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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer (envoyé spécial)

 

Pas de futur sans le passéAlUla, destination millénaire, le long de l’ancienne route de l’encens, au nord-ouest du royaume d’Arabie Saoudite. Le seul prononcé de ce nom inpire magie et rêverie. Un lieu d’authenticité auquel les autorités saoudiennes sont profondément attachées, dans une attitude de respect, loin d’un tourisme de masse, de ce " surtourisme " insupportable de l’instagrammabilité.

Un lieu impressionnant, sur plus de 22 000 km², comprenant une oasis luxuriante, de stupéfiantes montagnes sculptées par les vents de sable - penser à celle dite de l'éléphant -, d’anciens sites datant des royaumes Lihyanite et Nabatéen.

M’hammed Kilito (1981), Hegra, Saudi Arabia’s first UNESCO World Heritage Site / Hegra, premier site saoudien inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2022 © Remerciements l’artiste

Il était normal que l’ancienne cité d’Hegra (al-Hijr / Madā ͐ in Ṣāliḥ), le plus grand espace conservé de la civilisation nabatéenne, après celui de Petra en Jordanie, soit le premier site saoudien inscrit, en 2008, sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Avec ses 111 tombeaux monumentaux, dont 94 aux façades décorées, datant principalement du 1er siècle avant J.- C. au 1er siècle après J.- C., ses inscriptions de la période pré-nabatéenne, ses dessins rupestres, ses puits, ce site est un exemple fantastique de la maîtrise de l’architecture de l’éternité des Nabatéens et des techniques hydrauliques.

M’hammed Kilito © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

Un lieu à vous couper le souffle ou vous laisser glisser dans le syndrome stendhalien à l’apparition de Qasr al-Farid, tombeau sculpté dans un rocher de forme ovale, de plus de 20 mètres de haut. L’image, sans nul doute, la plus iconique d’Hegra, " La Joconde " de ce tombeau pour l’éternité. Regardez son double escalier, en haut à droite et à gauche, aux quatre degrés, menant vers le ciel. Signe des dieux jaloux – la religion des Nabatéens est polythéiste - qu’un mortel eut osé les tutoyer en décidant de faire surgit de la roche cette demeure éternelle, elle ne fut jamais achevée. Derrière cette photographie, M'hammed Kilito (1981).

Lance Gerber (1975) © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

Une, parmi les nombreuses photographies autour d’AlUla présentées aujourd’hui dans l’espace public monégasque. Organisée par Arts AlUla sous le patronage de la Direction des affaires culturelles de la principauté de Monaco, AlUla : A tapestry of creativity / AlUla: un tissage de créativité présente, le long de la promenade du Larvotto, ouverte sur la Méditerranée, 24 photographies de huit photographes sélectionnées par les autorités saoudiennes : Moath Alofi, Huda Beydoun, Lance Gerber, Catherine Gfeller, M'hammed Kilito, prince Michel de Yougoslavie (1958), Matthieu Paley (1973) et Robert Polidori (1951). (1) Dans une capture par leur œil de cette région où patrimoine culturel, tradition et modernité se croisent et se côtoient dans l’harmonie.

Moath Alofi (1984), Uairidh, 2020 © Remerciements l’artiste.

Moath Alofi © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

De la présence humaine chez Moath Alofi (1984), même lorsque l’homme n’est pas visible, invisibilisé. Il suffit d’un mur, celui de The train station, celui de la gare, de cette mémoire de la ligne de chemin de fer, avec au fond, un minaret. L’homme face au passé. Le point minuscule d’un véhicule sur une route traversant un site archéologique Urash. L’homme face aux montagnes, Uairidh, un point blanc, écartant les bras ; on l’entend hurler sa joie communicative face à l’immensité.

Huda Beydoun, Untitled / Sans titre, 2022 © Remerciements l’artiste.

