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Publié par Gilles Kraemer

 Vertiges, troisième volet de la trilogie autour de la pensée riche et complexe de Georges Bataille (1897-1962), après Dépenses en 2016 et Intériorités en 2017. 
 
Dans les Hauts-de-France, territoire fortement fédérateur de démarches et projets artistiques, Labanque bénéficie d'un important budget artistique annuel de 400 000 € de la communauté d'agglomération de Béthune-Bruay. L'implication de ce centre se présentant comme producteur et diffuseur en arts visuels se révèle dans cette exposition unissant 12 artistes - d'Antoine d'Agata à Sabrina Vitali, dont neuf bénéficient d'une production. Immersion dans Vertige(s) de l'amour, le physique, la sensation, le trouble, l'appétence du vide, voyage dans un inconnu, une chance, un vide et le bleu du ciel, dans ce parcours en quatre étapes, en quatre paliers, des sous-.sols aux combles, dans ce qui fut lieu d'argent, un établissement de la banque de France.
 
Vue de la salle des encres sur papier de Claire Chesnier, 07016.1, 2016 et 150716, 2016.  156 x 132 cm. Courtesy Claire Chesnier © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, octobre 2018.
Claire Chesnier (1986) dans ses grands formats d'encres colorées, posés à plat ou accrochés, nous entraîne vers l'ailleurs de rêverie. Nul cadre pour limiter cette immersion totale, cette plongée lumineuse et irradiante d'un monde touchant l'ascèse  pureté. Cet ailleurs dans l'Inconnu, ce passage dans un autre, se retrouve dans la captation photographique de paysages bien réels de Juliette Agnel (1973). Ceux du Groenland, Les Portes de glace des icebergs, l'immensité d'un voyage d'un instant vers un autre.
 
Antoine d’Agata, Acéphale, 2018. 500 photographies. 14,9 x 21 cm. chacune. Production Labanque. Courtesy Antoine d’Agata © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, octobre 2018.
Antoine d'Agata (1961) explore un rapport dans l'abîme du monde de 500 photographies accumulées dans l'ivresse d'un accrochage très dense, permettant de se perdre dans les régions du globe d'Acéphale. Un lieu peuplé de silhouettes, de formes sans visage, "une magistrale tentative d'agencement du chaos du monde" comme le souligne Léa Bismuth, la commissaire de cette trilogie. 
 

Romina De Novellis

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Luna Park

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2018

Naples, Edenlandia

Production Labanque, en collaboration avec Arcigay Napoli, Edenlandia, La Mostra d’Oltremare, Università

Federico II Dipartimento di Scienze Umani e Sociali, Napoli Christmas Festival, Ex OPG Je so pazzo

© Adagp, Paris, 2018 / © De Novellis / Bordin

Romina De Novellis, Luna Park, 2018, Naples, Edenlandia Production Labanque, en collaboration avec Arcigay Napoli, Edenlandia, La Mostra d’Oltremare, Università Federico II Dipartimento di Scienze Umani e Sociali, Napoli Christmas Festival, Ex OPG Je so pazzo © Adagp, Paris, 2018 / © De Novellis / Bordin.
Plongée dans les sous-sols, qui furent les archives, pour une confrontation des vidéos de Romina de Novellis (1982) dans j'avais pu goûter sa longue errance nocturne dans les ruines de Pompéi qu'elle présenta à Intériorités. Avec ses vidéos de Luna Park - une production de Labanque -, une déambulation qui n'en finit pas de l'artiste nue, accompagnée d'hommes et de femmes se promenant dans un parc d'attraction désaffecté, dans un accompagnement de la musique de "la dévoyée" Traviata ou tournant en rond dans ce qui fut un lieu d'enfermement, un asile psychiatrique. 
Ascension au premier étage, dans les appartements du directeur de la banque. Avec plusieurs facettes de Daniel Pommereulle (1937-2003) dans une idée de l'expression de la violence, "cette cruauté que l'on associe à son œuvre" comme le note Léa Bismuth dans le hors-série d'artpress accompagnant cette exposition. Œuvre plus en douceur, en contre-balancement, celle de Sabrina Vitali (née en 1986) avec L’Éternité. C'est la mer allée avec le soleil, la présentation d'une table dressée autour de laquelle se réunirent les artistes de cette exposition. 
Charbel-Joseph H. Boutros (1981) joue des mondes du crépuscule et de la disparition inéluctable par sa vidéo No light in white light, l'impossibilité de retenir le jour générant l'impossibilité de continuer de lire un ouvrage en araméen.
 

