Le musée d'Ixelles nous entraîne dans ses rêves.
Rêver. Rêverie du voyage chez soi, à l'extérieur, le jour, la nuit. Toutes les portes de l'ailleurs, des ailleurs sont ouvertes à Biarritz, à quelques jours du G7 pour cette exposition.
Panamarenko, Paradox, 1980-1986. Technique mixte. Acquis par le musée en 2013 © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, juillet 2019.
Ce thème, pas nouveau, est le fil conducteur de cette présentation d'environs 70 œuvres du musée d'Ixelles dont quelques photographies, une sculpture de Georges Minne (1898) et une vidéo d'Edith Dekyndt One second of silence.
Pour nous accueillir dans ce parcours thématique, en huit déclinaisons, autour d'œuvres venues uniquement du Musée d'Ixelles, l'hélicoptère-soucoupe volante de Panamarenko, prêt à nous emporter directement vers la planète des rêves. Une autre façon étrange et moderne de voyager en permettant à d'autres personnes de découvrir la richesse de cette institution de cette commune bruxelloise actuellement fermée.
Théo Van Rysselberghe, La Lie à Spaamvow, sans date. Huile sur toile, 30 x 70 cm. Legs Van Goethem, 1983 © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, juillet 2019.
Rêver pour un artiste c'est d'abord l'atelier, lieu clos pour élaborer, concevoir . Puis au 19e siècle l'extérieur s'ouvre, c'est la découverte de la mer en furie chez James Ensor et Le Christ apaisant la tempête, des côtes, des plages, de l'évasion, des nuages qui chez Gustave Courbet évoquent dans leurs circonvolutions des visages. Partir, partir toujours plus loin, découvrir, traverser les frontières, promener son regard de curiosité et d'émerveillement des lumières du Sud pour les artistes du Nord, vers l'Italie obligatoire pour tous, l'Espagne, l'Égypte comme Émile Wauters. Les plus courageux franchiront les mers, irons jusqu'aux Indes tel Guillaume Van Strydonck. A t-on vraiment besoin d'aller si loin ? Il suffit de regarder autour de soi, sa ville, son village, ses parcs, sa cité dans les photographies très dérangeantes mais bien réelles de Gilbert Fastenaekens (2008), images sans concession de Bruxelles.
Vue de l'exposition © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, juillet 2019.
Le rêve est frère de la nuit, de cette captation tremblante d'un paysage disparaissant peu à peu, juste troublé par les lumières. Les peintres du Nord excellent dans cet entre-deux lorsque le jour n'est plus, la nuit pas encore, dans ce passage vers l'obscurité dans les dernières lueurs du soleil comme Adrien-Joseph Heymans. Vers ce passage intérieur, le repli, son interrogation si chère à Fernand Khnopff, Léon Spilliaert ou Paul Delvaux.
Vue de l'exposition © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, juillet 2019.
Gilles Kraemer
déplacement et séjour à titre personnel à Biarritz
Rêves d'Ailleurs. Collections du Musée d'Ixelles, Bruxelles
29 juin - 4 août 2019 (exposition visible 5 semaines en raison de l'organisation et de la tenue du G7 à Biarritz, la réunion des grands de la planète)
Espace du Bellevue - Biarritz
Commissariat de Claire Leblanc, conservatrice-directrice du Musée d'Ixelles
Catalogue. 72 pages. Édition du service des Affaires culturelles de la ville de Biarritz. Prix 15 €.
Exposition organisée à l'occasion du 60e anniversaire du jumelage de la commune d'Ixelles avec la ville de Biarritz.
© photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2014.
Des œuvres du musée d'Ixelles furent présentées à Biarritz, à l'été 2014, exposition Maîtres de l'art belge, entre rêves et réalités. Un parcours de Jan Toorop et Émile Claus à Panamarenko et Jan Fabre. www.lecurieuxdesarts.fr/2014/08/de-jan-toorop-et-emile-claus-a-
Biarritz, La grande plage © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer.