Le Prix MAIF pour la sculpture annonce ses quatre artistes finalistes 2020. Actualisation au 30 juin 2020
Gilles Kraemer (d'après les communisqués de presse).
Pour sa 12e édition - il n’y eu pas de prix en 2019 - le Prix MAIF pour la sculpture se renouvelle pour mieux accompagner les pratiques de la création artistique à l’ère numérique. Il s’adresse aux artistes plasticiens émergents, quelle que soit leur pratique (peinture, installation, vidéo, sculpture, photographie...), qui souhaitent proposer un projet de sculpture conçu ou réalisé grâce aux nouvelles technologies.
Le duo d’artistes Grégory Chatonsky et Goliath Dyèvre est le lauréat de la nouvelle formule du Prix MAIF pour la sculpture, qui désormais propose aux artistes d’explorer les technologies actuelles pour les mettre au service de leur propos artistique et/ou de leur processus de création. La sculpture proposée par les artistes constitue un véritable défi technique par l’usage inédit de l’impression 3D béton, associé à la réalité augmentée. L’artiste et le designer se sont rencontrés à la Villa Kujoyama, au Japon, et développent depuis des projets aux limites des techniques et du monde. Ils sont partis ensemble en résidence en Nouvelle Zélande au sein de Colab Ataata et à Taluen en Amazonie. Ils ont également exposé au Centre Pompidou en 2017 pour "Imprimer le monde". (1).
Léonard Martin, Alma, 2019. Maquette préparatoire. Courtesy de l’artiste.
Les quatre finalistes sont le duo Grégory Chatonsky et Goliath Dyèvre, Léonard Martin, Hugo Servanin et Virginie Yassef.
Goliath Dyèvre (1980) et Grégory Chatonsky (1971) imaginent des objets matériels qui accueillent la réalité augmentée. Pour Internes, le duo se projette dans un monde où tout ce qui pourrait être augmenté le serait, la matière deviendrait ainsi un décor vide pour le numérique.
Léonard Martin (1991), Prix Dauphine 2018 - mécéné par Le Curieux des arts -, réalise Alma, un automate en verre soufflé ; la transparence de cette sculpture animée laisse apparaître l’intérieur de la machinerie.
Hugo Servanin (1994), avec Athéna souhaite convertir une intelligence artificielle numérique en circuits électriques pour créer un système nerveux artificiel.
Soleil City de Virginie Yassef (1970) est une expérience visuelle, plastique et sonore composée d’une sculpture – un agrandissement d’une branche de genévrier - et d’une vidéo complémentaire pour donner l’impression que la branche parle.
Grégory Chatonsky et Goliath Dyèvre, Internes © Grégory Chatonsky et Goliath.
Présidé par Dominique Mahé, président de la MAIF, le jury - qui a sélectionné ces finalistes parmi plus de 170 dossiers reçus - se compose de Nils Aziosmanoff, président co-fondateur du Cube, centre de création numérique à Issy-les-Moulineaux, Christine Bard, co-fondatrice et directrice artistique de Make ICI à Montreuil, Manuela de Barros, chercheuse et maître de conférences à Paris VIII, Marialya Bestougeff, directrice de l’innovation du CENTQUATRE-PARIS, Gaël Charbau, critique d’art et commissaire d’exposition indépendant, Anne Langlois, directrice du centre d’art contemporain 40mcube à Rennes et d’Hervé Pérard, délégué général de l’association SIANA, Centre de ressources pour les cultures numériques.
Au printemps 2020, ces quatre finalistes présenteront leur projet devant ce même jury. Le prix sera décerné en avril 2020. Le lauréat bénéficiera pendant un an d’un accompagnement financier de 40 000 € maximum dédiée à la production de la sculpture en deux exemplaires, l’une pour lui, l’autre pour la MAIF.
Arnaud Grapain fut lauréat en 2018 pour Data center et Angelika Markul en 2017, pour Mylodon de Terre, projet s’inspirant des légendes qui entourent le mylodon, animal préhistorique découvert en Patagonie il y a plus d’un siècle.
(1) Né en 1971 à Paris, Grégory Chatonsky a fait des études de philosophie à Paris I et de multimédia aux Beaux-Arts de Paris. Il a été professeur invité au Fresnoy et à l’Université du Québec à Montréal. Il travaille depuis 1994 autour de la question des technologies et en particulier d’Internet, plus particulièrement vers la capacité des logiciels d’intelligence artificielle à produire de façon quasi autonome des résultats qui ressemblent à une création humaine. Depuis 2017, il est artiste-chercheur à l’ENS Ulm et dirige un séminaire de recherche sur l’imagination artificielle et l’esthétique post-digitale. Il est enseignant en recherche-création (Artec). Il a été, par ailleurs, lauréat Audi talents (2018) et a exposé dans de nombreux lieux tels que le Palais de Tokyo, le Centre Pompidou, le Musée d’art contemporain de Taiwan.
Né en 1980, Goliath Dyèvre est diplômé en 2009 de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI) à Paris. La même année, il crée son studio de design. Il a remporté plusieurs prix comme le concours de tapisserie de la Cité Internationale de la Tapisserie et de l’Art Tissé d’Aubusson (2014), le concours Agora pour la ville de Bordeaux (2013), le concours nouveaux talents de Cinna (2011), le concours Jardin Jardin (2010). Il a enseigné à l’école des Beaux-arts de Lyon et dirige depuis 2018 un atelier de design expérimental à L’ENSCI-Les Ateliers. Le travail de Goliath questionne le rapport matériel et cognitif que l’être humain entretient avec les objets.