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Antoine Prodhomme

Louis Langrée © photographie Fabrice Robin.

La tradition dans une constante innovation. "Originalité, création, transmission", tel est bien l’ADN du Théâtre national de l’Opéra Comique, maison fondée en 1714, "forte de 3 000 créations en plus de trois siècles " souligne avec enthousiasme Louis Langrée, directeur de cette institution depuis novembre 2021. Il présentait au côté de Jean-Yves Larrouturou, président du Conseil d'administration de cet opéra, la saison 2023/2024, sa première saison. Avec un nouveau logo, un mainate religieux au milieu du O.

Sept productions dont quatre coproductions. Un chiffre porte bonheur, porteur de maîtrise, de connaissance, de vivacité pour un voyage dans le temps et les sujets, de La fille de madame Angot (1872) au chef d’œuvre baroque absolu d’Armide (1686), de la création française de Macbeth underworld (2019) de Pascal Dusapin jusqu’à la création mondiale, en avril 2024, d’Archipel(s) d’Isabelle Aboulker, une commande de l’Opéra Comique pour sa Maîtrise Populaire. Louis Langrée ne dirigera qu’une seule production : Pulcinella de Stravinsky couplée à L’heure espagnole de Maurice Ravel.

Chacune de ces productions s’accompagnent de "pléiades" dans une prolongation et un enrichissement du contenu des œuvres à l’affiche par des masterclasses, des colloques, des rencontres avec les artistes, des voix en partage.

A côté de la Maîtrise Populaire, réunissant des jeunes de 8 à 25 ans, recrutés par auditions et dans des établissements scolaires d’Île-de-France – ils seront le chœur de L’autre voyage et les interprètes d’Archipel(s) – l’Opéra Comique ouvre cette année, à destination de nouvelles générations d’interprètes, une Académie pour cultiver l’art spécifique du parlé-chanté à laquelle s’adjoindra l’accueil de deux chefs d’orchestre, un chef de chœur, deux metteurs en scène, deux pianistes de chant et 5 chanteurs.

© Antoine Prodhomme, 31 mars 2023, conférence de presse, Opéra Comique.

" Une maison qui va bien, très bien ", au budget de fonctionnement de 23 millions d’euros. Elle a retrouvé son public, ses habitués, soutenue par " le mécénat de conviction " des Ambassadeurs du cercle Favart, le cercle des grands donateurs, les membres du cercle Favart. Deux galeristes d’art contemporain et un ancien Premier ministre accordent leur attention à ce mécénat.

Charles Lecocq, La fille de madame Angot, direction musicale Hervé Niquet à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, mise en scène de Richard Brunel.

Pascal Dusapin, Macbeth Underworld, direction musicale de Franck Ollu à la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon dans une mise en scène de Thomas Jolly.

Retrouvant les planches où il fut créé en janvier 1872, Fantasio de Jacques Offenbach, direction musicale de Laurent Campellone à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, mise en scène de Thomas Jolly, très sollicité cette année puisque direction artistique des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques et Jeux paralympiques 2024. Une reprise de 2017.

L’autre voyage sur des musiques de Franz Schubert, direction musicale de Raphaël Pichon à la tête de l’Orchestre et chœur Pygmalion, mise en scène par Silvia Costa, Stéphae Degout dans les habits de l’homme, celui qui ne parle pas.

Igor Stravinsky et Pulcinella dans un duo avec L’heure espagnole de Maurice Ravel créée en mai 1911 ici même, direction musicale de Louis Langrée à la tête de l’Orchestre des Champs-Élysées, mise en scène de Guillaume Gallienne.

Archipel(s) d’Isabelle Aboulker, direction musicale de Mathieu Romano  et une mise en scène de James Bonas.

Armide de Jean-Baptiste Lully, direction musicale de Christophe Rousset à la tête des Talens lyriques et une mise en scène de Lilo Baur dans le même décor signé Bruno de Lavenère d’Armide de Gluck vu ici même en novembre 2022, metteur en scène identique. (1). Edwin Crossley-Mercer, Philippe Estèphe, Enguerrand de Hys, Florie Valiquette et Apolline Raï-Westphal, entendus dans Gluck, retrouvent la scène de l’Opéra Comique.

Continuation des liens entre l’Opéra Comique et le musée d’Orsay, ce qui ne peut que réjouir Christophe Leribault, président des musées d'Orsay et de l'Orangerie, grand amateur des salles d'opéra parisiennes. Le18 juin 2023, La Maîtrise Populaire donnera, dans la nef du musée, un concert chorégraphié avec des œuvres vocales a capella. 

Les 28 et 29 novembre 2023, cet opéra présente les jeunes artistes de sa nouvelle Académie, spectacle mis en scène par Héloïse Sérazin : L’Amour à la française composé à partir d’œuvres musicales de Jacques Offenbach à Reynaldo Hahn, en passant par Gaston Serpette, Hervé et Louis Varney. Direction musicale et préparation des solistes Hervé Niquet. Solistes de l'Académie de l’Opéra-Comique : Camille Chopin, Floriane Derthe (sopranos), Juliette Gauthier, Marion Vergez-Pascal (mezzo sopranos), Abel Zamora (ténor) accompagnés par la pianiste artiste de l’Académie : Héloïse Bertrand. Puis rendez-vous le 21 juin 2024, avec un programme, non encore communiqué, réunissant de jeunes artistes issus de l’Académie de l’Opéra-Comique.

Bonne lecture de la plaquette de la saison 23/24 dans laquelle l’écriture inclusive fait son apparition. Un bémol prévisible, celui de l'augmentation de 10 % des places en catégorie A, B et C – 165, 135 et 110 € -, les cinq autres restent inchangées. A Bastille, les places d'optima à la 4ème catégorie augmentent de 10 €, à Garnier d’optima à la 2ème catégorie de 10 €.

(1)          Véronique Gens, La magique Armide de Gluck - Opéra Comique - (lecurieuxdesarts.fr)

Tag(s) : #Entretien à 210 km-h, #Musées, #Mécénat, #Opéra et Musique
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