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Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), détail de La Déploration sur le Christ mort, 1543-1545 circa. Huile sur toile. 268 x 173 cm.. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Exposition Il Cinquecento a Firenze, Palazzo Strozzi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2017.

 

L'exposition Il Cinquecento a Firenze "maniera moderna" e controriforma. Tra Michelangelo, Pontormo e Giambologna / Le 16e siècle à Florence "maniérisme" et contre-réforme. Entre Michel-Ange, Pontormo et Jean de Bologne, au Palazzo Strozzi à Florence à l'automne 2017, avait permis la réunion de trois chefs d'œuvre picturaux.

http://www.lecurieuxdesarts.fr/2018/01/florence-manierisme-et-contre-reforme-entre-michel-ange-pontormo-et-giambologna-

De gauche à droite : Rosso Fiorentino (Giovan Battista di Jacopo; Florence 1494 - 1540 Fontainebleau), Déposition de la croix, 1521. Huile sur bois. 343 x 201 cm.. Volterra, Pinacoteca e Museo Civico /// Pontormo (Jacopo Carucci; Pontorme, Empoli 1494 - 1557 Florence), Déposition, 1525-1528, tempera sur bois. 313 x 192 cm.. Florence, Chiesa di Santa Felicita, chapelle Capponi /// Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), La Déploration sur le Christ mort, 1543-1545 circa. Huile sur toile. 268 x 173 cm.. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Exposition Il Cinquecento a Firenze, Palazzo Strozzi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2017.

 

Cette exposition confrontait pour la première fois, rêve de tout historien de l'art - et peut-être la dernière fois - trois Dépositions. Celle de Rosso Fiorentino (Giovan Battista di Jacopo; Florence 1494 - 1540 Fontainebleau), 1521, venue de Volterra, Pinacoteca e Museo Civico. Celle de Pontormo (Jacopo Carucci; Pontorme, Empoli 1494 - 1557 Florence), toujours visible à Florence, dans la  chapelle Capponi de la Chiesa di Santa Felicita pour laquelle elle fut peinte entre 1525-1528. Et celle de Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), 1543-1545, du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.

Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), La Déploration sur le Christ mort, 1543-1545 circa. Huile sur toile. 268 x 173 cm.. Inscription en bas à droite "OPERA DEL BRONZINO FIORENTINO. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Exposition Il Cinquecento a Firenze, Palazzo Strozzi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2017.

Cette Déploration sur le Christ mort de Bronzino revenait à Florence pour la première fois. Elle avait très vite quitté la chapelle d'Éléonore de Tolède du Palazzo Vecchio où elle se trouvait depuis l'été 1545 pour être offerte en septembre de la même année par son époux, le duc Cosimo de' Medici, à Nicolas Perrenot de Granvelle, originaire de Besançon, secrétaire particulier de l'empereur Charles Quint. Il la plaça dans sa chapelle funéraire à Besançon. Et c'est ainsi qu'un des chefs d'oeuvre de la "bella maniera" se trouve aujourd'hui dans cette ville du Doubs. Huit années plus tard, Bronzino exécutera une copie de cette peinture pour la chapelle du Palazzo Vecchio.

Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), détail de La Déploration du Christ mort, 1543-1545 circa. Huile sur toile. 268 x 173 cm.. Portraits de Bronzino, Pontormo et Baccio Bandinelli pour les trois hommes réunis. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Exposition Il Cinquecento a Firenze, Palazzo Strozzi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2017.

Pour la chapelle des Granvelle, en l'église Saint-Laurent à Ornans, le peintre comtois Pierre d'Argent exécutera sur bois, en 1572, une copie légèrement inférieure en hauteur. Il intègre à droite, entre Joseph d'Arimathie (Bronzino chez Bronzino) et Nicodème (Baccio Bandinelli chez Bronzino) un personnage traditionnellement assimilé au cardinal (Pontormo chez Bronzino). Aujourd'hui, l'on suggère son père Nicolas.

Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), La Déploration du Christ mort, 1543-1545 circa. Huile sur toile. 268 x 173 cm.. Détail de l'inscription en bas à droite "OPERA / DEL BRONZINO / FIORENTINO. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Exposition Il Cinquecento a Firenze, Palazzo Strozzi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2017.

 

Concordance des temps, Besançon célèbre le 500e anniversaire de la naissance d’Antoine de Granvelle (1517-1586), fils aîné de ce même Nicolas Perrenot de Granvelle : Antoine de Granvelle. L'Éminence pourpre. Images d'un homme de pouvoir à la Renaissance.

Diplomate au service des Habsbourg, Antoine est l’un des personnages les plus illustres de la ville, mais reste méconnu du public aujourd’hui. Installé au sein du palais construit par son père, Nicolas Perrenot de Granvelle, le musée du Temps est le cadre tout naturel de cette commémoration.

Bronzino (Agnolo di Cosimo; Florence 1503 - 1572), détail de La Déploration du Christ mort, 1543-1545 circa. Huile sur toile. 268 x 173 cm.. Inscription en bas à droite "OPERA DEL BRONZINO FIORENTINO. Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Exposition Il Cinquecento a Firenze, Palazzo Strozzi © photographie Le Curieux des arts Gilles Kraemer, 2017.

