Renaissance du peintre Florentin oublié Pier Francesco Foschi. Il pittore fiorentino dimenticato Pier Francesco Foschi rinasce – Galleria dell’Accademia di Firenze
Gilles Kraemer (déplacement et séjour personnel à Florence)
Rencontre avec l’un des grands maîtres de la peinture florentine du XVIème siècle.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Resurrezione (Palla Bettoni) (détail), 1542-1545. Florence, basilica di Santo Spirito, di proprieta del Fondo Edificio di Culto © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
La mostra del Foschi, l’incontro con un grande maestro della pittura fiorentina del Cinquecento. Dopo la sua morte, Pier Francesco Foschi cadde in completa oscurità. Solo nel Novecento con la riscoperta del Manierismo e dei suoi protagonisti, il suo nome riaffiora. Con gli scritti d’Antonioio Pinelli in 1967.
Andrea del Sarto (Florence, 1486-1530), Sacrificio di Isaco, ca 1528. Huile sur bois. 178 x138 cm.. The Cleveland Museum of Art // Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Sacrificio di Isaco, 1530-1535. Huile sur toile. 204 x 146,5 cm.. Florence, Villa del Poggio Imperiale © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Florence. Première exposition monographique européenne consacrée à Pier Francesco Foschi (Florence 1502 - 1567) souligne Cecilie Hollberg, directrice de la Galleria dell’Accademia di Firenze. Quarante-et-un dessins et peintures de ce peintre, une huile sur bois d’Andrea del Sarto son maître, celle inachevée du Sacrifice d’Abraham (ca 1528) du Cleveland Museum en dialogue avec la copie qu’en fit son élève vers 1530-1535. Plus un somptueux devant d’autel brodé d’or d’après les dessins du Florentin, de Raffaellino del Garbo et d’Andrea di Cosimo Feltrini (ca 1521-1526).
Nelda Damiano, co-commissaire de l’exposition de Florence, fut la co-commissaire de la première exposition monographique que le Georgia Museum of Art à Athens, consacra à cet artiste, en 2022 (1). Aux États-Unis, Ritratto di una donna (in rosa) (ca 1532-1535), perdue dans ses pensées après la lecture d’un ouvrage de Pétrarque ou de messe, toile reprêtée ici par Thyssen-Bornemisza, fut l’appel de cette exposition étasunienne.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Giuditta e Oloferne, ca 1540-1545. Huile sur bois. 91 x 70,5 cm.. Londres, The Spier Collection. © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024. Il existe deux autres versions, la servante Abra étant présente. L’une est non localisée, l’autre est passée en vente chez Soteheby’s New York, 2016.
Le choix de Florence est celui de la violence, du sang, celui de l’inoubliable Giuditta e Oloferne (ca 1540-1545), l’instant où Judith porte le second coup fatal du décollement de la tête d’Holopherne. Con tutta la forza di cui era capace lo colpi due volte al collo et gli staccó la testa.
Mars 2022, Palazzo Barberini, derniers jours de la fastueuse exposition, 26 peintures, Caravaggio e Artemisia : la sfida di Giuditta. Violenza e seduzione nella pittura tra Cinquecento e Seicento. (2) Demandant à un gardien où était le tableau du Florentin, sa réponse fut immédiate, spontanée, celle du cœur : è ritornato a casa, il est revenu chez lui, comme un enfant retrouvant sa famille pressée de le revoir. Belle et véridique histoire ne pouvant advenir qu’au pays du syndrome stendhalien. Plaisir de revoir cette valeureuse veuve tranchant la tête du général copiée du michelangelesque Noé saoul de la Chapelle Sixtine. Dommage ce choix d’un encadrement marron ; il jure aux côtés de ceux sculptés et dorés. Une huile de Foschi a besoin d’or pour mettre en valeur le choc de ses couleurs fantastiques.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Politico del Sacramento, San Sebastiano - San Rocco 1535-1540. Huile sur bois. 168 x 165 cm. chacun. // Resurrezione (Palla Bettoni), 1542-1545. Florence, basilica di Santo Spirito, di proprieta del Fondo Edificio di Culto © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Resurrezione (Palla Bettoni), 1542-1545. Florence, basilica di Santo Spirito, di proprieta del Fondo Edificio di Culto // Andrea del Sarto (Florence, 1486-1530), Sacrificio di Isaco, ca 1528. Huile sur bois. 178 x138 cm.. The Cleveland Museum of Art © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024 © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Pier Francesco Foschi naît à Florence, fils de Jacopo de Domenico dit, Jacopo di Sandro puisqu’il fut élève de Sandro Botticelli. Initiations auprès de son père puis intégration de l’atelier d’Andrea del Sarto (1486-1530). En 1536 - 1537 il fait partie, avec Bronzino et Jacone, des aides choisis par Pontormo pour la décoration de la loggia de la villa di Careggi, voulue par Alessandro de’ Medici, et de la villa di Castello, souhaitée par Cosimo I. Les Vite de’più excellenti pittori scultori ed architettori de Giorgio Vasari ne retiennent que trois de ses œuvres, les peintures d’autel visibles dans la basilique florentine de Santo Spirito. Pour cette exposition, Cecilie Hollberg et Carlo Falciani précisent dans le catalogue que ces trois peintures foschianes ont été restaurées spécialement à l’occasion de l’exposition et le prêt exceptionnellement accordée de la Resurrezione (ca 1542 -1545), scène ordonnée traditionnellement autour de l’axe central du Sauveur ressuscité indiquant le ciel. Comme l’ont été, deux du polyptyque du Sacrement de l’église de Fivizzano : San Sebastiano et San Rocco (1535-1540) présentés aussi dans la section consacrée aux tableaux d’autels.
