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Collection Louis Grandchamp des Raux. La peinture française, entre XVIIe et XVIIIe siècle. Jacques Linard, Louyse Moillon, François Desportes, Hubert Robert  & ….

Jacques Linard (Troyes 1597-1645 Paris), Nature morte à la coupe de prunes. Signé en bas à droite. Huile sur panneau préparé. 24 x 32,5 cm.. Estimation 60 000-90 000 euros. Vendu 81 000 euros © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, présentation chez Artcurial, Paris, 20 mars 2015

La Tefaf à Maastricht, à peine terminée, tous les amateurs, surtout ceux de dessins, se retrouvent à Paris, durant l'intense, très intense Semaine du dessin. Avec l'ouverture de l'exposition Diego Velásquez au Grand Palais, naturellement.

Ils auront cependant le temps d'assister le jeudi 26 mars, chez Sotheby's Paris en association avec Artcurial, à la vente des 49 tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux, allant d'une Nature morte au melon, raisins et fleurs attribuée à Antoine Berjon (est. 6 000-8 000 euros) à un Lever du jour, le départ des pêcheurs de Joseph Vernet (est. 400 000-600 000 euros), tableau classé monument historique donc interdit de quitter le territoire français. Un Vernet daté de 1747, dans lequel il s'attache à la lumière et aux effets du soleil à travers la brume. Pour 843 000 euros, cet achat restera anonyme. 

Chiffre modeste que ces 49 tableaux, pensera-t-on, pour une estimation de 5 millions d'euros. Nous sommes bien éloignée des prix atteints lors des ventes d'art contemporain. Pas très tendance, direz-vous, que la peinture ancienne, une peinture de réflexion et de connaisseur, d'amateur et de passionné. Pas du tout. Et la vente fut un succès. Selon Éric Turquin « cette vente est un véritable événement car elle démontre que la peinture française des XVIIe et XVIIIe quand elle est bien choisie, séduit des clients du monde entier et peut déchaîner les passions ». Passions déchaînées, accueil triomphal, puisque cette vente a atteint le total de 8,7 millions d'euros et 90% des lots vendus.  

Attention de magnifiques œuvres, d'un grand nom de la peinture française, Jacques Linard et sa Nature morte à la coupe de prunes, raffinée huile sur panneau, l'on croquerait presque ces fruits (pour 60 000-90 000 euros) au moins connu Gabriel-Germain Joncherie, actif à Paris sous la Restauration et la Monarchie de Juillet pour Déjeuner au service de porcelaine blanche (vendu 8 750 euros). Avec les escapades vers la peinture du Nord et des Natures mortes aux corbeilles de fruits de Jacob van Hulsdonck (vendu 303 000 euros) et Isaac Soreau (vendu 183 000 euros) et un Bouquet de fleurs de Jan Frans van Dael (adjugé 165 000 euros), tous les trois acquis par les parents de l'actuel propriétaire, socle à partir duquel il a construit sa collection, une vrai collection . Ceci se sent, se ressent, dans ce florilège de la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles axé autour de la nature morte, de la nature, de l'art du portrait. Une collection exemplaire et stupéfiante du Goût français.

 

Collection Louis Grandchamp des Raux. La peinture française, entre XVIIe et XVIIIe siècle. Jacques Linard, Louyse Moillon, François Desportes, Hubert Robert  & ….

Nicolas-Bernard Lépicié, Portrait de jeune femme à son ouvrage, dit Portrait de Madame Lagrenée. Huile sur panneau. 16,5 x 12,5 cm. Estimation 20 000-30 000 euros. Vendu 25 000 euros. Sotheby’s / Art digital studio

Sur une estimation de 20 000-30 000 euros, vous serez, peut-être, et je vous le souhaite le futur et heureux possesseur d'une toute petite huile sur panneau de Nicolas-Bernard Lépicié représentant une Jeune femme à son ouvrage, dit Portrait de madame Lagrené, une merveille de sensibilité et de délicatesse tellement cette jeune personne vibre et irradie. Qu'a-t-on actuellement pour une telle somme si l'on se tourne vers l'art actuel ? Pas une telle œuvre de délicatesse et de préciosité. Ici, vous êtes face à de la grande peinture. Abordable. 25 000 euros. 

 

 

Collection Louis Grandchamp des Raux. La peinture française, entre XVIIe et XVIIIe siècle. Jacques Linard, Louyse Moillon, François Desportes, Hubert Robert  & ….

Louyse Moillon (Paris 1610-1696), Nature morte au panier de bigarades et grenades sur un entablement. Huile sur panneau. 50 x 64,5 cm.. Estimation 350 000-450 000 euros. Vendu 783 000 euros © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, présentation chez Artcurial, Paris, 20 mars 2015

Quelques œuvres ?

Deux Nature morte de Louyse Moillon, une des maîtres de la vie intérieur dans une œuvre sensible, allant droit à l'essentiel, la représentation de fruits et rien d'autre. Tout tend magistralement vers la simplicité avec, une préférence pour la Nature morte au panier de bigarades et grenades sur un entablement (est. 350 000-450 000 euros), peut être vers 1650. Il faut aimer la rigueur, l'ordre, l'élégante sobriété, les correspondances entre ombre et lumière, la réflexion. Savoir deviner, mais le sait-on encore, que derrière ces grenades dont l'une est ouverte, se cache la symbolique de l'Église , l'union de ses fidèles et la diffusion de la parole ? Un acheteur anonyme, pour 783 000 euros, a acquis cette magnifique nature morte, très inhabituelle, chez cette artiste. L'autre nature morte, Nature morte de pêches sur un plat d'étain, boîte de copeau, rejoint pour 1 083 000 euros, record mondial pour Louyse Moillon, la demeure d'un très heureux collectionneur français. 

