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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer

Ellsworth Kelly, Femme nue, 1948. Huile sur toile. 100 x 49,5 cm. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Michel Parmentier (1938-2000), Peinture n°6, 1963, 1963. Huile, cire, crayon et collage de papier sur toile  //  Claude Viallat, Peinture abstraite, 1963. Huile sur toile  //  Pierre Buraglio (1939), Clarté, n°43, Le procès à Soulages, mai 1962. Papier journal © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

"Une exposition ennuyeuse, indigeste", que n’a-t-on entendu jusqu’au "une vision qui sent la poussière" à l’égard de Souvenirs de jeunesse, exposition des Beaux-Arts de Paris qui, de Jean-Germain Drouais (1763-1788) à Ellsworth Kelly (1923-2015), de Claude Viallat (1936) à Anne Poirier (1941), d’Hélène Delprat (1957) à Pierre Buraglio (1939) évoque quelques jeunes artistes qui se formèrent ou passèrent à l’École des beaux-arts de Paris.

Anne Poirier (1941), Le Triomphe de la mort, 1967. Plâtre. Prix de Rome de sculpture 1967 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Un choix de 128 noms sur lesquels Alice Thomine-Berrada, conservatrice générale du patrimoine, responsable des collections des Beaux-Arts de Paris s’est arrêtée, assistée scientifiquement par Natacha Emmanuelle Quilez-Casulleras. « En ne présentant que des œuvres ayant été réalisées pendant la jeunesse des artistes" soit "des œuvres scolaires" comme elle le souligne "une forme de préhistoire de la création artistique, ce qui précède l’émergence d’un artiste. [….] Une exposition-laboratoire. ".

Hélène Delprat, Autoportrait, 1977. Huile sur toile © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Une exposition de jeunes pousses donc, ce que l’on savait dès le départ. Que pouvait-on attendre d’autres avec un titre aussi explicite ? Delacroix et Rodin, Matisse ou Georges Seurat y sont visibles par leurs études d’après le modèle vivant. Une des bases pour une jeune artiste…

Denis Hubert Etcheverry (1867-1952), Nu féminin, 1888.  //  Othon Friesz, (1879-1949), Homme nu allongé, 1897. Huile sur toile  // Hippolyte Léty (1878-1959), Homme nu noir, 1903. Huile sur toile © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Henri Marie Beyle s'y formera quelques mois en 1800 avant de se muer en Stendhal et Rose Valland - qui sauva soixante mille œuvres d'art pillées par les nazis – y étudia entre 1922 et 1924, les femmes n’étant acceptées comme élèves à l’École qu’en 1897.

Du béninois Paul Ahyi présent en 1956 à Annette Zelman déportée à Auschwitz en août 1942 présente en janvier 1941, en passant par Pierre Soulages, admis en avril 1939 mais qui renoncera à intégrer cette école, le parcours se déploie symboliquement entre les années 1780 et 1980, de David ayant obtenu en 1793 la suppression de l’Académie royale de peinture et de sculpture après son retour de Rome et son Grand Prix de peinture aux années 1970 qui verront le changement des institutions de l’École.

Nicolas Pierre Untersteller, Concert champêtre, 1928. Huile sur toile  //  Odette Marie Pauvert (1903-1966), La Légende de Saint-Ronan, 1925. Huile sur toile. Prix de Rome de peinture 1925  //  © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Une exposition pas grand public, nullement Instagramable, ne cochant aucune des cases actuelles mais qu’Alexia Fabre, la directrice de cette institution, a maintenu après le départ de son prédécesseur Jean de Loisy qui avait accepté l’idée de retracer, grâce aux archives de cette maison, une histoire intime et inédite des Beaux-Arts.

Il n’est donc pas étonnant que la poussière ait voltigé en ouvrant les boîtes d’archives lorsque l’on s’attelle à un tel projet scientifique… ! Deux siècles à consulter…

Théodore Géricault (1791-1824), Homme nu, les bras croisés, ca 1816. //  Louis Léopold Robert (1794-1835), Homme debout, un genou sur un marchepied, 1816. Pierre noire et estompe sur papier © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Une exposition d’interjections, d’exclamations, d’interrogations, de stupéfactions face à la découverte des œuvres de ces artistes dont 50% sont oubliés… pour l’instant. Les Pompiers ont bien été redéployés après leur purgatoire, Thomas Couture qui ouvrira son propre atelier en1848, Jean Léon Gérôme et William Adolphe Bouguereau.

Le sculpteur François Jouffroy, Jean-Baptiste Guillaume, Julio Balla, Henri Camille Danger Prix de Rome en 1887, le japonais Hôsui Yamamoto, Marcelle Andrée Rondenay, Odette Marie Pauvert Prix de Rome 1925, Salomon Ebstein, Hippolyte Holfeld, Nicolas Auguste Hesse méritaient de montrer pendant quelques mois leurs œuvres, mettant en avant la diversité de l’enseignement, des parcours.  

Une maison s’ouvrant aux artistes étrangers, avec une recommandation de leur ambassade, avec la réforme de 1863. L’étasunien Thomas Eakins en 1866, le finlandais Albert Edelfelt en 1874, John Singer Sargent en 1874, le japonais Hôsui Yamamoto en 1879, Brancusi en 1905.

 

Dommage ce choix d’une seule couleur pour les cimaises dans les salles du haut et du bas. Un peu triste.

Arlette Budy (1932). La Fête du 14 juillet, 1958. Huile sur toile. 195,5 x 129 cm. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, décembre 2024, Beaux-Arts de Paris

Souvenirs de jeunesse. Entrer aux Beaux-Arts de Paris 1780 - 1980

16 octobre 2024 - 12 janvier 2025 - Commissariat Alice Thomine-Berrada, conservatrice générale du patrimoine, responsable des collections des Beaux-Arts de Paris. Assistance scientifique Natacha Emmanuelle Quilez-Casulleras.

Expositions à voir | Beaux-arts de Paris

Un catalogue scientifique, un peu difficile mais un véritable outil de travail. Notices pertinentes dues à 19 plumes, un travail indiscutable sur les richesses encore trop méconnues et pas suffisamment valorisées des collections de cette institution. Une exposition-laboratoire & Prix et concours à l’École des beaux-arts, deux textes d’Alice Thomine-Berrada pour connaître ce lieu. Lecture conseillée, sinon recommandée pour certains étudiants ; cette « vieille institution » a toujours été en mutations… certes lentes. Éditions des Beaux-Arts de Paris. 364 pages. Prix 39 € (en service de presse). 

Une première dans une institution française avec des copies exposées. Dans un souci d’économie et d’éco-responsabilité, l’exposition présente, aux côtés des œuvres originales, des reproductions de certains dessins, peintures et documents respectant, lorsque cela a été possible, les dimensions de l’original, collées directement sur le mur de façon à ce qu’il n’y ait pas de confusion possible avec les originaux. Le catalogue le précise par un astérisque [et non une *, ce signe typographique étant masculin !].

© Le Curieux des arts Gilles Kraemer, octobre 2024, Chapelle des Petits-Augustins, Beaux-Arts de Paris

Cela change de "la sueur de l'artiste" dans un aquarium et des "mégots" au sol de Jean-Charles de Quillacq (1979) pour A real boy présenté par les Beaux-Arts en partenariat avec Art Paris Basel du 14 au 20 octobre 2024 dans la Chapelle des Petits-Augustins de cette institution. Une chapelle méritant d’être rénovée, particulièrement la salle aux murs écaillés des très poussiéreux plâtres de Michel-Ange. Qu’en pensent Les amis des beaux-arts qui y tiennent leur traditionnel dîner ?

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