Le silence capturé de la rumeur de la ville. Catherine Gfeller
Catherine Gfeller, Personal history. 2018 (détail) © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 1er décembre 2018.
Catherine Gfeller, Personal history. 2018. 60 x 180 cm. De la série China Driftings © Courtesy l'artiste www.catherinegfeller.com.
Catherine Gfeller (née en 1966 à Neuchâtel) est une artiste plasticienne suisse. Elle vit et travaille à Montpellier et à Paris. Le CRAC de Sète en 2011, alors dirigé par Noëlle Tissier, Pulsations montra 25 années de ses pratiques photographiques et vidéastes.
Comme le souligne Béatrice Andrieux, dans China Driftings présenté la galerie parisienne RX " Catherine Gfeller projette un regard décomplexé sur la photographie pour laquelle elle use de juxtapositions et d'intrusions d'images; sa démarche est celle d'une vidéaste mais aussi d'une photographe ".
Catherine Gfeller. Au premier plan, Shelters (cases). 2006. 100 x 250 cm.. Au second plan Rambling. 2001. 100 x 140 cm.. De la série Multi-Compositions © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 1er décembre 2018.
Seize œuvres de la série China Driftings et une vidéo - women night, 2018, 3.27 minutes - , avec l'avant propos de quatre photographies new-yorkaises de la série Multi-Compositions, captures de vidéos dans des ré- assemblements d'images, Des silhouettes dans la mégalopole, sur-impressionnées sur l'architecture, dans de cadrages très rigoureux, sans emphase ni grandiloquence. L'image brute de la grande ville américaine et des ombres de ses habitants.
Catherine Gfeller. Screen memory. 2018. 60 x 180 cm. à gauche. Tianhe. 2018. 60 x 180 cm. à droite. De la série China Driftings © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 1er décembre 2018.
Catherine Gfeller & Béatrice Andrieux © courtesy l'artiste, 1er décembre 2018.
Images de la ville, des villes chinoises, celles de Beijing, Gungzhou (Canton) et Hong Kong, "dans un travail sur la poésie urbaine, sur les pulsions de la ville et ses rumeurs" comme l'ajoute la commissaire Béatrice Andrieux, qui présenta cette artiste, en 2015, lors de la 4ème édition du Festival suisse Alt.+1000 dont elle assurait la direction artistique.
Catherine Gfeller, Beixing Night. 2018. 60 x 180 cm. De la série China Driftings © Courtesy l'artiste www.catherinegfeller.com.
C'est la ville, de nuit, de jour, la rumeur de la ville moderne comme celle du tableau du futuriste Umberto Boccioni La ville se lève ou Le travail, visible au MoMa. La République populaire de Chine, des piétons, telle Jeune fille courant sur un balcon de Giacomo Balla ou dans des séquences à la Luigi Russolo, un autre futuriste - mouvement italien d'art total né en 1909 -, des lumières accrocheuses et omniprésentes si asiatiques. Si vous faites attention aux images, nulle voiture ou autres moyens de déplacements dans les photographies présentées.
"Un mur paisible" selon Catherine Gfeller. Au premier plan Personal history. 2018. 60 x 180 cm. Au second plan Looking at Landmark river. 2018. 60 x 180 cm. De la série China Driftings © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2018.
Une femme regarde, de dos, une Chine ancestrale disparaissant (ou disparue) dans les réhabilitations des cœurs des cités qui virent irrémédiablement la destruction des maisons de briques traditionnelles. "Un mur paisible" comme elle nomme trois photographies, la ville traditionnelle, un étang de lotus, un parc, dans "ce format tout en longueur, à l'italienne, qui développe les motifs". "Une frise urbaine se déclinant comme un phrase", celle de villes totalement occidentalisées.
Une R.P.C. s'éloignant irrémédiablement.
Gilles Kraemer
Catherine Gfeller. China Driftings
1er décembre 2018 - 10 janvier 2019
Commissariat Béatrice Andrieux
Galerie RX - 16 rue des Quatre fils, Paris
Tirage à jet d'encre sur papier Hahnemühle.
Catherine Gfeller © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2018.