 

 

 

Collection Louis Grandchamp des Raux. La peinture française, entre XVIIe et XVIIIe siècle. Jacques Linard, Louyse Moillon, François Desportes, Hubert Robert  & ….

Pierre-Antoine Lemoine (Paris 1605-1665), Nature morte au plat de pêches, raisins et potiche chinoise sur un entablement de pierre. Signé en bas à droite P.A. / LEMOINE. Huile sur sa toile d’origine. 50 x 61 cm. Estimation : 150.000-200.000 €. Vendu 423 000 euros. Sotheby’s / Art digital studio

Nature morte au raisins, plat de pêches et potiche chinoise sur un entablement en pierre de Pierre-Antoine Lemoine, tombé dans l'oubli comme La Tour et redécouvert en 1992, un maître de la vie silencieuse, une grande et importante toile. Record mondial pour cet artiste, 423 000 euros, achat anonyme. Il s'agit d'une des quatre toiles connues de Lemoine. Encore un magnifique achat et record mondial pour ce peintre.

 

Collection Louis Grandchamp des Raux. La peinture française, entre XVIIe et XVIIIe siècle. Jacques Linard, Louyse Moillon, François Desportes, Hubert Robert  & ….

Alexandre-François Desportes (Champigneulle 1661 – 1743 Paris), Bonne, Nonne et Ponne, chiennes de la meute de Louis XIV, en arrêt devant des perdrix. Huile sur papier marouflé sur panneau parqueté. 34 x 40 cm. Estimation : 250.000-300.000 €. Vendu 303 000 euros. Sotheby’s / Art digital studio

Commande royale pour l'antichambre de l'appartement de Louis XIV à Marly, le triple portrait des chiennes du roi Bonne, Nonne et Ponne par François Desportes, sans aucun doute un des chefs-d'œuvre de ce peintre. Comme un condensé de tout ce que l'on aime chez Desportes dans cette étude préparatoire pour le tableau conservé maintenant au musée de la Chasse et de la Nature à Paris. Un grand tableau qui ouvre les portes du XVIIIe siècle. Et rejoint une collection française pour 303 000 euros. Auquel je rajouterai, du même, Chien devant un trophée de chasse et Garde-manger aux artichauts... .

 

Collection Louis Grandchamp des Raux. La peinture française, entre XVIIe et XVIIIe siècle. Jacques Linard, Louyse Moillon, François Desportes, Hubert Robert  & ….

Hubert Robert (Paris 1733-1808), Rome, la place Saint-Pierre, vue de la colonnade du Bernin. Huile sur toile. Au revers une ancienne étiquette du début du siècle N°6 / H. Robert / Le jet d’eau / Salle 4. 33 x 33 cm. Estimation : 80.000 – 120.000 €. Vendu 171 000 euros. Sotheby’s / Art digital studio

Et, pour terminer Rome, la place Saint-Pierre, par Hubert Robert. En quelques traits, tout s'exprime, la vivacité, la vie saisie rapidement, une sensation de rêverie. Qui fit 171 000 euros. Comme une annonce de la peinture du XIXe siècle vers laquelle Louis Grandchamp des Raux s'oriente maintenant. 

Cette collection est vendue à Paris. « C'était son Vouet (?), enfin son vœux, qu'elle fut vendue à Paris », souligna-t-on lors de la présentation presse de cette collection il y a quelques semaines. Admirable lapsus mais, attention aucun Vouet n'est proposé dans cette vente.

Gilles Kraemer

 

Tous ces tableaux sont exposées à Paris chez Artcurial du 20 au lundi 23 mars puis chez Sotheby’s du 24 au 26 mars (attention uniquement le matin pour ce jeudi), la vente s’y tenant le 26 mars à 18 h.

Artcurial, Rond-point des Champs-Elysées, Paris

Sotheby's, 76, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris

Le prix indiqué est celui du prix d'adjudication majoré de la commission d'achat

 

 

 

Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015
Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015

Présentation des tableaux de la collection Louis Grandchamp des Raux chez Artcurial, Paris © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, Paris, 20 mars 2015

24e édition du Salon du dessin ancien, du mercredi 25 au lundi 30 mars au Palais Brongniart, Place de la Bourse. À ne pas manquer non plus : la 16e Semaine du dessin sur le thème du dessin d'architecture, également développé par le cycle de conférences des Rencontres internationales des 25 et 26 mars au palais Brongniart. Cette thématique sera au cœur de l'exposition Dessins d'architectes, dessins d'architecture (XVIe-XXe siècle) proposée par l'invité privilégié du Salon du dessin, la B.n.F.. Enfin, la remise du Prix de dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain se tiendra le 26 mars dans ce salon.

Le dessin contemporain et actuel sera à l'honneur pour la 3e édition de DDessin, cabinet de dessins contemporains, à l’Atelier Richelieu, du vendredi 27 au dimanche 29 mars 2015 et à la 9e édition de Drawing now Paris / le salon du dessin contemporain au Carreau du Temple, du mercredi 25 au 29 mars 2015.

Et aussi 12, rue Drouot, Paris avec Le dessin dans tous ses états en XXL (group show), du 20 au 26 mars, dont Jean Bedez.

Sans oublier Art Paris Art Fair au Grand Palais, du jeudi 26 au 29 mars 2015 et les invités d'honneur : Singapour et l'Asie du Sud-Est, le PAD Paris art + design, du 26 au 29 mars dans les jardins des Tuileries ou la 1ère édition de Paris Beaux-Arts, du mardi 1 au dimanche 5 avril 2015 au Carrousel du Louvre

Et, du 27 au 29 mars la seconde édition de La Confidentielle du YIA Art Fair au Bastille Design Center. 

 

Tag(s) : #Marché de l'art
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