Propos d'Europe 13. Le musée d'une nuit. La collection de la David Roberts Art Foundation de Londres invitée par la fondation Hippocrène, Paris
Eyes, de Martin Boyce, 2012 et, au premier plan Grace, de Sarah Lucas, 2006. Exposition Propos d'Europe 13. Le musée d'une nuit. Fondation Hippocrène, Paris © Le curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2 octobre 2014
Le musée d'une nuit. Empruntant ce titre à un tableau de René Magritte (1927), Vincent Honoré, directeur de la David Roberts Art Foundation créée en 2007, présente une trentaine d'œuvres de cette institution britannique dans les rémanences de la trace, du souvenir, de la conservation ou de la disparition. L'endroit qui les accueille : l'ancienne agence de Robert Mallet-Stevens, jouxtant la maison-atelier des frères Martel, deux bâtiments édifiés par ce maître du modernisme architectural, rue Mallet-Stevens à Paris.
La Fondation Hippocrène - créée en 1992, dont les axes sont l'Europe et la jeunesse - y présente, depuis 2002, une exposition annuelle d'art contemporain : Propos d'Europe mettant en lumière la scène artistique d'un pays de l'Union européenne ou la richesse d'une fondation européenne.
Retour dans le passé avec deux pièces des seuls contemporains de Robert Mallet-Stevens présents à cette exposition : une photographie de Man Ray Ady (1935-1939) et un dessin de Tamara de Lempicka Sur la plage (vers 1926) avec le bémol que cette œuvre sur papier, ne soit pas bien mise en valeur dans l'obscurité du sous-sol.
Martin Boyce, Eyes, 2012. Exposition Propos d'Europe 13. Le musée d'une nuit. Fondation Hippocrène, Paris © Le curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2 octobre 2014
Sarah Lucas, Grace, 2006. Exposition Propos d'Europe 13. Le musée d'une nuit. Fondation Hippocrène, Paris © Le curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2 octobre 2014
Eyes, travail d'aplats sur les couleurs bleu gris de Martin Boyce (lauréat du Turner Prize 2011) avec des ajouts de lettres à l'écriture si particulière est très proche de l'épure des designers de cette époque. Comment ne pas penser au travail sur le métal perforé de Pierre Legrain en regardant la tête qu'il a incluse dans son œuvre ? Grace, de la série des Bunnys, sculpture performatrice et très emblématique de la démarche de Sarah Lucas, mérite une grande attention. Elle ne laisse indifférente, mêlant douceur et interrogation. De cette artiste qui représentera la Grande-Bretagne à la 56e Biennale de l'art de Venise en 2015 - dont le directeur artistique est Okwui Enwezor, premier africain à accéder à cette fonction depuis la création de cette manifestation -, ce qu'elle concevra pour le pavillon des Giardini ne devrait pas laisser indifférent. Les paris sont pris.
Exposition Propos d'Europe 13. Le musée d'une nuit. Fondation Hippocrène, Paris © Le curieux des arts Gilles Kraemer, présentation presse, 2 octobre 2014
Benoît Maire (allez à la chasse aux objets qu'il a déposés dans les pièces), Renaud Jerez (tapis sérigraphié) et les danoises Nina Beier & Marie Lund (courrier abandonné) ont été invités dans le cadre de commandes spécifiques-interventions in situ dans un dialogue inspiré du lieu si contemporain et intemporel, cet atelier d'architecte qui les accueille. De la photographe Yto Barrada à la réinterprétation de la Vanité par Rosemarie Trockel Oh Mystery Girl 3 selon le procédé si Renaissance de l'anamorphose - comment ne pas évoquer le crâne caché de Les Ambassadeurs (1533) de Hans Holbein le jeune à la National Gallery -, en passant par Players (The Ost And The Cloud 2009-2010) de Pierre Huyghe, voici un percutant aperçu de la contemporanéité de la collection de cette fondation britannique présentée, exposition s'inscrivant dans le parcours privé de la FIAC 2014.
Gilles Kraemer
Le musée d'une nuit (script for leaving traces)
Fondation Hippocrène
3 octobre – 20 décembre 2014
12, rue Mallet-Stevens - 75016 Paris
du mardi au samedi, de 14h à 19h, entrée libre
Internet : www.fiac.com/fr/a-paris-pendant-la-fiac-et-officielle