Dans un temps de #confinement, Olivier Py présente numériquement la 74e édition du Festival d’Avignon
Gilles Kraemer.
L'arte è vita e la vita è, anche, arte #laculturanonsiferma #iorestoacasa
Le Festival 2020 fut annulé
Affiche du Festival d’Avignon 2020 © Yan Pei-Ming, ADAGP, Paris, 2020. Graphisme : mine de rien.
Étonnant le visuel de la 74e édition du festival d’Avignon ! Image glaciale et réaliste d’un détail d’une immense peinture de Yan Pei-Ming. Qui voit-on ? Deux tigres et un vautour, dans un tourbillon de larges aplats de gris, noir et blanc, se partageant la carcasse sanguinolente d’un animal que l’on devine à des traces rouges. Perturbante cette carcasse, objet de toutes les convoitises… Loin de la poétique de Myriam Haddad, l’année dernière, et de son crocodile qu’il fallait découvrir dans le bas de l’affiche.
Conférence de presse du patron d'Avignon, décalée du 25 mars au 8 avril. En ces temps de pandémie du COVID-19 et de confinement général, personne en face de lui. Conférence virtuelle. Une irréelle première depuis la création en 1947 par Jean Vilar de ce festival.
Ce mercredi 8 avril, à 14h, rendez-vous nous était donné, devant l'ordinateur, loin de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, l’année passée. Olivier Py présentait numériquement sur facebook le programme du 74e Festival d’Avignon avant de laisser la parole à des metteurs en scène et de répondre aux journalistes Michel Flandrin et Laurent Goumarre. En 45 minutes et 19 secondes chrono, la messe théâtrale était dite. https://www.facebook.com/pg/festival.avignon/videos/ et aussi avec des conditions de lecture plus agréables sur https://www.festival-avignon.com/fr/webtv/Presentation-numerique-du-programme-du-74e-Festival-d-Avignon
Captation sur facebook de l’annonce de la programmation du 57e Festival d’Avignon par Olivier Py, mercredi 8 avril 2020 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer.
Le directeur du Festival, en tee shirt blanc, sa collection de Vierges à l’enfant sous globe de verre derrière lui, annonçait l’édition du Festival placée sous les signes de deux dieux, Eros et Thanatos " le désir et la mort que Freud a érigés en créance ultime, sont l'alpha et l'oméga de toutes les histoires humaines. Ces deux dieux magnifiques, ces deux paramètres irrévocables de notre inconscient ont aujourd'hui une foule de serviteurs technologiques ".
En ouverture du festival, vendredi 3 juillet, dans la cour d’honneur du Palais des Papes, non une pièce de théâtre mais la danse avec une création de Dimitris Papaioanno. Le jeu des ombres de Valère Novarina verra ensuite, face au grand mur de tous les effrois pour les metteurs en scène, Jean Bellorini signer une réinterprétation du mythe d’Orphée en entrechoquant cette écriture " de mots sensés et sensibles " à la musique de Claudio Monteverdi avec " les damnés de la terre accueillant tous les vivants ". Ivo van Hove, à La FabricA, nous entraînera dans une plongée fiévreuse et exaltée d’un Sigmund Freud de 29 ans dans les profondeurs " des changements émotionnels, autant dans sa vie privée que publique ". Auquel succédera Samson selon Brett Bailey. Death and Birth in my life de Mats Staub à l’église des Célestins. No One de Sophie Linsmaux et Aurelio Mergola au gymnase Paul Giéra, " dans le dérapage d’un groupe de touristes en déroute venu chercher refuge dans une station essence, et auquel le besoin d’un bouc émissaire se fait ressentir ". Moby Dick selon Yngvild Aspeli à La Chartreuse de Villeneuve Lez Avignon suivi de Amazonomachies de Marie Dilasser mis en scène par Laëtitia Guédon, " dans le lien qu’entretiennent les femmes avec le pouvoir et la puissance ". Andromaque, d'après Jean Racine, selon Gwenaël Morin, " dans la tragédie d’un homme qui, pour l’amour d’une femme menace de tuer son fils ". Relecture d’un autre classique, celui d’Othello de William Shakespeare, Oskaras Koršunovas, dans la cour du lycée Saint-Joseph et Othello d'après William Shakespeare, Olivier Py et Enzo Verdet, dans le gymnase de ce même établissement scolaire avec les comédiens amateurs du Centre pénitentiaire d'Avignon - Le Pontet. Dans ce lieu si magique, qu’est le cloître des Célestins, Piano works Debussy, danse et chorégraphe Lisbeth Gruwez, pianiste Claire Chevallier puis Royan de Marie Ndiaye avec Nicole Garcia dirigée par Frédéric Bélier-Garcia. Rendez-vous habituel et gratuit, dans le jardin de la bibliothèque Ceccano pour la lecture méridienne Hamlet à l’impératif ! par Olivier Py pour " éclairer notre destin ", en songeant qu'il faut arriver 30 minutes avant .
Les dates du Festival ? Pour l’instant, toujours du 3 au 23 juillet 2020.
Programmation complète début mai. " En espérant que le rideau se lève […] Cette édition sera-t-elle dans les dates ? [… ] Le théâtre survivra.".
Yan Pei-Ming, Tigres et vautours, 2015. Huile sur toile. 250 x 300 cm.. Photographie Clérin-Morin © Yan Pei-Ming, ADAGP, Paris, 2020.
Double exposition Yan Pei-Ming – Tigres et vautours, annoncée à la Collection Lambert (27 juin - 27 septembre 2020) avec des portraits d’hommes politiques, de penseurs de notre temps et d’anonymes dialoguant avec des sujets historiques et à la Grande Chapelle du Palais des Papes (27 juin 2020 - 31 janvier 2021) avec d’immenses portraits inédits de Papes.
https://festival-avignon.com/fr/
http://collectionlambert.com/expositions/a-venir/