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Publié par Gilles Kraemer

 

Genre humain. Sur une proposition de Claude Lévêque pour les 30 ans d'Emmetrop territoire d'expérimentation pour la création contemporaine. Palais Jacques Cœur, Bourges © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015

D'un côté la 1er édition de la Triennale de Vendôme et 25 artistes en relations avec la région ou la DRAC Centre-Val de Loire, de l'autre Genre humain à Bourges avec 31 artistes choisis par Claude Lévêque.

Le lien entre ces événements ? Les trois personnes commissaires de ces deux manifestations : Érik Noulette, Nadège Piton et Damien Sausset sont membres de l'association berruyère Emmetrop et de son Centre d'art Le Transpalette. Devenue trentenaire, cette association, explorant les mouvements artistiques alternatifs, laboratoire questionnant les thèmes post-identitaires ou de micro-politiques, célèbre son anniversaire, avec les conseils amicaux de Claude Lévêque qui vécut avec elle " plusieurs expériences déterminantes dans mon parcours : performances, résidence, oeuvres in situ ". 

Comme le soulignera Claude Lévêque devant l'élu à la culture de cette ville, " Emmetrop par son travail d'avant garde, de laboratoire, d'accueil, d'aide à toutes les créations, est un lieu croisé de cultures qui pourrait être aussi bien à Berlin ou à Los Angeles. Bourges a la chance d'avoir un tel lieu ".

Jérôme Zonder, Pierre-François et le chat qui rit (2012). Fusain et mine de plomb sur papier  //  Gerome Nox, DRONES #1.0 (2015). Installation sonore  //  © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015, de l'exposition Genre humain au Palais Jacques Cœur, Bourges
Jérôme Zonder, Pierre-François et le chat qui rit (2012). Fusain et mine de plomb sur papier  //  Gerome Nox, DRONES #1.0 (2015). Installation sonore  //  © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015, de l'exposition Genre humain au Palais Jacques Cœur, Bourges

Jérôme Zonder, Pierre-François et le chat qui rit (2012). Fusain et mine de plomb sur papier // Gerome Nox, DRONES #1.0 (2015). Installation sonore // © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015, de l'exposition Genre humain au Palais Jacques Cœur, Bourges

Trente ans d'Emmetrop et trente années de carrière de Claude Lévêque induisent le choix symbolique mais draconien de trente artistes, en réalité trente-et-un, d'un photographie de Martine Aballéa Celui qui m'a oubliée à un fusain et mine de plomb renvoyant au territoire de l'enfance et à la violence : Pierre-François et le chat qui rit de Jérôme Zonder. Cette demeure de Jacques Cœur, ce magnifique édifice patrimonial, il l'a connu et fréquenté lorsqu'il était à l'école nationale supérieure d'art de Bourges, rêvant d'investir un jour ce " palais de conte de fées avec des portes qui s'ouvrent partout, lieu porteur d'une emprise sur l'imaginaire considérable ". Aujourd'hui son rêve concrétisé, ayant les clefs de cet édifice, Claude Lévêque s'est réservé les caves, installant dans le dépôt lapidaire Chiens de diamants, spécialement créé pour l'occasion, environnement lumineux dans un accompagnement sonore de Gerome Nox, artiste que l'on retrouvera dans la chapelle, avec DRONES #1.0, sculpture sonore conçue spécialement pour ce lieu.

Vues de l'exposition Genre humain. Palais Jacques Cœur, Bourges avec les œuvres de Bérénice Merlet, Carlos Kusnir, Ugo Rondinone, Erik Dietman © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015
Vues de l'exposition Genre humain. Palais Jacques Cœur, Bourges avec les œuvres de Bérénice Merlet, Carlos Kusnir, Ugo Rondinone, Erik Dietman © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015
Vues de l'exposition Genre humain. Palais Jacques Cœur, Bourges avec les œuvres de Bérénice Merlet, Carlos Kusnir, Ugo Rondinone, Erik Dietman © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015
Vues de l'exposition Genre humain. Palais Jacques Cœur, Bourges avec les œuvres de Bérénice Merlet, Carlos Kusnir, Ugo Rondinone, Erik Dietman © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015

