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Publié par Gilles Kraemer

Exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015

Sait-on encore qu'Alger, la capitale d'un pays nouvellement accédant à l'indépendance, devint durant une décennie une immense ville d'accueil de nombreux mouvements de libération africains, asiatiques et américains, du parti Black panther au Congrès national africain ou du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert ? L'histoire n'a pas de mémoire. Disparaît vite, trop vite.

Bouchra Khalili (née à Casablanca en 1975), lauréate du prix SAM pour l'art contemporain 2013, nous (re)met en mémoire ce que fut Alger durant les années 1962-1972, retranscrit en Foreign Office, avec ce voyage sur les lieux, près de 40 années après, pour réaliser un film du comment l'on écrit et l'on retranscrit l'histoire coloniale et post-coloniale, cette histoire que nombreux ne connurent pas ou ont en oublié l'existence. Qui sait, aujourd'hui, développer les acronymes de ZAPU et SWAPO, BPP ou MPAIAC ou FRELIMO, ces 17 mouvements de libération dont elle a retrouvé la présence à Alger ? Retour mémoriel en arrière, en 23 minutes, pour une histoire, une géographie des lieux et une oralité dans la transmission de ce passé, dans un film en arabe algérien, kabyle, français et anglais, avec des sous-titres alternés français anglais.

Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015
Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015
Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015
Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015

Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015

Comme le souligne Katell Jaffrès, la commissaire de cette exposition - une vidéo, une carte L'Archipel marquant l'implantation de 17 mouvements de libération et les 15 photographies des bâtiments qui accueillirent ces mouvements dans différents quartiers de la ville (avec l'incise historique du site de l'hôtel Victoria où séjourna Karl Marx de février à mai 1882 et la photographie du cyclamen que Kateb Yacine offrait aux femmes) - « le langage est le fil conducteur de ce travail post-colonial de la façon dont l'histoire a été transmise », propos auquel Bouchra Khalili ajoute que « [son] film construit sur une collection de fragments est une interrogation sur le comment on écrit l'histoire », en faisant appel à deux jeunes Algériens qui « font de l'histoire », en interrogeant à partir de photographies de dirigeants - connus ou totalement oubliés - qui élurent domiciliation de leur mouvement dans cette ville. Une démarche rigoureuse et méthodique de Bouchra Kahlili qui s'est rendue à Alger pour cette interrogation du « comment une parole qui émet une position de résistance s'élabore, se transmet puisqu'à chaque fois dans mon travail l'on a à faire à des dispositifs de prises de parole ».

Gilles Kraemer

Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015
Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015
Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015
Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015

Vues de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 16 février 2015

Remerciements à Sandra Hegedus Mulliez, fondatrice de SAM Art Projects, Bouchra Khalili & Katell Jaffrès, commissaire de l'exposition Bouchra Khalili, Foreign Office. Palais de Tokyo, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, vernissage 16 février 2015

Bouchra Khalili. Foreign Office - Lauréate du prix SAM pour l'art contemporain 2013

18 février – 17 mai 2015

commissariat de Katell Jaffrès. Cette exposition bénéficie du soutien de SAM Art Projects

Palais de Tokyo - 13, avenue du président Wilson – 75016 Paris

Internet www.palaisdetokyo.com  & www.samartprojects.org

Catalogue. Préface de Katell Jaffrès. Conversation entre Bouchra Khalili & Thomas J. Lax poétiquement dénommée La Traduction d'une traduction. Judicieuse idée, dans cet ouvrage bien mis en page, d'y insérer des photographies in situ d'Auréline Mole de l'exposition Foreign Office.

Louidgi Beltrame est le 6e lauréat du prix SAM pour l'art contemporain 2014.

SAM Art Projects est une initiative privée lancée en 2009 par Sandra Hegedus Mulliez. Sa mission est la promotion, le soutien et la défense, à travers un axe Nord-Sud, de la création contemporaine dans le domaine des arts visuels.

Autres expositions au Palais de Tokyo et jusqu'au 17 mai : Takis. Champs magnétiques & Le Bord des mondes. À partir du 20 mars 2015 : L'Usage des formes. Artisans et artistes & Archipel secret.

 

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