De Marjane Satrapi à Antonio Vivaldi. L'Olympiade Culturelle des Jeux Olympiques Paris 2024
Gilles Kraemer
La tapisserie olympique de Marjane Satrapie © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, loggia de l’Hôtel de la Marine, 21 juin 2024.
290 années d’intervalle entre eux ! Quel est le lien entre le «prêtre roux», le vénitien Antonio Vivaldi (1678 - 1741) et la franco-iranienne bédéiste, cinéaste et peintre Marjane Satrapi (1969), élue le 28 février 2024 à l’Académie des beaux-arts au fauteuil V de la section cinéma et audiovisuel, fauteuil précédemment occupé par Jacques Perrin (1941-2022) ? L’Olympiade Culturelle, dans un croisement du sport et de la culture, dans une invitation des acteurs culturels et sportifs.
L’Olimpiade, Vivaldi © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Théâtre des Champs-Elysées, jeudi 20 juin 2024.
Place de la Concorde depuis la loggia de l'Hôtel de la Marine © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, vendredi 21 juin 2024.
Ici deux projets ayant reçu le label de cette Olympiade : la représentation de L'Olimpiade de Vivaldi au Théâtre des Champs-Elysées, première le 20 juin 2024 ; la tapisserie Jeux olympiques 2024 d’après le carton de Marjane Satrapi tissée par les artisans du Mobilier national, accrochée le 21 juin, dans un clin d’œil aux épreuves olympiques, à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde. Puisque le breaking et le skateboard s’inscrivent sur cette extraordinaire place royale, comme manifestations sportives.
Jakub Josef Orlinski au salut final de L’Olimpiade, Vivaldi © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Théâtre des Champs-Elysées, jeudi 20 juin 2024.
Présente lors de cette seconde manifestation, passant de la chorégraphie à la fonction de directrice culturelle des Jeux olympiques et paralympiques, Dominique Hervieu responsable de l’Olympiade culturelle réunissant plus de 2 500 rendez-vous dans une programmation artistique et culturelle pluridisciplinaire précise-t-elle. Cette Olympiade qu’elle décrit foisonnante dans sa richesse et une belle audace, va de la représentation scénique de l’opéra d’Antonio Vivaldi L’Olimpiade (1734) pour la prestation de Jakub Jozef Orlinski, très à l’aise dans ses baskets de contre-ténor et de breakdancer sur le plateau, dans une mise en scène bouillonnante et parfois brouillonne d'Emmanuel Daumas, sous la direction musicale enthousiaste de Jean-Christophe Spinosi… à la tapisserie de Marjane Satrapi.
https://olympiade-culturelle.paris2024.org/evenement/l-olimpiade-de-vivaldi-a7f2o000000Lhx0AAC
Dominique Hervieu responsable de l’Olympiade Culturelle, Hervé Lemoine, président du Mobilier national, Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, loggia de l’Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024.
Comme le souligne Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux, en accueillant pour quelques heures cette tapisserie, cette tenture est présentée dans ce lieu, l’Hôtel de la marine, qui fut le Garde-Meuble de la Couronne et les appartements des intendants de cette institution royale. L’ancêtre du Mobilier national.
Dominique Hervieu responsable de l’Olympiade culturelle, Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux, Hervé Lemoine, président du Mobilier national © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024.
Hervé Lemoine, président du Mobilier national, président du conseil d’administration de la Cité de la céramique - Sèvres et Limoges, présentant cette tapisserie, rappelle que depuis plus de quatre siècles, le Mobilier national soutient les savoir-faire des métiers d’art et du design, crée des œuvres textiles. La commande de cette tapisserie-triptyque s’inscrit dans cette longue tradition de création et perdurera après les Jeux en témoignage de ces moments olympiques de l’été 2024 parisien.
Du lieu de sa présentation pendant la durée des Jeux le secret est encore gardé pour quelques jours, Hervé Lemoine avouant seulement que cette tapisserie gagnera à l’automne le musée national du Sport à Nice pour y être déposée.
Marjane Satrapie, Jeux Olympiques 2024. Envers de la partie gauche © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024
La partie gauche de la tapisserie, tissée dans l’atelier parisien de la manufacture de Beuvais fait écho au passé et aux Jeux Olympiques de Paris 1924 en reprenant l’iconographie du lanceur de javelot devenu… lanceuse.
Marjane Satrapie, Jeux Olympiques 2024. Envers de la partie centrale © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024
La partie centrale, tissée dans les ateliers de la manufacture des Gobelins, représente un homme et une femme portant ensemble la flamme de l’olympisme sous la Tour Eiffel, correspond au présent et à la mouvance inclusive de ces Jeux paritaires.
Marjane Satrapie, Jeux Olympiques 2024. Envers de la partie droite © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024
La partie droite référençant la modernité et à l’innovation avec les nouvelles épreuves urbaines de breaking et le skateboard a été tissée dans l’atelier beauvaisien de la manufacture de Beauvais. Vingt-et-une couleurs.
Marjane Satrapie, Jeux Olympiques 2024. Les études du carton de la tapisserie © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024.
La tapisserie olympique de Marjane Satrapie © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, loggia de l’Hôtel de la Marine, vendredi 21 juin 2024.
La Cité de la céramique - Sèvres et Limoges et les Beaux-Arts de Paris se sont associés pour créer de nouveaux trophées pour les médaillés d’or français des Jeux Olympiques et Paralympiques.
En 1924, à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, la Manufacture nationale de Sèvres avait commandé le modèle d'un vase au peintre Octave Denis Victor Guillonnet. Des répliques réduites de ce «Vase de Blois» représentant des scènes sportives ont ensuite été réalisées par la Manufacture de Sèvres et attribuées aux vainqueurs français des Jeux de Paris de 1924.
https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/vase-64#infos-secondaires-detail
Cent ans plus tard, la Cité de la céramique et l’ENSBA permettent à six jeunes artistes des Beaux Arts de Paris de réinterpréter ces trophées. Les vases seront remis aux médaillés d’or français des Jeux Olympiques et Paralympiques.