Le Grand Débat de la Culture. Les Beaux-Arts de Paris - 5 mars 2019
Le Grand Débat de la Culture Prenez la parole, aux Beaux-Arts de Paris © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer , 5 mars 2019
Dans le grand débat lancé en décembre dernier par le Président de la République Emmanuel Macron, la culture est absente des quatre thématiques identifiées comme les enjeux majeurs de la Nation. Voilà pourquoi Beaux Arts Magazine, le Quotidien de l’art et la Fondation du patrimoine ouvrent un débat sur la culture via la plateforme en ligne, granddebatculture.fr/ où, avant le 15 mars 2019, chacun est invité à s’exprimer, à proposer des idées. Pour favoriser ce débat, trois enjeux nationaux ont été identifiés : la culture pour tous, l'éducation artistique et culturelle, le patrimoine.
Sous les regards de l'architecte Vignole et de Bernard Palissy, de François 1er et de la statue d'Auguste, le Grand Débat de la Culture pouvait commencer, ce mardi 5 mars 2019, dans la grande cour vitrée et glaciale de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, réunissant 350 personnes dont Éléonore de Lacharrière, présidente du conseil d'administration de l'Ensba de Paris, l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon intervenant plusieurs fois et faisant le bilan de son passage rue de Valois, des galeristes femmes, Bernard de Montferrand de Platform, le directeur d'un musée parisien, de nombreux journalistes. Il revenait à Jean de Loisy, le directeur de l'Ecole nationale supérieure des beaux-art, très enthousiaste, heureux que ce débat se déroula chez lui, de l'annoncer. "L'art et la culture sont consubstantiels à l'être humain. Nous devons partager la culture, aimer l'art. L'art n'est pas un artifice luxueux de l'embellissement de notre vie". Selon Frédéric Bousteau, directeur de la rédaction du magazine Beaux Arts, ce grand débat se révélait nécessaire, "la culture était absente du grand débat national. L'on n'a pas pris conscience de la fracture culturelle, de la précarité des artistes".
Le Grand Débat de la Culture Prenez la parole, aux Beaux-Arts de Paris © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer , 5 mars 2019.
Quelques notations des propos échangés dans des interventions dans tous les sens. Et parfois dans des revendications très éloignées, le lieu devenant celui de passage de messages.
Le thème de la culture est absent des revendications des gilets jaunes.
Sait-on ce que l'on fait, le fait-on bien savoir?
La culture est le lien social, un levier de citoyenneté.
Nous avons des politiques culturelles, une vocation démocratique.
Ce débat doit nous permettre de prendre en compte nos limites.
La notion de participation doit être la clef
Les pratiques culturelles ont évolué pour naviguer dans un environnement culturel. Chacun est son producteur et son diffuseur de culture maintenant par l'intermédiaire des réseaux sociaux.
1/4 de la population est usager des politiques culturelles. Mais quid des 3/4 ?
Les institutions culturelles peuvent faire peur.
On assiste à un phénomène, le besoin d'expression de soi se traduisant à travers des pratiques culturelles.
Ne pas oublier les retraites qui ne peuvent accéder à la culture
Le pass Culture, c'est bien mais, il devrait être pensé aussi pour les petits revenus et pas seulement pour les jeunes
Améliorer accès à culture
Prendre en compte les pratiques
Prendre en compte la contribution de chacun.
Développer les cafés culturels, lieux de sociabilité
Songer à introduire la culture auprès des personnes âgées et dans les EHPAD.
Pour Charles Berling, co-directeur de la scène nationale Le Liberté de Toulon, "la culture doit être une participation et non une consommation".
Le Grand Débat de la Culture Prenez la parole, aux Beaux-Arts de Paris © photo Le Curieux des arts Gilles Kraemer , 5 mars 2019.
La redevance audiovisuelle ne pourrait-elle pas être utilisée d'une façon différente ?
Les musées sont lieux de vie où la famille peut avoir sa place.
La presse culturelle n'est pas subventionnée.
Culture élitiste ?
Disponibilité de l'histoire de l'art paraît très étroite et restreinte.
Les conservateurs et les journaux doivent explorer plus.
L'on fait appel à l'architecte au dessus de 150 m². Pourrait-on envisager d'abaisser le seuil ?
Supprimer la loi Élan
Revoyons l'aspect social de la médiation culturelle
Démultiplier les points de médiation
L'état n'est pas fait pour diriger mais pour aider
Précarité chez les artistes.
Culture et éducation populaire, il faut soigner cette fracture.
Education artistique et culturelle primordiale. Commencer avec les enfants. Pratique artistique. La découverte des œuvres. La rencontre avec les artistes. Il y a de beaux établissements culturels qui ont été construits mais les jeunes s'en sentent éloignés.
Il n'y a pas "les" jeunes mais "des" jeunes, ne pas généraliser
Ce qui se passe dans l'école est important. Mais l'artiste doit être présent dans l'entreprise, créer des résidences d'artistes dans les entreprises.
Mettre les moyens à disposition.
Education nationale pour tous
Education pour les enfants.
Patrimoine malheureusement est en danger.
Trouver de l'argent c'est bien mais il ne faut pas détruire le patrimoine
Patrimoine nom protégé existe
Le mécénat ne doit pas se substituer à l'argent public
Développer le loto du patrimoine
Une partie de la taxe de séjour pourrait aller au patrimoine. Pourquoi ne pas faire payer les touristes qui "profitent" du patrimoine, ne serait-ce que 50 centimes de plus
Dégradation des extérieurs du Grand Palais.
Aider les bénévoles qui restaurent le patrimoine
Ne pas oublier le patrimoine paysager avec la prolifération des éoliennes.
Action éducative à l'égard du patrimoine doit être développée
Le patrimoine de proximité est oublié
Protection du patrimoine certes mais aussi la protection de l'ensemble.
Animer les monuments en les ouvrant de différentes façons.
Sauvegarde du patrimoine du souvenir.
Le soutien à la création et aux artistes.
20 000 artistes dont 7 000 sont connus.
Demande d'ouverture dans la mairie d'une salle d'exposition pour des artistes amateurs
Création d'un statut d'intermittent artiste
Transmission des archives des artistes.
Arrivé au cours du débat, Franck Riester fut incité à prendre la parole. "Engagement à regarder toutes les demandes. Fixer les grandes lignes. Accompagner tous les acteurs sur le territoire. Remettre l'artiste au seing de la politique culturelle. Capitaliser sur l'engouement sur le patrimoine".
Grande suspicion à l'égard de l'usage de l'argent public
Il n'y a plus de biennale de Paris, de la Force de l'art.
Il n'y a pas de place pour les artistes hors du Palais de Tokyo et du centre Georges Pompidou
Difficile de donner une place aux amateurs
Méconnaissance des nouveaux métiers liés au numérique.
Rendez-vous au CENT-QUATRE, Paris, dimanche 10 mars 2019, de 16 h à 20 h.
Y verra-t-on des élus de la ville de Paris, absents aux Beaux-Arts ? Mais, il est vrai que le cœur à 650 000 € à la porte de Clignancourt, celui de Joana Vaconcelos, anime les discussions en plus de celles des tulipes de Jeff Koon.
Joana Vasconcelos, Le cœur de Paris © Joséphine Brueder/Ville de Paris.
Gilles Kraemer