La belle réussite d’Art Paris 2020
Gilles Kraemer.
Jean-Michel Othoniel, Nœud sauvage (détail), 2020. Galerie Perrotin © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Pari réussi pour Art Paris 2020. Ce rendez-vous s'est ouvert ce mercredi 9 septembre dans un contexte difficile et une période d'incertitude. Premier rendez-vous du monde de l'art depuis l'arrêt brutal début mars 2020 de tous les salons et foires d'art face à la pandémie du Covid-19. Interruption brutale de TEFAF, annulation d'Art Basel, Biennale de l'architecture à Venise repoussée à 2021 comme la Biennale Paris.
Dans mon entretien avec Guillaume Piens, directeur artistique d’Art Paris, du 28 juillet 2020, paru dans la revue Artais, je titrai Art Paris 2020. Une édition de la résistance. Résistance, un mot repris très souvent pour qualifier cette manifestation. En conclusion, Guillaume Piens énonçait ce qui ferait la force de cette édition « Une résistance pour la place de l’art, une résistance de la place de Paris, une résistance des galeries et des artistes, voici les maîtres mots qui sont ceux d’Art Paris 2020. « . https://artais-artcontemporain.org/art-paris-2020-une-edition-de-la-resistance/
Résistance réussie pour cette 22e édition. Il suffisait d’arpenter masqué les allées – qui est qui derrière ce masque Covid-19 ? - où l’on croisait Olivier Dassault ou Lórànd Hegyi ou un spécialiste du mobilier français du XVIIIe, sans presque les reconnaître, dommage pour les "people" courant après le photographe -, s’entretenir avec quelques marchands, déjà de nombreuses ventes en fin d’après-midi ce mercredi, rencontrer Guillaume Piens heureux. Enfin détendu. Pari réussi dans un contexte difficile, problématique, crucial pour ce directeur artistique qui avait subi la fronde et la contestation de certains marchands parisiens - Dominique Fiat, Alain Chiglien et Thomas Bernard – qui démissionnèrent du comité de sélection des galeries d’Art Paris. Le monde de l’art n'est pas toujours le royaume des "bisounours".
Axel Cassel (1955 – 2015 Lisieux), Ellypse de lune, 2003. Bois d’iroko. Galerie Koralewski, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Des œuvres d'Axel Cassel sont également visibles au domaine de Chaumont-sur-Loire, dans le cadre de SAISON D’ART 2020, réunissant 14 artistes, de Joël Andrianomearisoa (1977), que nous avions découvert lors de la Biennale de l’art de Venise 2019 au Pavillon de Madagascar, à Wang Keping.
http://www.domaine-chaumont.fr/fr/centre-d-arts-et-de-nature
Johan Creten (1963), Odore di femmina – Morning Glory, 2016. Lustre or sur grès émaillé rouge. Pièce unique. Galerie Perrotin, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Ancien pensionnaire de la Villa Médicis - Académie de France à Rome en 1996, Johan Creten bénéficie d’une exposition dans ce magnifique lieu de l’Urbs, sur le Pincio : I Peccati, du 15 octobre 2020 au 31 janvier 2021, commissariat de Noëlle Tissier. Cette exposition réunit cinquante-cinq œuvres de l’artiste en bronze, céramique et résine. Elles seront en dialogue avec Lucas Van Leyden (1494-1533), Hans Baldung (1484-1545), Jacques Callot (1592-1635), Barthel Beham (1502-1540) et Paul van Vianen (1570–1614), estampes, tapisseries et bas-reliefs des XVIe et XVIIe siècles issus de la collection personnelle de l’artiste, jalons sous-jacents de sa réflexion. Un Kunstkammer qu’il me tarde de voir si je puis me rendre à Rome.
Cédric Le Corf (1985), Justa. Bois de chêne sculpté et polychrome. Loo & Lou Gallery, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
J’avais découvert le travail de Cédric Le Corf, l’année passée, à la Collection Lambert à Avignon, lors de ¡ VIVA VILLA ! La fin des forêts (11 octobre-10 novembre 2019), réunissant les travaux des résidents hors hexagone de la Villa Médicis-Académie de France à Rome, de la Villa Kujoyama à Kyoto & et de la Casa de Velázquez à Madrid.
Grande force de Cédric Le Corf avec son bois sculpté, Justa, un cheval couché, dans un dialogue avec les anciens, Gros, Géricault, La Bataille d'Anghiari de Leonardo, les contemporains Berlinde de Bruyckere, Baselitz ou Markus Lupertz. Magnifique, puissant, ce bois de chêne polychrome, attaqué à la tronçonneuse et terminé à la gouge.
Avec de tels mentors et un respect des maîtres, c'est un artiste à suivre attentivement, très attentivement. Et, un excellent graveur . http://www.lecurieuxdesarts.fr/2019/10/les-forets-mouvantes-de-viva-villa-rome-madrid-kyoto-collection-lambert-avignon.html
Fabrice Hyber (1961), Livresque, 2020. Huile, crayon & résine. Galerie Nathalie Obadia, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Jean-Michel Othoniel, Nœud sauvage, 2020. Verre miroité ambre, inox. Galerie Perrotin © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Abdelkader Benchamma (1975, Mazamet), Emgramme (Visions), 2019. Encre et fusain sur papier marouflé sur toile. Galerie Templon © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Artiste dont nous suivons la trajectoire depuis son séjour à la Villa Médicis dans le cadre du Prix Occitanie - Médicis. Lauréat de la première édition de ce prix, avec une résidence à Rome, pendant 3 mois à fin 2018, Abdelkader Benchamma a bénéficié dans le cadre de ce prix d’une exposition au MRAC / Musée régional d'art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée de Sérignan de novembre 2019 à septembre 2020. ww.lecurieuxdesarts.fr/2018/06/abdelkader-benchamma-laureat-de-la-1ere-edition-du-prix-occitanie-2018-sejournera-a-la-villa-medicis.html www.lecurieuxdesarts.fr/2019/12/fata-bromosa-benchamma-se-peint-sur-le-marbre-mrac-serignan-ii.html
Gilles Marrey. Galerie Jacques Elbaz, Paris © Le Curieux des arts Gilles Kraemer, Art Paris, 9 septembre 2020.
Art Paris 2020
Jeudi 10, samedi 12 septembre & dimanche 13 septembre de 12h à 20h
Vendredi 11 septembre de 12h à 21h.
Grand Palais – Paris
112 exposants de 15 pays, plus de 900 artistes représentés, 22 % de participation étrangère, 78 % de galeries françaises, 36 % de nouvelles présences.