Avec Vasari, Bronzino, Michele di Ridolfo, Francesco da Sangallo et Giovann’Angelo Montorsoli, il est retenu pour réformer la Compagnia di San Luca nell’Accademia del Disegno, entre 1562 et 1563. Mort en 1567, il est enterré à Santo Spirito.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Sacra Famiglia con san Giovannino, 1526-1530. Tempera sur bois. 105 x 87 cm.. Florence, Galleria dell’Accademia di Firenze // Madonna coLBambino, 1530-1535. Huile sur bois. 87 x 72 cm.. Collection Romigioli © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Le parcours chrono-thématique en cinq sections aborde les principaux aspects de son activité, à partir de sa jeunesse puis de son arrivée chez Sarto. Tableau d’autel de la Madonna col Bambino, i santi Benedetto et Bernardo de Chiaravalle (1523-1526), Sacra famiglia con San Giovannino (1526-1530), crucial pour comprendre ce qu’il doit à l’enseignement d’Andrea del Sarto, dessin aux crayon noir et rouge, copie directe d’une Madonna col Bambino e san Giovanni (1528-1530) de Sarto.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Madonna col Bambino, san Giovannino e due angeli, 1545-1550. Huile sur bois. 109 x 95,2 cm.. Europe, collection privée // Madonna col Bambino e san Giovannino, ca 1545. Huile sur bois. 120 x 95 cm.. New York, Robert Simon Fine art // Madonna col Bambino e san Giovannino, 1545-1550. Huile sur bois. 105 x 85 cm.. Monte-Carlo Maison d'Art © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Andata al Calvario, 1545-1550. Huile sur bois. 114,7 x 90.8 cm.. collection princesse Maria Camilla Pallavicini © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Après la section des tableaux d’autels, celle des tableaux de dévotion privée autour de diverses compositions de la Vierge avec l’Enfant et le jeune Jean-Baptiste, dont deux toiles venues du commerce de l’art new yorkais et monégasque. Nul doute qu’ils rejoignent des collections privées. La montée au Calvaire (1545-1550) collection princesse Maria Camilla Pallavicini, précédemment attribuée à Daniele da Volterra, des années de maturité du peintre, adopte un cadrage très resserré et poignant autour du Sauveur, portant sa Croix, au sgardo omiletico che invito a seguirlo selon la notice de Simone Giordani, partager avec lui sa souffrance.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Ritratto di uomo (Giampiero Masacone ?), 1540-1550. Huile sur bois. 79,9 x 60,3 cm. // Ritratto di donna, ca 1530-1532. Huile sur bois. 96,4 x 68,5cm.. Suisse, collection privée © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Pier Francesco Foschi (Florence, 1502-1567), Ritratto di donna, ca 1532-1535 (détail). Huile sur bois. 101 x 79 cm.. Madrid, Museo National Thyssen-Bornemisza © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
L’exposition se termine par un ensemble de portraits, à destination privée, peintures construites avec des objets entourant le représenté pour mieux saisir sa position sociale. Dans une époque d’affirmation et à la mode du portrait à la cour des Medici où Agnolo di Cosimo detto Bronzino (Florence 1503 - 1572) était l’interprète privilégié. La confrontation entre deux dames vêtues de vêtements rose, l’une avant 1532, l’autre après cette date permet l’appréciation de l’explosion rapide de la maturité chez le Florentin.
Un seul regret, que cet accrochage subtil mais tout en longueur, tel un couloir, sans aucun siège, soit parcouru par des touristes largement distraits, uniquement là pour se selfier avec le David de Michelangelo et basta… - même chose au Louvre avec sa Joconde - dans l’ignorance manifeste également des marbres non finis de ce sculpteur, destinés à la tombe du souverain pontife Giulio II. Qui peut-on lorsque l’Accademia propose en image d’appel, sur son site, celle du David ! Une contradiction https://www.galleriaaccademiafirenze.it/
(1) https://georgiamuseum.org/
https://georgiamuseum.org/exhibit/wealth-and-beauty-pier-francesco-foschi-and-painting-in-renaissance-florence/ Wealth and Beauty: Pier Francesco Foschi and Painting in Renaissance Florence – 29 janvier – 24 avril 2022.
