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Publié par Gilles Kraemer

Gilles Kraemer. 

 

visuel en service de presse © ADAGP, Paris, 2017

Le Prix LE BAL de la Jeune Création avec l’ADAGP est destiné aux photographes et/ou vidéastes de moins de 40 ans résidant en Europe. Il accompagne le lauréat pendant deux ans dans la réalisation d’un projet de création déjà amorcé. Sont privilégiés les projets s’inscrivant dans le spectre large de l’image-document, fixe et en mouvement, représentant différentes hypothèses sur le monde, différentes postures, différentes constructions de l’expérience humaine. Lors de sa première édition, le Prix le BAL de la Jeune Création avec l’ADAGP a désigné Clément Cogitore pour son projet Braguino ou La communauté impossible, objet de l'actuelle exposition au BAL, commissariat de Diane Dufour & Léa Bismuth.

 

La lauréate de cette deuxième édition est Yasmina Benabderrahmane (née en 1983 à Rueil-Malmaison), pour son projet À bras le corps. Il sera présenté au BAL en 2019, accompagné d’une publication. Elle bénéficie d'une dotation de 20 000 euros lui permettant de mener à bien ce projet.

"Je suis issue d’une part d’une famille musulmane pratiquante: la représentation du corps est vue comme un sacrilège. D’autre part je suis fille de coiffeurs et ai grandi dans un institut de beauté. Pour autant, le rapport au corps a toujours été un tabou dans ma famille. Cette dichotomie entre le corps pudique dans la sphère intime et le corps public est pour moi source d’étonnement et de fascination. J’aspire à montrer ce que l’on ne voit pas et à détourner ce que l’on voit." Yasmina Benabderrahmane est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2009 et du Studio national des arts contemporains Le Fresnoy en 2015, son travail a fait l’objet d'expositions collectives, au 54e salon d’art contemporain de la ville de Montrouge en 2009 et au salon Jeune Création en 2013 au CENTQUATRE.

 

Cette année le jury présidé par Diane Dufour, directrice du BAL, était composé d'Hugues Aubry, mécène; Alain Bublex, artiste; Léa Bismuth, commissaire d’exposition indépendante; Élizabeth Garouste, artiste et designer; Régine Hatchondo, directrice générale de la création artistique au ministère de la Culture; Valérie Jouve, photographe; Rebecca Larmarche-Vadel, commissaire d'exposition au Palais de Tokyo & Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman.

 

Parmi les 497 dossiers reçus, le jury a souhaité distinguer 5 coups de cœur.

Josh Bilton (né en 1983) pour Cavity, questionne aujourd’hui l’érosion et la fragilité du littoral des côtes anglaise qui sera submergé par la montée des eaux. Mélanie Pavy (née en 1977) avec Refuge Fuskushima juxtapose temps et espaces, questionne les ressources de la mémoire et la nostalgie face à la disparition probable de notre monde. Enrique Ramirez (né en 1979) avec La salle d’exposition s'inspire de l’histoire de la Patagonie, s’articulant à partir de deux événements décisifs de la fin du XIXe siècle : la colonisation et les missions scientifiques qui marquent le début de l’extermination de la culture indienne. Maxence Rifflet (né en 1978) pour Nos prisons documente le rôle de l’architecture carcérale sur les conditions de détention des prisonniers; ce projet a été réalisé dans le cadre de la convention régionale culture/justice de la région Normandie. Sebastian Stumpf (né en 1980), vivant et travaillant à Leipzig, souligne la relation entre l’homme et l’architecture urbaine en transformant l’espace public en espace d’exposition. Avec Never Really There, il souhaite entreprendre une nouvelle série de vidéos à Paris. Tournées de nuit, les séquences montreront un individu escaladant les bâtiments de la capitale pour en détourner l’éclairage urbain.

 

Ils bénéficieront en septembre 2018 de deux journées de masterclass où ils auront la possibilité de rencontrer des professionnels et personnalités du monde des arts visuels (éditeurs, graphistes, responsables d’institution, critiques, artistes, collectionneurs, ... .) dans le but de mieux cerner les enjeux de leur travail, d’enrichir et de faire évoluer leur projet de création.

 

Vue de l'exposition La Bête, un conte moderne de Yasmina Benabderrahmane © Marc Domage. 2020

La Bête, un conte moderne de Yasmina Benabderrahmane, jusqu’au 23 août 2020. Après Clément Cogitore, LE BAL présente la première exposition monographique consacrée à Yasmina Benabderrahmane, lauréate du Prix LE BAL de la jeune création avec l’Adagp 2019. Revenue au Maroc après 14 ans d’absence, Yasmina Benabderrahmane livre ici un conte filmique, entre métaphore et fragments bruts, marqué par deux personnages de son histoire familiale : l’Oncle géologue, responsable de "la Bête", chantier pharaonique du nouveau Grand Théâtre de la vallée du Bouregreg, et la Grand-mère, un peu plus loin, dans un village ancestral de l’Atlas. Dans les soubresauts saccadés de la pellicule, son œuvre nous invite à une déambulation sensible, minérale et instinctive où se joue le destin contrarié du Maroc contemporain.

Gilles Kraemer

LE BAL - 6, Impasse de la Défense 75018 Paris - www.le-bal.frADAGP / Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques - 11, rue Berryer - 75008 Paris - www.adagp.fr

 

 

Clément Cogitore. Braguino ou la communauté impossible

LE BAL - Paris

15 septembre - 23 décembre 2017

Catalogue. Braguino ou la communauté impossible / Braguino or the impossible community. 125 photographies en couleurs. 208 pages. Textes de Léa Bismuth (Un conte cruel, entretien avec Clément Cogitore) et de Bertrand Schefer : Combat dans l'île. En français et en anglais. Co-édition LE BAL / Filigranes Éditions. Prix 35 €.

 

 

 

 

 

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