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Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographie Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Gilles Kraemer & Antoine Prodhomme

déplacement et séjour à titre personnel à Venise. 

Présenté pour la première fois en Italie, à la Peggy Guggenheim Collection de Venise, Charles Pollock (Denver, Colorado 1902 - 1988, Paris), l'aîné des garçons Pollock, bénéficie de la plus grande exposition qui ne lui ait jamais été consacrée. Voici une raison supplémentaire de se rendre à Venise, en cette période de 56e Biennale de l'art. Avec une centaine d'œuvres - peintures, dessins, eaux-fortes et lithographies, photographies, lettres et documents, un collage Homage to Mexico (vers 1955), - en grande partie inédites, provenant des archives Charles Pollock à Paris, de musées et de nombreuses collections privés Charles Pollock, una retrospettiva est l'occasion unique de découvrir la trajectoire de cet artiste moins connu du grand public que son frère Jackson, décédé dans une accident d'automobile en 1956. Cette rétrospective inclut des oeuvres de Jackson (Going West (1934-1935), Seascape (1935), Two lanscapes with figures (1934-1938), Mural study for Greewich house (1930-1933), Green Silver (vers 1949)), de Thomas Hart Benton, maître de Charles et de Jackson (six œuvres des années 1915 à 1930), et deux rares peintures de Sanford McCoy, l'autre frère (une étude pour une peinture murale et un paysage, des années 1930). Une magnifique possibilité de voir des oeuvres peu connues ou jamais montrées dans cette exposition abordant dans ses premières salles l'intimité de la famille Pollock, avant la Seconde Guerre mondiale, à travers des lettres, photographies et documents. Une époque durant laquelle l'on s'écrivait comme le souligne Kirstin Hübner dans le texte du catalogue consacré à un choix de lettres échangées dans cette famille, entre 1927 et 1947.

Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Majeur des cinq fils de LeRoy et Stella Pollock, Charles s'installe à New York en 1926, où il étudie à Art Students League auprès de Thomas Hart Benton, en compagnie de ses frères Frank et Jackson, après avoir travaillé à la mise en page du Los Angeles Times. Peintre du Réalisme social, l'art des fresquistes mexicains Siquieros, Rivera et Orozco l'influence ; il le mettra en pratique en créant des fresques pour deux édifices publics du Michigan.

En 1944, l'abstraction cède le pas au réalisme dans son travail. Après une période d'enseignement de la calligraphie et des techniques de l'estampe à l'université du Michigan (grande maîtrise de l'eau-forte dans les trois gravures de 1952 présentées ici), il réalise son premier grand tableau abstrait Fireworks en 1950. Au retour d'une année sabbatique en 1955 au Mexique, sur les bords du lac Chapala, il peint en 1956 la série Chapala. Seconde année sabbatique en 1962-1963 en Europe. A 60 ans, Charles est le premier des Pollock à traverser l'Atlantique et se rendre sur le vieux continent. Visitant la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie, il s'établira à Rome où naîtra la série : Rome. Installé à Paris en 1971, il y décède en 1988.

En des séquences chronologiques, de dessins d'études de corps très schématisées de 1920 à Untitled (Yellow), 1973, quelques larges bandes de couleurs effleurant à peine la toile, l'exposition est une révélation du parcours si sincère, d'un réalisme teinté de dramaturgie à une abstraction débordante de poésie de cet artiste. Sa peinture se complaît d'étrangeté dans ses études des années 1929 aux paysages en gris ou en ocre, aux cieux lourds et angoissants, dans la réalité sociale des sites miniers de 1934 et de la prédominance du monde industriel. De Jackson, Going West (1934-1935), un char tiré par cinq chevaux, en des aplats très marqués, n'est pas l'attirance d'un Ouest américain d'espérance ou idéalisé mais une marche vers l'obscurité, la tristesse, dans des camaïeux de marrons et de noirs, dans cette huile sur panneau juste éclairée par la lune. Tristesse perceptible palpable chez Charles avec Man at the Well (vers 1937) qu'il reprendra en lithographie. 

Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise ©  photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise ©  photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise ©  photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Présentés côte à côte, Green Silver (vers 1949) de Jackson, Untitled (Don Quixote) (vers 1950) et Untitled (Fireworks) (1950) de Charles évoquent les deux directions de l'abstraction des deux frères, sans aucune influence ou passerelle. Jackson est le peintre de la toile violentée, du heurt, du chaos mais dans une technique maîtrisée des différentes strates de couleurs. Charles aborde la couleur dans une explosion jouissive, un dynamisme ; la forme a disparu au profit d'un feu d'artifice de couleurs. 

