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Publié par Gilles Kraemer

 

Beau Dick (1955 Canada 2017). Masques de la série Undersea Kingdom (2016–2017) et Masques de la série Atlakim (1990–2012. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017. 

Le nom de Beau Dick, en langue Kwakw'ala signifie la grande baleine. Ses bois taillés représentent la femme sauvage des bois Dzumuk'wa et son compagnon Bakwas, Bakwas le voleur d'âmes séduisant ses victimes avec des reptiles pour qu'ils deviennent eux aussi des Bakwas pris au piège de l'alcool, Dzunuk'wa le cannibale. Au-delà de ces masques, ce sont des êtres animés que figure Beau Dick.

1955 première Documenta à Kassel, en Allemagne, à l'initiative d'Arnold Bode. La grande messe quinquennale de l'art contemporain commence, incontournable comme l'est la Biennale de l'art de Venise.

2017. Dans un temps où l'unité européenne souffre d'errances et de frictions, d'une crise monétaire, de difficultés migratoires, Documenta pour sa 14ème édition innove. Pour la première fois, elle s'exporte pour quelques semaines à Athènes, du 8 avril au 16 juillet. Signe fort en direction de ce pays. Volonté affirmée par son directeur artistique Adam Szymczyk (1970), qui fut directeur de la Kunsthalle de Bâle à 33 ans jusqu'en 2014, co-commissaire avec Elena Filipovic de la 5ème biennale de Berlin en 2008.

Pressentant une réponse négative à l'accréditation presse pour Documenta Kassel - demande adressée le 27 avril pour une réponse reçue tardivement le 30 mai sous le motif invérifiable d'un nombre trop important de demandes ! - cap sur la Grèce. Aller-retour à Athènes, nullement "envoyé spécial", pour l'exposition principale de Documenta à l'EMST (National Museum of Contemporary Art) / ΕΜΣΤ (Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ).

Musée national d'art contemporain, EMΣT, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Sur l'immense avenue rectiligne Andrea Syngrou descendant vers le Pirée, des immeubles, des immeubles, que des immeubles, l'ΕΜΣΤ est le bâtiment industriel de l'ex-brasserie Fix construit en 1961. Un immense rectangle magnifiquement réhabilité, terrasse vers l'emblématique Acropole, immenses plateaux, escalators coupant au cordeau de la ligne de fuite de leur verticalité l'horizontalité du bâtiment; le béton brut. Du grand art architectural dans un geste d'épure très fort du cabinet d'architectes 3SK Stylianidis Architects fondé en 2004. Le bureau fut fondé en 1969 par Antonis Stylianidis. Un exemple à suivre pour des réhabilitations muséales en devenir.

Manifestement la capitale grecque ne respire pas au rythme de Documenta 14 mais plutôt de Plaka. Une seule affiche annonçant cette manifestation aperçue sur l'emblématique place Sygtagma - Πλατεία Συντάγματος. Une seule dans le métro en direction de l'aéroport. Quand à l'indication vers l'EMST à la sortie du métro Syngrou, aucune.

Rien pour partir à la découverte des œuvres de 77 artistes ou groupes d'artistes, de Danai Anesiadou (1977) à Pierre Zucca (1943 - Paris - 1995), de Maria Eichhorn (1962) au binôme français Annie Vigier & Franck Apertet (les gens d’Uterpan) (1965 / 1966) invité pour une performance.

 

 

 

Accueil réfrigérant dans le hall de Pavel Brăila (1971, Moldavie) avec son frigidaire doré, sacralisé comme une sculpture, placé sur un bloc de marbre gravé. Dedans, des bocaux emplis de neige de la ville des jeux olympique d'hiver en 2014, Sotchi. Dénonciation de cette olympiade s'étant déroulée en un endroit pas connu pour ses hivers rigoureux.

Pavel Brăila (1971, Chișinău, Moldavie), The Golden Snow of the Sochi Olympics (2014). Neige des jeux olympiques, bocaux, frigidaire, piédestal gravé en marbre. Frigidaire : 68 × 61 × 54 cm.. Piédestal : 100 × 61 × 54 cm. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

 

Christos Papoulias (1953, Athènes), Dessins, études et travaux pour le projet The Erichthonean Museum of the Acropolis (1990–1991). Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne/Centre de création industrielle © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Architecte - la maison de Jannis Kounellis à Hydra -, Christos Papoulias, vivant juste en face de l'Acropole avait étudié la possibilité d'édifier le musée de l'Erechtion, directement sur cette colline, juste à côté du Panthéon. Projet non réalisé.

Hans Haacke (1936, Cologne). Série photographique Attica (2017) © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

 

À gauche Cecilia Vicuña (1948, Santiago du Chili). Quipu Womb (The Story of the Red Thread, Athens), 2017. Laine de couleur rouge, hauteur approximative entre 6 et 8 mètres. À droite Khvay Samnang (1982, Svay Rieng, Cambodge). Preah Kunlong (The way of the spirit), 2017. Onze masques tressés de racines de vignes. Coproduction avec SA SA BASSAC, Phnom Penh © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Deux œuvres puissantes réunies dans la même pièces. Juxtaposition de deux mondes. Quipu Womb de la chilienne Cecilia Vicuña revisite d'une façon gigantesque le système des cordes nouées dans l'empire inca (quipus en langage quechua), ces nombreuses cordelettes pendantes dont les nœuds auraient servi à l'enregistrement des données. Mystère pour l'instant, déchiffrage en cours de cette écriture. Cette immense sculpture de laine teinte de rouge cramoisi - un pénétrable frustrant puisque l'on n'y peut y entrer -  renvoie vers le syncrétisme religieux et le cordon ombilical. Khvay Samnang avec Preah Kunlong et ses onze masques tressés d'animaux réels ou inventés, faits de de racines de vignes, évoque la population de la province de Kodh Kong, les problèmes environnementaux de la forêt tropicale humide de cette région, la construction d'un barrage hydroélectrique. La transformation des modes de vie.

