1948. L'audace de la modernité de La Biennale de Peggy Guggenheim - Venise - Il corragio della modernità della Biennale di Peggy Guggenheim
Vue de l'exposition 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim. Maquette du pavillon avec Brancusi et Picasso © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
"Il mio padiglione venne allestito da [Carla] Scarpa, l'architetto più moderno di Venezia... La mia mostra ebbe una risonanza enorme e il mio padiglione divenne uno dei più popolari della Biennale. Tutto ciò mi emozionava terribilmente, ma quel che mi piacque di più fu veder comparire nei prati dei giardini pubblici il nome Guggenheim accanto a quelli della Gran Bretagna, della Francia, dell’Olanda, dell’Austria, della Svizzera, della Polonia […] Mi sembrava di essere un nuovo paese europeo". Peggy Guggenheim, Una vita per l'arte, 1979.
Vue de l'exposition 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim. Maquette du pavillon © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Commémoration du 70ème anniversaire de la présentation de la collection de Peggy Guggenheim (1898 - 1979) à la XXIV Biennale de l'art de Venise, en 1948, dans le pavillon de la Grèce aux Giardini, ce pays étant non représenté cette année pour faits de guerre civile. Cette participation à la première Biennale de l'après-guerre (6 juin - 30 septembre) sur proposition de Rodolfo Palluchini, secrétaire général de la Biennale, conseillé par l'artiste Giuseppe Santomaso fut un événement retentissant pour Peggy et l'histoire de la Biennale. Ce fut la première exposition en Italie d'une collection américaine d'art moderne après les deux décennies du régime mussolinien et la première présentation de cette collection en Europe, Peggy quittant New York pour s'installer à Venise.
Cette exposition-hommage 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim recrée l'ambiance de ce pavillon à travers des documents, des photographies, des lettres, des œuvres et surtout l'exceptionnelle maquette d'Ivan Simonato reconstituant pour la première fois les espaces et la mise en scène de l'architecte vénitien Carlo Scarpa. "Tout ceci recrée ce moment de grâce que fut cette exposition" comme le souligne Gražina Subelyté, commissaire de cette exposition. Dans les deux salles de la Collection Peggy Guggenheim, cette petite exposition évoque "l'importance du choc que fut la présentation des œuvres de la collection de Peggy".
Le journaliste italien Nicola Ciarletta dans son article paru le 8 septembre 1948 dans Il Momento écrivait qu'il s'agissait " d'une fête des merveilles et d'une arche de Noé ".
Gražina Subelyté © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Vue de l'exposition 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim. Maquette du pavillon, salle des peintres américains © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
136 tableaux et sculptures furent présentés, offrant une vision panoramique de l'art contemporain avec le cubisme, le futurisme, le dadaïsme, le constructivisme, le surréalisme et surtout l'expressionnisme abstrait nord-américain présenté dans une salle à part. Il s'agissait des débuts de Jackson Pollock en Europe, de William Baziotes, Mark Rotko et Clyfford Still. Pour la première fois, Pollock était montré à Venise avec 5 tableaux sur les 11 de la collection de Peggy.
Accueillant les visiteurs, sur le mur droit Très rare tableau sur la terre (1915) de Francis Picabia. Max Ernst dialoguait avec La Tour rouge (1911-1917) et La nostalgie du poète (1914) de Giorgio de Chirico, La femme égorgée (1930-1933) et Femme qui marche (1936) d'Alberto Giacometti avec le mobile Arc of Petals (1941) d'Alexander Calder.
Vue de l'exposition 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim. Maquette du pavillon © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Composition n°1 avec gris et rouge 1938 / Composition avec rouge 1939 (1938-1939) de Piet Mondrian était placée à côté de Fernand Léger et Les hommes dans la ville (1919). Face à l'entrée, point de focalisation, les sculptures Maiastra (1912 ?) et L'Oiseau dans l'espace (1932-1940) de Constantin Brancusi encadraient La Baignade (12 février 1937) et L'Atelier (1928) de Pablo Picasso.
Ivan Simonato © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Deux conseils. Visualisez les œuvres sur www.guggenheim.org puis www.guggenheim.org/artwork/artist en regardant la maquette.
Vue de l'exposition 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim. À gauche Theo van Doesburg (1883-1931), Contra-Compositie XIII, 1925-1926. Collection Peggy Guggenheim, Venise -- En haut, à droite Friedrich Vordemberge-Gildewart (1899-1962), Composition n°113, 1939. Tel Aviv Museum of Art, offert par Peggy Guggenheim en 1954 -- En bas Jean Hélion (1904-1987), Composition, 1936. Tel Aviv Museum of Art, offert par Peggy Guggenheim en 1954 © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Traversez le jardin et confrontez-vous aux œuvres dans le Palazzo Venier dei Leoni. Les seules pièces présentées dans cette exposition étant celles de Theo van Doesburg, Contra-Compositie XIII (1925-1926), Friedrich Vordemberge-Gildewart, Composition n°113 (1939), Jean Hélion, Composition (1936) et Antoine Pevsner, Anchored Cross.
Un regret. Pourquoi pas de catalogue accompagnant cette exposition, un jalon sur la connaissance de l'histoire de l'art.
"Mon pavillon fut mis en scène par Carlo Scarpa, l'architecte le plus moderne de Venise... Mon expostion eut un retentissement énorme et mon pavillon devint un des plus populaires de la Biennale. Tout ceci me troublait énormément, mais ce qui me plut fut de voir dans les Giardini, le nom de Guggenheim accolé à ceux de la Grande-Bretagne, de la France, des Pays-Bas, de l'Autriche, de la Suisse, de la Pologne [...]. Il me semblait être un nouveau pays européen". Peggy Guggenheim, Una vita per l'arte, 1979.
Quels artistes étaient présentés cette même année au pavillon de France ? Les sculpteurs Laurens, Lipchitz, Maillol et Zadkine, les peintres Bertholle, Braque, Chagall, Hartung, Manessier, Rouault et Schneider.
Gilles Kraemer
Déplacement et séjour à titre personnel à Venise
1948: la Biennale di Peggy Guggenheim
Collezione Peggy Guggenheim - Venise
25 mai - 25 novembre 2018. Prolongation jusqu'au 14 janvier 2019
Commissariat de Gražina Subelyté
Vaporetto n°1, arrêt Salute ou Accademia
www.guggenheim-venice.it/default.html
Vue de l'exposition 1948: la Biennale di Peggy Guggenheim © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, visite presse 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Vue de l'exposition Josef Albers in Messico © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2018, Collection Peggy Guggenheim, Venise.
Autre exposition à la Collection Peggy Guggenheim Josef Albers in Messico, 19 mai-3 septembre 2018. lecurieuxdesarts.over-blog.com/2018/08/josef-albers-la-peinture-architecture-la-pittura-architettura-collezione-peggy-guggenheim-venise-16eme-biennale-internationale-d-arc
Pour mémoire, exposition Picasso en 2017 lecurieuxdesarts.over-blog.com/2017/12/picasso-et-ses-baigneuses-a-venise-picasso-sulla-spiaggia-a-venezia-peggy-guggenheim-collection.html
Le Pavillon de la Grèce aux Giardini, Venise © photographie Le Curieux des arts Antoine Prodhomme, mai 2018.