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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer

représentation du 16 juillet 2022 (dernière)

Dans ce jardin que l’on aime… pour ses deux immenses platanes, côté Jésus et Christ, dans l’intimité du cloître des Célestins et sa proximité avec le public, si l’on est placé de face, dans une écoute qui ne peut être que plus soutenue dans ce lieu magique. Qui aurait dû être plus soutenue, dans une impatience espérée.

Dans ce jardin qu’on aimait © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Avignon, cloître des Célestins, 16 juillet 2022.

La greffe n’a pas pris pour Dans ce jardin qu’on aimait d’après un texte de Pascal Quignard. Si Olivier Messian (1908-1992) est cité dans les propos recueillis de Marie Vialle, metteur en scène et actrice de cette représentation - faut-il rappeler que ce compositeur et organiste est avignonnais ! -, l’on aurait aimé entendre quelques secondes de son Prêche aux oiseaux du Saint François d’Assise (1983) surgissant des feuilles des platanes agitées par le mistral. Bruit de l’orage et de la violence de la pluie parfaitement réussie, l’on s’y croyait, attendant des gouttes pour éteindre notre ennui.

Terne évocation de Simeon Pease Cheney / Yann Boudaud, retrouvant sa fille Rosemund qu’il avait chassée car ressemblant trop à son épouse morte en couches. Après le décès de celle-ci, il dispersera ses cendres dans un étang pour les regarder être gobées.

Dans ce jardin qu’on aimait, Marie Vialle, 2022 © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon.

Un siècle avant Olivier, ce pasteur étasunien notait scrupuleusement les chants des oiseaux de son jardin, l’eau du robinet qui goutte dans un seau à demi plein – que l’on a entendue -, le tourbillon des vêtements pendus à un portemanteau dans un courant d’air – le mistral fut pile au rendez-vous ce 16 juillet -. De courts instants de magie, trop courts. Pourquoi cette mise à nue du père s’entourant grotesquement d’un voile même si son mouvement est très plastique puis dans un tapis galerie  ?

Dans ce jardin qu’on aimait, Marie Vialle, 2022 © Christophe Raynaud de Lage / Festival d’Avignon.

Pourquoi Marie Vialle s’est-t-elle dévêtue pour réapparaitre, nue, un violoncelle devant elle, dans une image clin d’œil à l’Ingres de Man Ray ?

Nuit noire et seulement le son d’un morceau de violoncelle. 23h 30. Deux minutes d’applaudissements.

Dans ce jardin qu’on aimait © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Avignon, cloître des Célestins, 16 juillet 2022.

Dans ce jardin qu’on aimait, d’après Pascal Quignard

9 - 16 juillet 2022

Cloître des Célestins - Festival 2022 Avignon

Avec Yann Boudaud, le pasteur Simeon Pease Cheney & Marie Vialle, Rosemund sa fille

Conception et mise en scène Marie Vialle - Collaboration à la mise en scène Éric Didry

Texte Pascal Quignard - Adaptation David Tuaillon, Marie Vialle

Scénographie et costumes Yvett Rotscheid

Son Nicolas Barillot - Lumière Joël Hourbeigt

Interprétation libre des partitions de Simeon Pease Cheney Pascal Quignard

Production Compagnie Sur le bout de la langue

Dans ce jardin qu’on aimait © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Avignon, cloître des Célestins, 16 juillet 2022.

 

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