines sont arrivées : la littérature, le cinéma, la restauration d'œuvres d'art, l'histoire de l'art. À sa fondation, les premiers pensionnaires étaient peintres et sculpteurs. Puis vinrent l'architecture, la composition musicale, la gravure en médaille et le paysage historique. La photographie n'entrera qu'en 1980, suivie de la scénographie, du design de mode, des arts culinaires.
G.K. : À la suite de l'article de Philippe Ridet paru dans Le Monde culture et idées de janvier 2014, À quoi sert la Villa Médicis ? votre prédécesseur Éric de Chassey répondait en mai 2014 au journaliste de L'Œil [n°668] : " Le rythme de la création, de la réflexion, est un autre rythme que celui du marché, et un investissement sur long terme... La Villa doit être un lieu de travail et de réflexion... Elle sert à ce que cette réflexion se fasse de manière approfondie dans l'ancrage d'une histoire longue, dans le décentrement de soi et dans la fécondation des différentes disciplines". Votre réponse à l'égard de cette institution, perpétuellement attaquée et jalousée, rejoint-elle celle-ci ?
M.M.-H. : Cette institution est la plus connue des institutions françaises dans le monde entier. Et la plus fantasmée par méconnaissance. Personne ne sait exactement ce que l'on y fait. On imagine une belle endormie. Un château dont profite le directeur qui y habite. Ce n'est pas faux car cet endroit est d'une beauté stupéfiante mais mon travail est de partager cette beauté. Et c'est parce que ce lieu est d'une telle beauté, qu'il est le lieu de la plus grande école, celle de la solitude pour les artistes. Son 350e anniversaire fut fêté en 2016. Et depuis son premier directeur Charles Errard nombreux sont ceux qui l’ont rêvée.
A quoi sert-elle ? À accueillir des artistes en premier lieu. Des pensionnaires, de toutes les disciplines, qui sont les créateurs de demain. Elle abrita Fragonard, Garnier, Berlioz, Bizet, Debussy, Ingres [directeur de 1835 à 1841], les plus grands artistes qui font de le France un grand pays de culture, à travers l'Europe et le monde. Aujourd'hui, c'est la même chose. Dans une société de consommation qui va de plus en plus vite, demandant tout de suite des réponses, elle sert au recul de l'inspiration.
Une devise, un oxymore, visible à la Villa, résume exactement ce que font les artistes : "Festina lente". Hâte-toi lentement. Ils se dépêchent de prendre du temps. C'est un temps suspendu. Une année s'écoule très vite. Prendre le temps, sans l'obligation de résultat et il est fondamental que cette obligation n'existe pas. Pour une fois, non pas le temps de répondre à une commande mais d'être à l'œuvre. Être en recherche c'est l'école la plus difficile que je connaisse puisqu'elle est sans maître.
G.K. : C'est ce que vous écriviez d'ailleurs en préface du catalogue L ORO, relatif à la promotion 2016-2017 des pensionnaires de la Villa : "Les artistes en résidence à la Villa sont notre pari sur l'avenir et surtout ils sont chacun unique et différent. [...] À la Villa Médicis point d'obligation de résultat, mais une recherche qui petit à petit prend forme et se construit, la résidence permettant des chemins de traverse et des bouleversements de perspective. "L ORO", à la fois eux et notre or. Ils sont le sens et la raison d'être de l'institution, richesse et cœur battant de la Villa... ".
G.K. : Qu'en est-il des missions de l'Académie ?
M.M-H. : La promotion 2017-2018 est composée de 15 pensionnaires, présents pour 12 mois. Nous pourrions aller jusqu'à 20 résidences dans les prochaines années. Mais ceci est une question de budget. Il y a trois missions ici. La mission Colbert, de 1666, celle d'origine relative à l'accueil des pensionnaires en résidence. La mission Malraux instituée au temps du directorat de Balthus resté 16 ans, pour la programmation de manifestations culturelles [ndr Rodin fut la première exposition d'histoire de l'art à la Villa en 1967]. Mon grand projet est de mettre ensemble les missions Colbert et Malraux, en proposant aux pensionnaires de prendre en charge la programmation avec nous. La plupart des événements artistiques de la mission Malraux sont gratuits et le public étranger, romain en premier, y participe.
