L’Inrap lance une campagne de mécénat participatif pour la restauration de deux statues bourguignonnes du début du XVe siècle.
L’Inrap - Institut national de recherches archéologiques préventives - lance une campagne de mécénat participatif pour la restauration de deux statues médiévales caractéristiques de la statuaire bourguignonne du début du XVe siècle.
L'Inrap organise, du 4 février au 6 avril 2019, une levée de fonds de 6 400 € sur la plateforme en ligne www.commeon.com/fr, pour restaurer et stabiliser deux statues médiévales représentant sainte Marie-Madeleine et un moine. Lors d’un diagnostic archéologique réalisé en 2014, sur prescription de l’État (Drac Bourgogne-Franche-Comté), au pied de l’église Saint-Martin-du-Haut à Laives (Saône-et-Loire), les archéologues de l’Inrap ont exhumé les fragments de deux statues, caractéristiques de la statuaire bourguignonne du début du XVe siècle. Leur restauration permettrait de les présenter au public lors de l’exposition itinérante Quoi de neuf au Moyen Âge ? à l’abbaye de Tournus (juin-septembre), puis de façon pérenne à Laives.
Datée par dendrochronologie de la première moitié du XIe siècle, l’église romane Saint-Martin-du-Haut est l’une des plus anciennes de la région. Au pied du mur extérieur sud de la nef, à quelques centimètres sous la terre, les archéologues ont découvert des fragments de statues dont ceux de deux personnages en pierre calcaire.
Le premier, en deux morceaux, est une femme en pied, un peu plus petite que nature (1,20 m). Ses genoux sont légèrement fléchis. Elle est vêtue d’une longue robe aux plis harmonieux, maintenue à la taille par une ceinture se terminant par un motif décoratif et une chaînette qui descend presque jusqu’au bas de la robe. Un long manteau est jeté sur ses épaules. Son visage a été bûché mais sa tête conserve une longue chevelure ondulée. Son bras gauche soutient un livre ouvert et un pot au couvercle conique que sa main droite semble vouloir entrouvrir. Ce pot à onguent est traditionnellement associé à sainte Marie-Madeleine. Des traces de polychromie sont clairement préservées.
Le second personnage est masculin. Sculpté grandeur nature, il n’en subsiste que la partie supérieure du torse, la tête et le bras gauche. Il est vêtu d’un habit monastique à capuchon. Son bras gauche est replié pour soutenir un livre ouvert. Sa tête est entière, hormis le nez qui a été bûché. Le capuchon laisse dépasser une couronne de cheveux bouclés. Le visage dégage une expression doloriste malgré l’absence des pupilles qui devaient être peintes.
Ces deux statues évoquent les modèles de la statuaire bourguignonne du début du XVe siècle issus de la production de l’atelier ducal (Jean de Marville, Claus Sluter, Claus de Werve, Jean de La Huerta, Antoine Le Moiturier…).
Antoine Prodhomme (d'après le dossier de presse de l'Inrap)
www.laivespatrimoine.com/nos-monuments