Aleksey Myakishev, Yulia Grigoryants et Julie Franchet, lauréats 2020 des Rencontres Photographiques des Amis du musée Albert-Kahn
Gilles Kraemer (à partir du communiqué).
L'arte è vita e la vita è, anche, arte #la cultura non si ferma #io resto a casa
Ces constructions avec des scintillateurs en plastique sont issues d'une expérience terminée "Maket-Ani", il y a vingt ans. Les scintillateurs ont été utilisés pour mesurer la densité d'électrons provenant d'averses de particules initiées par un proton ou des noyaux de haute énergie dans notre galaxie © Yulia Grigoryants - Cosmic Solitude.
Aleksey Myakishev (Russie), Yulia Grigoryants (Arménie) et Julie Franchet (France) sont les lauréats 2020 des Rencontres Photos des Amis du musée départemental Albert-Kahn. Ils reçoivent chacun une dotation de 6 000 € au titre d’encouragement financier pour la qualité de leur travail, leur investissement et leur fidélité à l’esprit d’Albert Kahn. L’association des Amis du musée Albert-Kahn a initié en 2017 ces Rencontres, destinées aux photographes se reconnaissant dans les valeurs d’ouverture au monde et de dialogue entre les cultures, caractéristiques des collections images réunies au musée dans Les Archives de la Planète.
Succédant à Pierre Faure (lauréat 2018), Matthieu Chazal et Patrick Wack (lauréats 2019), leurs travaux seront présentés dans les jardins du Musée départemental Albert-Kahn - prévu le 29 septembre 2020 -, ainsi qu'à l’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt dans le cadre des prochaines Rencontres Photos prévues en novembre.
Aleksey Myakishev et Yulia Grigoryants exposeront au festival Les Promenades Photographiques de Vendôme - prévu du 13 juin au 26 septembre 2020 -. Les 10 finalistes seront présentés sous forme de projections en continu à l'occasion de ces trois expositions. La 4ème édition des Rencontres Photographiques est prévue les 13 et 14 novembre 2020 à Boulogne-Billancourt. L’ouverture de l’appel à candidatures est prévue août 2020.
© Aleksey Myakishev - Carélie - Kolodozero, 2016. Le père Arkady est allé chercher un arbre dans la forêt. En Russie, il est tradition de décorer l’église avec des sapins pour Noël.
Aleksey Myakishev et Le Nord russe. Photographe russe indépendant, né en 1971 à Kirov, Aleksey Myakishev s’inscrit dans le courant de la photographie humaniste. Autodidacte, il a appris la photographie en étudiant du temps de l'U.R.S.S. à la bibliothèque municipale, des ouvrages sur la peinture. Influencé un temps par Cartier-Bresson, il développe aujourd’hui une approche qui poursuit cette tradition de l’instant décisif, en y adjoignant une profonde empathie pour ses sujets.
© Aleksey Myakishev - Carélie - Kolodozero, 2016
" La connaissance consciente et la compréhension du nord Russe me sont apparues à la lecture d’un recueil d’histoires de Yury Iosifovich Koval (1938-1995) Le bateau le plus léger au monde (1985). Quand depuis la bruyante agitation de Moscou, tu te retrouves soudain dans un endroit où l’âme Chante. Au fil des expériences tirées de mes différents séjours dans ces régions et la rencontre avec les gens qui les habitent, je me suis épris de ces lieux que Koval a décrits. La région de Vologda, la région de Kostroma, la région d’Arkhangelsk, la Carélie, les îles Solovki ne sont en fin de compte que des points géographiques nominaux qui fournissent des lignes directrices pour une meilleure compréhension du Nord russe. ".
Artash Petrosyan, 70 ans, le cuisinier de la station d'Aragats, est vu ici dans la cuisine, où il travaille depuis 32 ans. © Yulia Grigoryants - Cosmic Solitude.
Yulia Grigoryants et Cosmic Solitude. Arménienne, vivant actuellement en France, Yulia Grigoryants est née en 1984 à Bakou, en Azerbaïdjan. Sa famille et elle fuient ce pays en 1988 en raison de la violence contre la population arménienne. Elle a grandi à une époque de changements politiques et sociaux importants pour l'Arménie et la région, avec la transition du système soviétique à l'indépendance, un tremblement de terre dévastateur, cinq ans de guerre et des années de difficultés socio-économiques.
" Cosmic Solitude est une exploration photographique de la solitude et de l'isolement, dans ce qui était probablement la plus grande station de recherche sur les rayons cosmiques à l'époque soviétique. Le projet documente la routine quotidienne banale des trois derniers employés de la station, située à 3300 mètres d'altitude dans les montagnes d'Arménie, où la neige recouvre le sol les deux tiers de l'année. L'isolement et la solitude sont ce que ces deux scientifiques et leur cuisinier vivent dans un endroit qui, autrefois, employait plus de 100 scientifiques. ".
Mariage à Erevan. Devant l'église, les mariés s'apprêtent à libérer des colombes © Julie Franchet - Etchmiadzin, 2019.
Julie Franchet et Esprit de Famille. Née en 1983 en banlieue parisienne, Julie Franchet passe son enfance dans un village sarthois. Après une licence en Arts du Spectacle à l'Université de Caen, elle quitte le monde du théâtre et du cinéma pour suivre des études de photographie en Belgique. Délaissant l'image animée pour l'image fixe, elle veut laisser à l'observateur la liberté d'imaginer son scénario, de réfléchir par lui-même. Intéressée par les problèmes sociétaux visibles (politiques, manifestations citoyennes, crise migratoire...) ou invisibles (psychologiques, moraux...), elle voyage dans différents pays pour comprendre les maux de la vie quotidienne.
© Julie Franchet - Etchmiadzin, 2019.
" Au-delà d’un travail de recherche sur la complexité d’être une femme arménienne, j’essaie de traduire ce que ressent une femme quand ses choix sont dictés par une tierce personne. Que ce soit dans le sud du Caucase ou ailleurs, nos choix sont influencés par la société, par le regard des autres. ". Entretien avec Marty de Montereau, expert des Rencontres Photographiques des Amis du musée Albert-Kahn 2020. http://www.lecurieuxdesarts.fr/2020/04/les-rencontres-photographiques-des-amis-du-musee-albert-kahn-2020-entretien-avec-marty-de-montereau.html