Vues de l'exposition Genre humain. Palais Jacques Cœur, Bourges avec les œuvres de Bérénice Merlet, Carlos Kusnir, Ugo Rondinone, Erik Dietman © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015

Les personnes proposées ? " Des artistes jeunes et anciens qui questionnent ce lieu historique qui, par sa définition d'historique, revêt un aspect figé. Des gens représentant mon univers et qui furent dans mon parcours, qui m'ont influencé, qui m'influencent ou qui traversent mon imaginaire. ". Sans réflexion d'historicité, seulement le choix d'affinités.

L'art raisonne encore plus en ce lieu, dans cette opposition de temps, d'époque avec ces artistes interrogateurs du corps physique, du corps social, qui sont en écho avec notre monde. Le parcours peut générer des doutes, des réactions peuvent sourdre d'œuvres comme la vidéo Messe pour un corps (1969-réactivation 1975) de Michel Journiac, artiste déterminant de l'art corporel, œuvre politique et militante attaquant les traditions et la société, contre-balancée par l'œuvre de poésie de Bérénice Merlet Le Renard (2008) dans sa tente de tubes fluos, deux propositions installées dans ce qui fut la salle de la Haute cour de Justice, jugeant en 1849, les accusés de la Manifestation parisienne du 15 mai 1848. 

Tel que le note Damien Sausset, " les œuvres choisies par Claude Lévêque ont une dimension critique. Virulente. Même si certaines sont poétiques et font appel à l'imaginaire. Son choix est également la présentation d'artistes peu montrés en France dans les lieux institutionnels et qu'il considère comme essentiels et majeures " comme Alan Véga Dachau (1997) fait de matériaux trouvés dans les rues new yorkaises mis en dialogue avec Untitled (1992) de Cady Noland travaillant les objets du rebut. Ou David Hammons avec Money (1989-1993), réquisitoire de la quotidienneté des afro-américains. Plaisir de voir Kusnir (2015) de Carlos Kusnir, une grande toile surprenante, référençant inconsciemment La Vague de Hokusai et les animaux - chiens - vus dans les Livres d'Heures ou les sculptures moyenâgeuses. Une peinture lente, toute en intériorité, comme créée spécialement pour ce palais et qui pourrait y élire place tellement l'osmose de son intégration éclate en ce lieu patrimonial.

Autre " œuvre que Jacques Cœur aurait pu faire sienne dans son dialogue remarquable avec ce lieu " comme le note Philippe Bélaval, président du CMN, Rising ritual rest (2008), porte d'Ugo Rondinone ouvrant vers un arrière mystérieux. Par son échelle, elle répond à cette salle d'apparat comme l'est Pain (1967) d'Erik Dietman. Comme l'est dans l'office Capri Battery (1985) de Joseph Beuys, essentielle dans son économie absolue, œuvre clef de l'exposition dans l'imaginaire de Claude Lévêque et qu'il souhaitait obligatoirement pour l'exposition. Elle est présentée, contradictoirement, cachée dans le garde-manger de pierre, dans une volonté de ne pas la monumentaliser et de ne pas la montrer d'une façon spectaculaire. Seulement pour son intimité.

Conférence de presse de Claude Lévêque et des commissaires © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, juin 2015, de l'exposition Genre humain au Palais Jacques Cœur, Bourges.

" J'ai ouvert son carnet intime. ". Un beau carnet d'adresses que celui de Claude Lévêque pour les trente ans d'Emmetrop !

 

Gilles Kraemer

Genre humain, 30 ans d'Emmetrop.

12 juin - 4 octobre 2015

Palais Jacques Cœur - 18 000 Bourges

www.palais-jacques-coeur.monuments-nationaux.fr

En mémoire, la Triennale de Vendôme, jusqu'au 31 octobre 2015

www.lecurieuxdesarts.fr/2015/06/la-triennale-de-vendome-une-dynamique-irruption.html

 

 

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