Et puis la mission Patrimoine, celle de la conservation et de restauration, du partage de ce lieu à travers des visites guidées. Le département d’histoire de l’art joue un rôle important dans notre institution : entretenir une mémoire et développer une compréhension du passé artistique est un enjeu essentiel. C’est pourquoi nous publions chaque année une grande revue internationale de recherche en histoire de l’art : Studiolo. De plus nous organisons de nombreux colloques qui donnent lieu à des publications scientifiques d’importance, et une magnifique exposition sur nos 350 ans de création en 2016.
G.K. : Abordons l'évolution de la Villa depuis André Malraux qui supprima le prix de Rome en 1968, remplacé par une sélection sur dossier. L'âge limite de 29 ans fut porté à 44 ans. Depuis septembre 2017, les conditions d'admission permettent aux candidats âgés de plus de 45 ans de postuler. Quelle est la gestion de l'Académie ?
M.M.-H. : Aujourd'hui, nous assistons à une porosité dans les disciplines. Un artiste plasticien se revendique de plusieurs solfèges, il sera vidéaste et performeur, il intégrera musique ou texte dans ses installations. L'art plastique actuellement convoque des disciplines différentes. Il n'y a plus seulement l'historien de l’art mais des arts. Il y a une évolution que nous devons suivre car nous abritons la création contemporaine. Et, nous devons nous adapter.
Je dois reconnaître que nos pensionnaires ont de la chance, ils demeurent dans un magnifique endroit mais ils le méritent. Si un grand artiste vit dans une cave, que va-t-il en ressortir ? Une reproduction du lieu dans lequel il vit. Vivant dans une grande beauté, il va la partager. Les pensionnaires bénéficient maintenant d'une protection sociale et d'une bourse unique d'un montant de 3 500 euros. Nous accompagnons aussi la production de leurs travaux, selon les possibilités de notre budget qui est d'un montant de 8 millions d'euros principalement financé par des fonds publics pour un total de 6 millions d'euros. Nos ressources propres proviennent de la location d'espaces, de l'hôtellerie, des droits d'entrée des visiteurs, du mécénat et de nos expositions. J'ai souhaité la création du Cercle des bienfaiteurs et des grands bienfaiteurs à l'occasion des 350 ans de l'Académie de France à Rome. Je rappelle que les manifestations de la Villa sont gratuites. [ndr : d'une façon plus anecdotique, la confiture d'oranges amères des bigaradiers des jardins de la Villa est vendue, produite en contrepartie d'une rétribution forfaitaire par les femmes de l'Institut pénitentiaire féminin de Rebbibia].
G.K. : La Villa n'accueille pas que des pensionnaires ?
M.M.-H. : La limite d'âge a été supprimée et le nombre des disciplines est vaste. Après l'émotion de la découverte de la Villa et de la ville, l'on est face à soi-même, tout seul. La tranche d’âge la plus représentée est 30-35 ans et non 45-60 ans. En revanche, il est très important d'accueillir ici des artistes dans toutes les disciplines, des artistes de générations précédentes qui sont déjà reconnus avec notre système de résidences courtes.
Pour que ces deux générations se croisent, nous le faisons à travers la programmation des Jeudis de la Villa - i Giovedì della Villa où l'on accueille les maîtres de la création [Pierre Hermé, Santiago Calatrava, ORLAN), les pensionnaires proposant d'autres intervenants. [www.villamedici.it/fr/les-jeudis-de-la-villa]. J'ai aussi développé les résidences, d'une à quatre semaines, ouvertes à toutes les disciplines artistiques, à l'histoire de l’art et à la restauration, sans bourse. Au même titre que la Casa de Velázquez à Madrid ou de la Villa Kujoyama à Kyoto, c'est un endroit de croisements où les artistes peuvent rencontrer les autres. La Villa accueille aussi les lauréats des bourses André Chastel et Daniel Arasse.
G.K. : Depuis votre arrivée ici, vous avez souhaité que ce lieu auquel les Romains sont très attachés s'ouvre sur la ville et les artistes. Outre les Jeudis, quelles sont les autres manifestations ?
M.M.-H. : Les portes ouvertes en avril, qui cette année ont rassemblé plus de 13000 personnes. Le cinéma en plein air en juillet qui chaque année met sous les projecteurs un acteur ou réalisateur dont les films sont projetés dans les jardins de la Villa Médicis. Le cycle d'expositions d'art contemporain UNE / UNA sous le commissariat de Chiara Parisi. Et L ORO [dans le double sens italien de loro e nostro oro / eux et notre or] avec les pensionnaires de la Villa. La prochaine exposition des pensionnaires 2017-2018 devrait être en mai 2018.
