L'espoir est celui d’une seringue

Gilles Kraemer, d’après le communiqué de presse

Mauro Corda (1960), Le Reliquaire, 2004. Bronze, feuille d’or jaune et blanc, seringue, résine. 67 x 24 x 20 cm. © Christian Baraja.

Les artistes réagissent à l'actualité, la questionnent, sont les sentinelles du futur. Encore plus maintenant, en ce temps de pandémie du coronavirus, du confinement imposé par les politiques et les autorités sanitaires, du déconfinement, d’espoir, de désespoir, d'effroi, de stupéfaction, d’interrogation, d’appréhension. De questionnement. Va-t-on maîtriser ce virus planétaire ? Certains même ont "imaginé" ce futur, comme Mauro Corda, sculptant une œuvre apparaissant déconcertante en… 2004 mais devenue d'une terrible actualité : Le Reliquaire.

Non le reliquaire conservant des ossements d’un saint ou d’une sainte mais un avant-bras droit dressé, la main dans le geste de bénédiction. Derrière une vitre, non un bout d’os mais une seringue, une vraie seringue. A la base, un garrot.

Le monde n’est plus celui de l'adoration, de la prosternation devant une sainte relique ! Aujourd’hui c’est une seringue que l’on place dans une reliquaire, celle du vaccin contre la Covid-19. Le temps est devenu celui de la sacralisation de cet instrument médical porteur d’espoir.

Comme le souligne Mauro Corda, qui fut élève de Jean Cardot à l’École des Beaux-Arts de Paris puis pensionnaire à la Casa de Velásquez, depuis des centaines d'années, la foi religieuse porte l'espoir et l'espérance des Hommes. Aujourd'hui, le Sauveur prend les traits d'un vaccin qui permettra aux individus de reprendre le cours de leur vie, à l'arrêt depuis près d'un an à cause du coronavirus. Finalement, la foi en 2020, c'est le vaccin !".