Cest la première fois qu'une exposition - forte de plus de 100 numéros - est consacrée à ce cardinal selon un prisme spécifique, celui de l’image du prélat, du XVIe siècle à aujourd’hui. Dans la salle de la Tenture, l’exposition déroule la vie et le rôle d’Antoine de Granvelle dans l’Europe du XVIe siècle, bouleversée par les conflits politico-religieux. La seconde partie de l’exposition est dédiée à l’image du prélat : celle qu’il a su contrôler, en diffusant ses portraits au service de son pouvoir et de son statut, et celle véhiculée par ses détracteurs, à l’origine de sa légende noire. Au-delà du XVIe siècle, une sélection d’œuvres témoigne de la postérité de Granvelle jusqu’à nos jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

Anonyme, d’après Willem Key, Portrait du cardinal Antoine de Granvelle, 1565. Huile sur bois. 47,8 x 35,7 cm.. © Rijksmuseum, Amsterdam. inv SK-A-4071.

Garde des sceaux et conseiller de l’empereur Charles Quint, Antoine de Granvelle naît à Besançon en 1517. Il se forme sous la protection de son père qui l’introduit à la cour des Habsbourg. Toute sa vie, il œuvre au service de la plus grande puissance européenne de l’époque.

 

Tenture de l'histoire de Charles Quint, L’Abdication, Bruges, vers 1636. Laine et soie. 415 x 385 cm. Dépôt du musée du Louvre MNR © Musée du Temps, Besançon (Pierre Guénat).

D’Ornans où il exerce la profession d’avocat à la cour de Charles Quint, Nicolas Perrenot de Granvelle connaît une promotion sociale inégalée. Devenu l’un des personnages les plus puissants de la Chrétienté comme conseiller de l’empereur, il a su unir ses enfants aux familles les plus illustres. Pour son fils aîné Antoine, il choisit une carrière ecclésiastique. À partir de 1544, Antoine de Granvelle commence à assurer l’intérim de son père lorsque ce dernier s’absente de la cour. En 1550, Nicolas Perrenot de Granvelle meurt et son fils lui succède naturellement comme premier conseiller de l’empereur.

 

 

Scipione Pulzone, dit Il Gaetano et atelier (1544 - 1598), Portrait du cardinal Antoine de Granvelle, 1576. Huile sur cuivre. 73,5 x 56 cm.. Legs Boisot © Musée du Temps, Besançon (Pierre Guénat).

Après deux ans passés en Franche-Comté, le cardinal de Granvelle est appelé en Italie en 1566, où il demeure jusqu’en 1579. Grâce à son important réseau et à son statut de cardinal qui lui ouvre les portes de la curie romaine, il œuvre pour Philippe II à la défense de l’influence espagnole en Italie, cherchant à mettre un frein à l’affirmation de l’autorité spirituelle et de l’influence politique du pape. L’immense crédit gagné par Granvelle en Italie lui vaut d’être rappelé par Philippe II à la cour d’Espagne en 1579. Contesté par des proches conseillers du roi, il perd progressivement son influence dans les dernières années de sa vie et meurt à Madrid en 1586. 

 

 

 

Gilles Kraemer (déplacement personnel et séjour à Florence pour l'exposition au palazzo Strozzi,

d'après le dossier de presse et le catalogue pour l'exposition de Besançon)

 

L’Éminence pourpre. Antoine de Granvelle. Images d’un homme de pouvoir de la Renaissance

18 novembre 2017 - 18 mars 2018

Musée du Temps, Besançon

Commissariat général Nicolas Surlapierre, Commissariat Laurence Reibel et Lisa Mucciarelli, assistées de  Séverine Pégeot.

 

Catalogue. Sous la direction de Laurence Riebel et Lisa Mucciarelli-Régnier. 248 pages. 250 illustrations. Edition SilvanaEditoriale. Prix 25 €. Beau catalogue avec un bémol. Pourquoi avoir publié de très nombreux textes sur un fond pourpre rendant la lecture difficile et n'incitant pas à la poursuivre. Dommage pour cet ouvrage abordant parfaitement la figure de cette homme d'église politique, ni Français, ni Espagnol mais ayant été toute sa vie au service des Habsbourg comme le souligne Bertrand Haan dans son texte "Antoine de Granvelle, l'âme d'un empire". 

 

www.mdt.besancon.fr/exposition-a-venir-antoine-de-granvelle-leminence-pourpre/

 

 

Catalogue de l'exposition italienne. Indispensable. Sous la direction de Carlo Falciani et d'Antonio Natali. 175 illustrations. 368 pages. Éditions Mandragora. Pour un prix modeste de 39,90 €. Textes suivants le déroulé de l'exposition de Cristina Acidini, Philippe Costamagna Le miroir d'une société. Le portrait à Florence sous les règnes de François I et Ferdinand I, Elizabeth Cropper, Carlo Falciani, Antonella Fenech Kroke, Alessandra Giannnotti, Philippe Morel, Tommaso Mozzati, Antonio Natali, Massimilio Rossi, Luovica Sebregondi. Importantissime bibliographie.

 

Tag(s) : #Expositions France, #Expositions à l'étranger, #Italie, #Florence
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