 

Andrzej Wróblewski (1927 - Vilnius - 1957). À gauche Mère avec son enfant mort (1949). Huile sur toile. 120 × 90 cm.. Grażyna Kulczyk Collection. À droite Exécution contre u mur (1949). Huile sur toile. 120 × 90 cm.. Muzeum Wojska Polskiego, Varsovie © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

 

K. G. Subramanyan (1924 - Kuthuparamba, Inde - 2016). War of the relics (2012). Acrylique sur toile. 2,70 × 10,90 m. Seagull Foundation for the Arts, Kolkata © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Interrogation face à la peinture figurative visible dans cette exposition. Retour de cette représentation réaliste ? Ou reconnaissance bien tardive ? Dans la remarque qu'il s'agit d'artistes décédés ou né en 1934 tel Hassan Nalbani ou en 1939 tel Zef Shoshi représentés tous deux par des tableaux des années 1960, glorifiant le réalisme socialiste albanais ! Andrzej Wróblewski, en 1949, crée la série des huit peintures : Exécution. Un moyen de souvenance de la Seconde guerre mondiale à travers ses souvenirs, le conflit, la mort tragique de son père, la vie, la mort, avec la dominante de la couleur bleue, celle de la personne décédée. Mère avec l'enfant mort, n'appartenant pas à cette série, transmet un identique message. Guerre des reliques, immense toile de 11 mètres de long de K. G. Subramanyan, est son dernier grand mural peint à l'âge de 88 ans. Enchevêtrement en noir et blanc, en 14 séquences narratives de motifs, de visages, d'animaux, d'hommes se combattant à l'épée, de cavaliers, d'animaux aux têtes humaines, de crucifiés, de tanks. Une histoire des conflits.

Hans Eijkelboom (1949, Arnhem). The Street & Modern Life, Birmingham, U.K. (2014). Vidéo de photographies. 30 minutes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Un regard à la August Sander chez le néerlandais Hans Eijkelboom avec son œil sans concession sur les habitudes de ses contemporains, des clones de l'attitude vestimentaire. Tous habillés d'une façon identique, sans un grain de folie, tous les mêmes fondus dans la masse. Surtout ne pas laisser transpirer la moindre indépendante personnalité dans ce déroulé de photographies au scalpel, tel un ethnologue.

Stanley Whitney (1946, Philadelphie). De gauche à droite : Gift to Athena (2016). Huile sur toile. 244 × 244 cm; No to Prison Life (2016). Huile sur toile. 244 × 244 cm; Whitman’s City (2016). Huile sur toile. 183 × 183 cm; Friends and Neighbors (2016). Huile sur toile. 152 × 152 cm; Outsider (2016). Huile sur toile. 183 × 183 cm; James Brown Sacrifice to Apollo (2008). Huile sur toile. 183 × 183 cm. Collection of José Freire and Daniel Barrett © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Seules peintures de couleurs, hymne à la couleur, dans une immense salle largement ouverte dans la lumière par de larges baies. Couleurs dont les titres des toiles évoquent une histoire, une pensée, une philosophie. Un travail d'attirance dans ces larges aplats.

Daniel García Andújar (1966, Almoradi). The plastic factory (2017). Installation de dimensions variables; L'Éphèbe de Marathon (2017) et The Artemision bronze (2017). Plastiques moulés © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Joyeuse installation de l'espagnol Daniel García Andújar, la proposition la plus ludique de toutes celles proposées à l'EMST. Une nouvelle usine, une factory des sculptures de diverses dimensions que l'on trouve dans les magasins d'Athènes. Souvenirs que rapportent les touristes, peints de blanc, noir ou orange, kitschissimes à l'excès.

 

 

Une chouette de la sagesse qui se tord le cou, le logo de Documenta 14, une façon de gommer ses notes. Boutique de EMST, Ahènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017. 

 

Gilles Kraemer (déplacement et séjour à Athènes à titre strictement personnel)

 

documenta 14 à Athènes / Athens / Athen / Aθήυα / Grèce. 8 avril - 16 juillet 2017 / 8 Απριλίου - 16 Ιουλίου 2017

documenta 14 à Kassel / Κάσελ / Allemagne. 10 juin - 17 septembre 2017 / 10 Ιουνίου - 17 Σεπτεμβρίου 2017

Adam Szymczyk directeur artistique de documenta 14 assisté d'Andrea Linnenkohl et Katarina Tselou. Eleanna Papathanasiadia est en charge de la partie athénienne.

Curateurs : Pierre Bal-Blanc (directeur du CAC de Brétigny-sur-Orge de 2003 à 2014), Hendrik Folkerts, Candice Hopkins, Hila Peleg, Dieter Roelstraete, Paul B. Preciado, Monika Szewczyk et Bonaventure Soh Bejeng Ndikung.

EMST, Ahènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Catalogue. Documenta 14 : Daybook. Éditions Prestel. Munich - Londres - New York. Achat du catalogue 25. Éditions en langue grecque, allemande ou anglaise, à chaque fois sous une couverture souple différente. Chaque page, telle celle d'un éphéméride, est consacrée à un artiste présent à Athènes ou à Kassel, sous le signe d'un film de Guy Bebord : sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité du temps (1959).

Extérieur de l'EMST © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

 

 

 

 

Affiches de Documenta 14 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.

Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.
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Vues de l'EMST, Athènes © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Documenta 14, Εθνικο Μουσειο Συγχρονησ Τεχνησ - EMΣT - National Museum of Contemporary Art // Aθήυα - Athènes, mai 2017.