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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer (d'après le dossier de presse et actualisation après la conférence de presse du 22 février 2022)

De gauche à droite : Kuralai Abdukhalikova, Cyrille Troubetzkoy, Nicolas Bourriaud et Barbara Lagié © Jean Picon

Nicolas Bourriaud a annoncé ce mardi 8 février, la création de Radicants, un modèle coopératif organique et nomade, en phase avec l’évolution du monde de l’art. Conçu pour organiser des expositions produites sur mesure, adaptées au lieu qui les accueillent et tenant compte du contexte du territoire inédites, imaginées par des commissaires indépendants au niveau international, Radicants intervient sur la production d’expositions, le conseil en ingénierie culturelle, l’édition et la vente d’œuvres.

L’équipe qui entoure Nicolas Bourriaud est constituée de Kuralai Abdukhalikova, Barbara Lagié et Cyrille Troubetzkoy dans une idée de "coopérative curatoriale", de réinvention du commissariat d'expositions, "avec des expositions clefs en main ou évolutives" selon Nicolas, Radicants dans lequel le groupe Hugar de François Fontès est investi pour un montant non communiqué. Groupe immobilier implanté à Montpellier, une ville bien connue de Nicolas. 

Inspiré de l’ouvrage de Nicolas Bourriaud (2009, Denoël) Radicant : pour une esthétique de la globalisation, cette structure collabore avec les différents acteurs du milieu de l’art – galeries d’art, institutions publiques et privées, collections … [ L’art radicant - épithète désignant un organisme qui fait pousser ses racines et se les ajoute, au fur et à mesure qu’il avance - se présente comme une alternative au rhizome deleuzien et offre une version évoluée de la radicalité moderniste fondée sur un souci d’épuration par soustraction   https://journals.openedition.org/critiquedart/433 ].

Pour Nicolas Bourriaud (1965), dernièrement directeur de Montpellier Contemporain (MoCo), rassemblant le centre d'art La Panacée, l'École Supérieure des Beaux-Arts et l'Hôtel des Collections de 2016 à 2021, « Nous mettons au cœur de notre modèle les curators indépendants, qui sont une vraie force de proposition et qui n’ont pas toujours l’opportunité de s’exprimer. Radicants les soutient, les accompagne et leur donne la possibilité de concevoir des expositions de grande qualité, leur donnant ainsi une plateforme pour être mieux valorisés, et mieux rémunérés. Si les œuvres sont vendues ou si l’exposition est amenée à évoluer dans un nouveau lieu, le/la curator sera toujours impliqué dans l’économie du projet. En collaborant avec des curators indépendants, Radicants a pour mission de proposer des expositions singulières, faire découvrir de nouveaux artistes et redécouvrir ceux qui ont été oubliés par l’histoire de l’art. »

Radicants élabore actuellement des projets avec plusieurs commissaires tels Jenny Jaskey, Bernard Marcadé, Simon Njami, Carrie Pilto, Noam Segal ou Sabrina Tarasoff…

Lieu incontournable de la planète art contemporain pendant sa semaine presse, Venise et son Exposition internationale d'art, commissariat de Cecilia Alemani http://www.lecurieuxdesarts.fr/2020/01/cecilia-alemani-commissaire-de-59e-biennale-d-art-2021-venise-cecilia-alemani-direttore-del-settore-arti-visive-e-curatrice-della-59

La première exposition de Radicants ne pouvait qu'être vénitienne. Planet B: Climate change & the new sublime sera dévoilée le 20 avril lors de cette semaine presse de la 59ème biennale de l’art, un véritable marathon entre ville, Giardini et Arsenale. Conçue en trois volets, présentés successivement au Palazzo Bollani [ Castello 3647, rio della Pietà. Lors de la biennale de l’art de 2019, il abrita le Pavillon de Saint Marin ] pendant toute la durée de la manifestation (Partie I : 20 avril - 26 juin, "autour de la forêt, territoire menaçant devenu menacé. Toute exposition est une forêt" ; Partie II : 8 juillet - 26 août "autour du récif corallien. Charles Darwin et les récifs coralliens"; partie III : 8 septembre - 27 novembre, autour de la République de Nauru, île de 21 km², riche de son phosphate jusqu'à épuisement, une parabole de l'épuisement des richesses naturelles. La mort tragique de l'île de Nauru") l’exposition interrogera la contemporanéité du concept du sublime, ce plaisir teinté de terreur, à l’ère de l’anthropocène, ce sublime cher à  Edmund Burke, A Philosophical Enquiry into the origin of our ideas of the sublime and beautiful (1757) dans une esthétique de la passion et du pathétique. 

Planet B est le dernier chapitre d'une suite d'expositions entamée par La grande accélération. L'art dans l'anthropocène pour la Biennale de Taipei en 2014 puis Crash test. La révolution mononucléaire à la Panacée, Montpellier en 2018 et Le jeune continent à la Biennale d'Istanbul en 2019. 

L’exposition réunira des œuvres de près de 30 artistes, dont Anna Bella Geiger, Thiago Rocha Pitta, Ambera Wellmann, Kendell Geers, Dana-Fiona Armour, Peter Buggenhout, Ylva Snöfrid, Charles Avery, Bianca Bondi, Haegue Yang.

Si le budget prévisionnel n'a pas souhaité être communiqué par Nicolas Bourriaud, peu prolixe sur le financement de Radicants, le qualifiant pudiquement "d'important", la location de ce palais s'élève à 150 000 euros. 

Radicants est également une maison d’édition avec une collection thématique et monographiques. Chaque exposition sera accompagnée d’une publication conçue par le commissaire [ Nicolas Bourriaud, Planet B – Climate Change and the New Sublime  ISBN : 978-2-493734-01-3 & EAN : 9782493734013 ]En mai 2022, cette structure ouvrira un espace de 250 m² à Paris, au 18 rue Commines, IIIe arrondissement. Lieu de travail, de rencontres, et d’exposition, ce laboratoire créatif mettra en lumière les pratiques artistiques émergentes, et favorisera la redécouverte d’artistes méconnus.