Pourquoi cette appellation UNE / UNA ? Étant la première femme à la Villa, notre programmation doit être exemplaire sur le sujet. Il est temps que l'on laisse un espace d'exposition uniquement à une femme de grand talent d'où mon souhait d'inscrire les plus grandes artistes plasticiennes. Je peux annoncer que Tatiana Trouvé et Katharina Grosse succéderont en 2018 à l’artiste américaine Elizabeth Peyton et à Camille Claudel. Nous devons être une maison de la création, une ambassade de la culture française à Rome. Ceci ne signifie pas que les expositions patrimoniales - les 350 ans en 2016 - ne se poursuivront pas.
G.K. : Vous évoquiez la Casa de Velázquez placée sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale et la Villa Kujoyama sous celle du Quai d'Orsay. L'Académie de France à Rome l'est auprès du ministère de la Culture. Des relations existent-elles ?
M.M.-H. : En 2016, lors des journées du patrimoine, ces trois institutions ont créé Viva Villa, le festival d'artistes en résidence, avec une exposition de 19 artistes au sein du quadrilatère du Palais Royal - Conseil constitutionnel, Conseil d'État, ministère de la Culture, jardins -. Cette initiative a été reprise du 30 septembre au 7 octobre 2017 à la Cité internationale des arts à Montmartre, avec 40 artistes, sous le commissariat de Cécile Debray [ndr commissaire de l'exposition Balthus à Rome aux Scuderie et à la Villa en 2015, André Derain la décennie radicale au Centre Pompidou en 2017], Federico Nicolao organisant en contrepoint des débats, des entretiens et des performances. Ce qui est bouleversant puisque nous n'avons pas les mêmes ADN, les mêmes lieux, c'est qu'une génération entière donne une photographie de la création contemporaine des grands de demain, dans toute la diversité des disciplines. Et, sans que l'on puisse le définir clairement, se ressent l'influence des trois pays d'accueil. Je rappellerai que la Villa abrita Hervé Guibert ou Marie Ndiaye avant qu'ils ne soient reconnus.
Muriel Mayette-Holtz © photographie Julian Hargreaves. Remerciements Académie des beaux-arts.
G.K. : Vous venez d'être élue, en mai 2017, à l'Académie des beaux-arts au fauteuil précédemment occupé par Maurice Béjart, dans la section des membres libres. Est-ce une façon de renouer le lien brisé, entre l'Académie et la Villa, par la réforme Malraux en 1970 ?
M.M.-H. : Exactement. Ce lien est fondamental, il s'agit d'un signe fort. Cette Académie a apporté une participation financière à Viva Villa. Nous devons avoir des relations avec nos pères, avec nos aînés, avec les académiciens du quai Conti. Pour mon installation, je ferai l'éloge de Maurice Béjart que j'ai connu lorsque j'étais à la Comédie Française, quel merveilleux cadeau.
G.K. : En 2016, le sénateur André Gattolin rendait son rapport d'information La Villa Médicis : relever le défi de l'histoire fait au nom de la commission des finances du Sénat sur la Villa Médicis. Quinze ans après le premier rapport sénatorial portant sur l'Académie de France à Rome établi par Yann Gaillard. Ce qui est étonnant, c'est qu'il n'ait rencontré que 9 personnes de la Villa dont trois pensionnaires, sans avoir la curiosité d'un entretien avec d'anciens pensionnaires ! www.lecurieuxdesarts.fr/2016/10/academie-de-france-villa-medicis-a-rome-rapport-d-evaluation-budgetaire-de-la-commission-des-finances-du-senat.html. Et que le petit-déjeuner de presse, au cours duquel il présenta son rapport d’évaluation budgétaire sur la Villa Médicis, jeudi 6 octobre 2016, n'ait réuni que 6 journalistes.
M.M.-H. : L'Académie a aussi eu un contrôle de la Cour des Comptes et de Bercy la même année. Et la lecture de ce rapport donna droit au titre : "Villa Médicis : vacances tous frais payés pour artistes ?" de la part du Parisien ! www.leparisien.fr/economie/villa-medicis-vacances-tous-frais-payes-pour-artistes-06-10-2016-6179149.php
Les propositions de réformer les bourses et le statut des pensionnaires ? Nous étions en train d'y procéder. Diversifier les supports et les temps de partage des travaux des pensionnaires avec le public ? Effectif à travers Viva Villa. [vivavilla.info] Renforcer les ressources propres ? C’est à l’œuvre avec le Cercle des bienfaiteurs. Nous étions donc en phase avec ce rapport.