Romina De Novellis

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Luna Park

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2018

Naples, Edenlandia

Production Labanque, en collaboration avec Arcigay Napoli, Edenlandia, La Mostra d’Oltremare, Università

Federico II Dipartimento di Scienze Umani e Sociali, Napoli Christmas Festival, Ex OPG Je so pazzo

© Adagp, Paris, 2018 / © De Novellis / Bordin

Charbel-joseph H. Boutros

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Geography & Abstraction

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2018

Moquette, tubes en aciers, obscurité

Production Labanque (Installation GDM galerie, Paris)

© Aurélien Mole

Courtesy GDM galerie, Paris, Grey Noise, Dubaï, Galeria Jaqueline Martins, São Paulo

Marie-Luce Nadal

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Faire pleurer les nuages

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2017

Performance du 1

er

juillet 2017 à Saint-Cirq Lapopie, MAGCP

Arbalète spécialement adaptée, dite « Arbalète Madeleine »,

corde réalisée en tissage de soutien-gorge, composé chimique pour servir de munition

(Année de première création : 2015)

© Yohann Gozard

Courtesy Marie-Luce Nadal

Marie-Luce Nadal

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Faire pleurer les nuages

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2017

Performance du 1

er

juillet 2017 à Saint-Cirq Lapopie, MAGCP

Arbalète spécialement adaptée, dite « Arbalète Madeleine »,

corde réalisée en tissage de soutien-gorge, composé chimique pour servir de munition

(Année de première création : 2015)

© Yohann Gozard

Courtesy Marie-Luce Nada

Marie-Luce Nadal, Faire pleurer les nuages, 2017. Performance du 1er juillet 2017 à Saint-Cirq Lapopie, MAGCP Arbalète spécialement adaptée, dite "Arbalète Madeleine" , corde réalisée en tissage de soutien-gorge, composé chimique pour servir de munition (Année de première création : 2015) © Yohann Gozard Courtesy Marie-Luce Nadal.
Application à la lettre des mots chantés d'Alain Bashung;  Marie-Luce Nadal nous prouve par son Fusil à foudre opportunément dénommé Madeleine et son Extracteur d'orage portatif qu'elle est à même de concevoir la machine amoureuse du "coup de foudre" qui nous entraînera dans des vertiges. Croyons la sur parole puisque nous sommes à l'étage du Bleu du ciel et qu'il n'y a plus qu'à plonger dans le bleu tout au fond de la piscine du Vertige de l'amour. 
 
Gilles Kraemer
envoyé spécial
 
VERTIGES troisième volet de la trilogie La Traversée des inquiétudes. Une trilogie librement inspirée de la pensée de Georges Bataille
8 septembre 2018 - 10 février 2019 
Labanque - 62 400 Béthune
Commissariat de la trilogie : Léa Bismuth

Supplément au n°458 d’artpress (septembre 2018)La Traversée des inquiétudes. 3. Vertiges - Cahier de la 3ème exposition de la trilogie. Textes de Léa Bismuth, Iris Bernadac, Marie Chênel, Alessandro Gallicchio, Armance Léger. Entretien avec Georges Didi-Huberman, par Léa Bismuth et Mathilde Girard. Co-édition artpress et Labanque.

Productions inédites des artistes : Antoine d’Agata, Juliette Agnel, Charbel-joseph H. Boutros, Claire Chesnier, Romina De Novellis, Marie-Luce Nadal, Mel O’Callaghan, Bruno Perramant, Sabrina Vitali
Avec aussi : Rebecca Digne, Daniel Pommereulle, Georges Tony Stoll
 
DÉPENSES, 1er volet de la trilogie La traversée des inquiétudes 8 octobre 2016 - 26 février 2017
 
 
 
 
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