(2) Entre violence et séduction, entre Caravage et Artemisia, une Judith triomphante - Caravaggio e Artemisia : la sfida di Giuditta tra violenza e seduzione. Exposition à Rome - 26 novembre 2021 – 27 mars 2022. Galleria Nazionali di Arte Antica – Palazzo Barberini. http://www.lecurieuxdesarts.fr/2022/03/entre-violence-et-seduction-entre-caravage-et-artemisia-une-judith-triomphante-caravaggio-e-artemisia-la-sfida-di-giuditta-tra-viole
Pier Francesco Foschi (1502-1567) pittore fiorentino
28 novembre 2023 - 10 mars 2024, prolongation heureuse jusqu’au 14 avril 2024
Galleria dell’Accademia di Firenze
Scénographie Guicciardini & Magni Architetti. Studio Associato
Réservation plus que largement recommandée et pour les courageux, dès 8h 15 c’est parfait. https://webshop.b-ticket.com/webshop/webticket/eventlist?production=4
Commissariat de Cecilie Hollberg, direttore della Galleria dell’Accademia di Firenze, Elvira Altiero, Funzionario Storico dell’arte, responsabile del dipartimento storico-artistico della Galleria dell’Accademia di Firenze, Nelda Damiano, Simone Giordani, docente di storia dell’arte, studioso della pittura fiorentina rinascimentale e tardo rinascimentale e specialista del pittore Pier Francesco Foschi. https://www.galleriaaccademiafirenze.it/mostre-eventi/
Catalogue sous la direction de Cecilie Hollberg, Elvira Altiero, Nelda Damiano, Simone Giordani. 224 pages, 240 illustrations. Éditions Silvana Editoriale, naturellement parfait. Offert en service de presse.
Un catalogo è uno strumento di lavoro per evitare di scrivere corbellerie sulle mostre. Textes Firenze nel Cinquecento e “Pier Francesco Foschi (1502-1567) - pittore fiorentino” Cecilie Hollberg et Carlo Falciani ; Eterodossia religiosa e storico-artistica: la mia tesi di laurea su Pier Francesco Foschi Antonio Pinelli ; La pittura sacra di Pier Francesco Foschi. Osservazioni sui contesti, le forme e i significati Simone Giordani ; Fra tradizione e innovazione: decoro e raffinatezza nei ritratti di Pier Francesco Foschi Nelda Damiano ; Una figura enigmatica: Pier Francesco Foschi attraverso la sua produzione grafica Nelda Damiano ; Le opere di Pier Francesco Foschi nelle raccolte granducali fiorentine Elvira Altiero.
Pour mémoire : Wealth and Beauty : Pier Francesco Foschi and Painting in Renaissance Florence. 29 janvier – 24 avril 2022. Commissariat de Nelda Damiano et Pierre Daura de la section European Art at the Georgia Museum of Art. https://georgiamuseum.org/exhibit/wealth-and-beauty-pier-francesco-foschi-and-painting-in-renaissance-florence/
Gypsothèque © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024. La gypsothèque a été réouverte en octobre 2022 après deux années de travaux, dans une nouvelle mise en espace de Cecilie Hollberg. Cette monumentale salle du XIXe siècle rassemble plus de 400 plâtres, bustes, bas-reliefs, sculptures monumentales, des modèles originaux en grande partie de Lorenzo Bartolini, l’un des plus importants sculpteurs italiens de l'Ottocento. La collection a été acquise par l’État italien après la mort de l’artiste.
Michelangelo, David © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Florence, Galleria dell’Accademia, février 2024.
Il 19 febbraio 2024 alla Galleria dell’Accademia di Firenze un evento speciale per la stampa internazionale collegato alla tutela di uno dei capolavori dell’arte mondiale. La spolveratura del David di Michelangelo, un’operazione delicatissima, è un rito di passaggio, ogni due mesi. Nel 2023 David ha festeggiato i 150 anni del suo arrivo in Accademia..
Le "dépoussiérage" du David. L’intervalle de temps du dépoussiérage du David de Michelangelo - tous les deux mois - est convenu, évalué et mis à jour sur la base des expériences précédentes, afin d’éviter que l’accumulation de dépôts et de poussière ne puisse enlever la luminosité du marbre. La nécessité d’un entretien constant est particulièrement ressentie à la Galerie de l’Académie, musée parcouru par des centaines de visiteurs - deux millions en 2023 - générant poussières et particules atmosphériques qui se déposent sur le David présenté dans l’immensité de son abside.
Photo Tiziana Fabi / AFP