G.K. : Séjournant souvent à Rome, j'ai eu l'occasion d'assister aux Jeudis de la Villa. Vous parlez parfaitement l'italien.
M.M.-H. : Je ne le parle pas parfaitement, cette langue subtile est très difficile à maîtriser. Arrivant ici, je me suis fait un devoir de m'exprimer en italien lors de toutes les conférences de presse. Il est fondamental, étant en Europe, de voyager d'une langue à l'autre. Tous nos événements, nous les faisons dans les deux langues avec une traduction en direct. Et, il faut comprendre ici que mon équipe de 40 personnes se compose à 98% d'italiens. Équipe très familiale ; nombre d’entre eux ont commencé par la porterie ou leurs parents travaillaient déjà à la Villa. Ils connaissent mille fois mieux ce lieu que tous les directeurs. Rentrer à travers la langue dans leur propre histoire est fondamental si l'on souhaite diriger cette maison.
G.K. : Un dernier mot ?
M.M.-H. : Je suis certaine que tous les pensionnaires qui viennent ici ont un talent indéniable. Et que chaque promotion abrite des génies dont la France pourra s'enorgueillir d'avoir permis, pendant une année, de développer leurs travaux. S'il n'y avait rien que ceci, cela justifie la Villa. Et, la France dépense de l'argent pour entretenir ce patrimoine romain, propriété française sur un sol italien. Par rapport à la notoriété de la Villa et la mission développée d'accueillir des artistes, il n'y a pas l'ombre d'une question à se poser sur sa légitimité.
Pour conclure, j'emprunterai les mots de Muriel Mayette-Holtz dans la préface du catalogue L ORO, évoquant les pensionnaires [s'emparant] d'un lieu, tant de fois déjà incarné, réinventé par les ainés... Pour y laisser une trace, une griffure dans la lumière ouatée de la Villa". La griffure également de la directrice, dans ce lieu ouvert sur la ville, l'Urbs, ses églises et ses palais, ses ruines et ses fontaines. Sur le présent et le futur.
Gilles Kraemer
déplacement et séjour à Rome à titre strictement personnel
Accademia di Francia a Roma - Villa Medici / Académie de France à Rome - Villa Médicis
viale Trinità dei Monti, 1 - 00187 Roma
T. + 39 06 67611
Metro linea A, fermata Trinità dei Monti poi cinque minuti a piedi.
© Photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Rome Académie de France à Rome - Villa Médicis, octobre 2017.
UNA / UNA Tatiana Trouvé & Katharina Grosse pour 2018
UNA / UNE Éternelle Idole, peintures, dessins et gravures de l’artiste américaine Elizabeth Peyton, sculptures de l’artiste française Camille Claudel. Du 13 octobre 2017 au 7 janvier 2018. Commissariat Chiara Parisi.
L ORO Swimming is Saving. Du 13 juillet au 17 septembre 2017. Commissariat de Chiara Parisi. Catalogue Electa. La promotion 2016-2017 des pensionnaires.
UNA / UNE One Day I broke a Mirror. Yoko Ono & Claire Tabouret. Du 4 mai au 2 juillet 2017. Commissariat de Chiara Parisi. Catalogue Electa.
UNA / UNE Messagera. Annette Messager à la Villa Médicis. Du 10 février au 23 avril 2017. Commissariat de Chiara Parisi. Catalogue Electa.
350 ans de création. Les artistes de l'Académie de France à Rome de Louis XIV à nos jours. Du 14 octobre 2016 au 15 janvier 2017. Commissariat de Jérôme Delaplanche. Catalogue. http://www.lecurieuxdesarts.fr/2016/12/350-ans-de-creation.les-artistes-de-l-academie-de-france-a-rome-de-louis-xiv-a-nos-jours.i-350-anni-della-fondazione-dell-accademia
Et à Kyoto www.villakujoyama.jp & à Madrid www.casadevelazquez.org
Claire Tabouret, Blue Pyramid, 2017. Acrylique sur toile, 230 x 330 cm.. Courtesy Galerie Bugada & Cargnel, Paris © Claire Tabouret. Remerciements Académie de France à Rome - Villa Médicis. Ce tableau figurait dans le cadre de UNA / UNE à l'exposition One Day I broke a Mirror. Yoko Ono & Claire Tabouret. Du 4 mai au 2 juillet 2017. Commissariat de Chiara Parisi.