 

Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
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Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies  Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Vues de l'exposition Charles Pollock, une rétrospective, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Cette disposition des couleurs se retrouve dans un bel ordonnancement dans la série Chapala - sept huiles sont présentées ici - avec un faible pour Chapala I dans sa composition architecturée des rectangles marron, bleu et vert sur un fond violet. Cette architecture des formes est poussée à l'extrême dans les grandes toiles de 1960 Black and Grey 6 et 7, deux fortes toiles dans la radicalité la plus absolue des deux couleurs et des formes dansantes. Justesse de la forme et rien que la forme qu'il poursuit dans sa série Rome avec une attirance pour Rome Seven, fond bleu, avec cette verticalité rouge séparant en deux la forme noire. Formes qui disparaissent en un effacement devant la couleur, rien que les couleurs de la verticalité de Gregoire, Untitled et Delta réunis sur le même mur. 

Jackson Pollock, Mural, 1943, oil and casein on canvas, 242.9 x 603.9 cm.. Gift of Peggy Guggenheim, 1959. University of Iowa Museum of Art. Reproduced with permission from The University of Iowa

Jackson Pollock, Mural, 1943, oil and casein on canvas, 242.9 x 603.9 cm.. Gift of Peggy Guggenheim, 1959. University of Iowa Museum of Art. Reproduced with permission from The University of Iowa

La Collezione Peggy Guggenheim, dans la partie Palazzo Venier dei Leoni, rend hommage à l'autre frère Pollock : Jackson Pollock, Murale. Energia resa visibile autour de Mural, immense toile, l'œuvre la plus grande qu'il a réalisée. Commandée par Peggy Guggenheim et peinte en neuf mois en 1943, elle ornera l'entrée de l'appartement new yorkais de la marchande d'art et collectionneuse. Elle est confrontée à 22 autres oeuvres dont Elegy to the Spanish Republic (1965-1975) de Robert Motherwell.

Vues de l' exposition Jackson Pollock, Alchemy, Peggy Guggenheim Collection, Venise ©  photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
Vues de l' exposition Jackson Pollock, Alchemy, Peggy Guggenheim Collection, Venise ©  photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art
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Vues de l' exposition Jackson Pollock, Alchemy, Peggy Guggenheim Collection, Venise © photographies Le Curieux des arts Gilles Kraemer, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

Après une année d'étude et de restauration auprès de l'Opificio delle Pietre Dure de Florence, Alchimy (1947) de Jackson Pollock est de retour dans ce musée. Exposition autour de cette restauration. Photographies d'Herbert Matter représentant l'artiste dans son atelier de Long Island à New York. Radiographie de la toile permettant de voir l'utilisation du blanc de plomb comme base de la toile puis de blanc de zinc, de rouge de cadmium et de vert. Image en 3D de la toile.

 

Charles Pollock, une rétrospective / Charles Pollock, una retrospettiva  23 avril - 14 septembre 2015 - Collezione Peggy Guggenheim

Dordosuro 704. Venise - vaporetto Accademia (se diriger vers la gauche puis première rue sur la gauche) ou Salute (se diriger vers la droite et passer sous un porche après le pont)

Commissariat Philip Rylands. Coordination scientifique Otto Hübner, Sylvia Winter Pollock, Francesca Pollock

www.guggenheim-venice.it/peggyg.mobi

Catalogue Charles Pollock indispensable, édition en italien ou en anglais. Textes de Terence Maloo, L'art de Charles Pollock et de Kirstin Hübner L'art dans la famille Pollock. Echanges socio-culturels dans quelques lettres de la famille. 212 pages, 160 illustrations. Éditions Marsilio.  Prix 35 euros

Jackson Pollock, Mural    23 avril - 16 novembre 2015 - Commissariat David Anfam 

Catalogue Jackson Pollock indispensable, édition en italien ou en anglais. Textes de David Anfam très approfondis sur le contexte de la création de cette toile, l'attirance de l'Ouest américain, l'influence des photographies de la guerre, de comètes, de danse. Un nouveau regard et approche sur la peinture de Jackson et ses influences durant cette période de guerre mondiale. 146 pages, 106 illustrations. Éditions Thames & Hudson. Prix 30 euros.

Jackson Pollock, Alchemy / Jackson Pollock, Alchimia. Viaggio all'interno della materia

Remerciements à A. B & M.R.C.du service communication de cette institution vénitienne.

Peggy Guggenheim Collection, Venise © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

 

 

 

 

 

 

 

 

Peggy Guggenheim Collection, Venise © Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, journées presse, mai 2015, Biennale de Venise, 56e exposition Internationale d'Art

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Biennales, #Venise, #Italie, #Expositions à l'étranger, #Brèves de New York
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