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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer (déplacement et séjour à Biarritz à titre personnel)

Can Çakmur. Il arrive. 24 ans ! Grand, des bras immenses comme les ailes de ce prince des nuées / Qui hante la tempête et se rit de l’archer. Des bras immenses pour enserrer le Steinway & Sons. Des mains d’argent pour conquérir le clavier.

Can Çakmur © https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/evenements/recital-can-cakmur

Chants de l’aube bien nommés pour commencer son concert : Gesänge der Frühe, composé par Robert Schuman en 1853. Doux, très doux, comme une entrée en matière d’apprivoisement de cet opus interprété sans partition. C’est parti pour l’indiscutable vivacité, dans une possession parfaite et une maestria des touches conquises par ses mains très fines, effilées devant lesquelles les notes ne peuvent que s’incliner. Dans une intensité, si douce et un toucher arachnéen. Dans une conclusion apparemment calme, dans une montée passionnée bien vite tempérée.

© photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 4 août 2021.

De Schoenberg, ce ne sera que le 2ème des trois morceaux du Klavierstück, le Mässig Achtel, neuf minutes pour une démonstration d’une possession parfaite du maître viennois. Dans un surgissement, chaque note détachée avec finesse, comme un effleurement dans un savoir parfait d’étirement de la note, à chaque fois comme une présentation de la suivante. Provoquer des rugissements, des montées en puissance jusqu’à l’explosion des couleurs. Du grand, du très grand. Seulement 24 ans !

Sans une minutes d’intervalle, de suite, sans partition, La Sonate en la Majeur de Franz Schubert, composée en septembre 1828. Franz avait 31 ans. Ce qui est beau fut cette communion entre Can et le public, aucun applaudissement entre la dernière note d’Arnold et la première de l’Allegro, comme pour ne pas rompre le temps, dans une continuité. Silence magique de l’émotion palpable à ce moment. Devant cette maturité, le public ne pouvait que s’incliner. Sous le clavier aux ordres de Can, la musique se transformait en soie, se paraît de visualité. L’on ressentait très bien une danse. Une musique telle les coups de fouets de la passion et d’une modernité éblouissante, vite tempérée par des caresses comme pour calmer le piano d’avoir obéi à son maître.

Feu d’artifice de toutes ces techniques, feu d’artifice d’applaudissements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 4 août 2021.

Can Çakmur, piano

Mercredi 4 août 2021 - Espace Bellevue, Biarritz – 11h

Robert Schuman (1810-1856), Gesänge der Frühe Op. 133. 1853. Im ruhigem Tempo / Belebt, nicht zu rasch // Lebhaft / Bewegt / Im Anfange ruhiges, im Verlauf bewegtes Tempo

Arnold Schoenberg (1871-1951), [Drei] Klavierstück Op. 11 n°2. 1909

Franz Schubert (1797-1828), Sonate en la Majeur D 959. 1828. Allegro / Andantino / Scherzo : allegro vivace / Rondo : allegretto presto

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