Huda Beydoun © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

Huda Beydoun laisse parler le vent, laisse passer le temps. Dans un regard brouillant de notre point de vue, elle vient inclure un tissu changeant notre approche des paysages qu'elle a photographiés.

Lance Gerber (1975), Angle of repose / Angle d’inclination de Jim Denevan, désert X AlUla, 2022 © Remerciements l’artiste.

Lance Gerber (1975), Angle of repose / Angle d’inclination de Jim Denevan, désert X AlUla, 2022 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

De l’intervention de quatre artistes, les photographies de Lance Gerber (1975) portent mémoire de leurs œuvres, dans une mouvance du Land art. De justes monumentalités, dans le site d’AlUla, à travers ces saisissantes appropriations, dans une vallée des arts. Dana Awartani et Where the dwellers lay, Mohammed Ahmed Ibrahim et ses cailloux peints de Falling stones garden, le miroir rond de Faisal Samra. Et l’impressionnant Angle of repose de Jim Denevan, tel des cercles concentriques d’aiguillons de rosier ou un chou romanesco vu de haut, des monticules coniques de terre appelés à s'effriter. Un " memento mori du désert " admirable. Et dans l'observation attentive de cette photographie, un homme minuscule au milieu, comme la fragilité de notre passage sur terre puisque nous retournons tous à la poussière..

Catherine Gfeller (1966), AlUla Compositions II, 2023 © Remerciements l’artiste.

Catherine Gfeller © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

Effaçant notre regard jusqu’à le brouiller. Catherine Gfeller (1966) joue du flou, du retrait devant la nature régnant en maître, d’un dialogue avec le lieu. Construction de la géométrie, la salle de concert Maraya dans la vallée d’Ashar, grand bâtiment de miroirs. Le grandiose de ce lieu dans les reflets. Que peut faire l’homme sinon s'effacer face à ce lieu magique, ouvert sur l’avenir ?

Dans un éventail d’expressions artistiques et d’approches techniques différentes, une vision poétique d’AlUla.

Et maintenant ? Y aller, vite, vite, très vite. Après avoir vu ces photographies incitant au voyage.

 

(1) http://www.lecurieuxdesarts.fr/2018/12/le-silence-capture-de-la-rumeur-de-la-ville-catherine-gfeller.html

© Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, août 2024.

AlUla: un tissage de créativité. Photographie contemporaine d'AlUla, Arabie Saoudite / AlUla: a tapestry àf creativity. Contemporary photography from AlUla, Saoudia Arabia

3 août - 3 septembre 2024

Promenade du Larvotto - Principauté de Monaco

Ali S Alghazzawi, coordinateur des opportunités créatives à la RCU ; Nora Aldabal, directrice exécutive des arts et des industries créatives de la RCU (Royal commission for AlUla) (Commission royale pour AlUla) ; Sumantro Ghose, directeur de la programmation artistique de la RCU. Et la photographe Huda Beydoun © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, principauté de Monaco, 3 août 2024. Le prince héritier du royaume d’Arabie Saoudite, Mohammed bin Salman préside la RCU.

Catalogue en ligne https://issuu.com/experience_alula/docs/2024_brochure_monaco_trax

https://www.martinengocommunication.com/%d9%83%d8%aa%d8%a7%d9%84%d9%88%d8%ac-%d8%a8%d8%a7%d9%84%d9%84%d8%ba%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%b1%d8%a8%d9%8a%d8%a9/

https://www.moathalofi.com/

https://www.hudabeydoun.com/

https://www.lancegerberstudio.com/

http://www.catherinegfeller.com/fr

https://www.kilito.com/

https://www.paleyphoto.com/

https://www.robertpolidori.com/

Un hôtel à Monaco, à quelques pas de cette exposition ? Le Méridien Beach Plaza. Son plus ? L’unique hôtel de la principauté à disposer d'une plage privée. https://palaces.monaco-hotel.com/fr/hotel-meridien-beach-plaza/

 

 

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