TEFAF 20017. L'Olympe des arts au rendez-vous de Maastricht. The Olympe of the arts in the appointment of Maastricht. 30ème anniversaire (acte I)
Tous les ans, à la même période, le rendez-vous incontournable de la planète art, comme la Biennale de Venise pour l'art contemporain, est Maastricht et sa TEFAF. Rendez-vous connu de tous les amateurs. Avec un autre et nouveau rendez-vous inscrit depuis octobre 2016 : TEFAF New York Fall, manifestation à laquelle je m'étais rendu - déplacement à titre strictement personnel, nullement invité - pour y découvrir une incontestable et magistrale réussite. TEFAF New York Fall 2016. Indisputable and magnificent success.
Tel le pèlerinage de Bayreuth, mais, ici nul besoin de partir avec Albert Lavignac en poche, direction les Pays-Bas. Le Thalys jusqu'à Liège, changement de train, et à trois heures depuis Paris vous accéderez au saint des saints, au Graal de tous les collectionneurs. En 2016, 75 000 visiteurs, dont 10 000 lors du vernissage, amateurs, représentants d'institutions muséales s'étaient rendus vers cet improbable immense hangar commercial transformé pour quelques jours en Olympe des arts, en caverne d'Ali Baba de 30 000 m² d'exposition. Pour son trentième anniversaire, 270 exposants de 20 pays couvrant 7 000 ans d'histoire, de la statue égyptienne à l'art contemporain sont présents. TEFAF se partage en neuf sections : TEFAF Antiques, TEFAF Classical Antiquities, TEFAF Curated depuis 2015, TEFAF Design depuis 2009, TEFAF Haute Joaillerie, TEFAF Modern, TEFAF Paintings, TEFAF Paper depuis 2010 et TEFAF Showcase depuis 2008 permettant à cinq jeunes galeristes d'aborder pour la première fois cet événement (Elisabetta Cipriani, Londres; Renaud Montméat Art d’Asie, Paris; Lullo Pampoulides Fine Art, Londres; Sokyo Gallery, Tokyo; Tribal Art Classics, Bruxelles). Tout est à vendre, à des prix parfois stratosphériques. Une toile sera sans doute l'objet de nombreux attentions puisque le MoMA - Museum of Modern Art de New York - a décidé de se séparer d’une œuvre de Jean Dubuffet Topographie Chataine (1959), toile qui lui avait été léguée en 1990 par Mary Sisler; aux États-Unis, les collections des musées ne sont pas inaliénables. Elle sera visible chez un marchand français.
Comme spécialement destiné au marché des pays du Nord, la galerie Canesso, Paris, présente Autoportrait au turban de Wallerant Vaillant (Lille 1623-1677 Amsterdam) qui passait encore en 1942 pour un Liotard. De cet artiste hollandais natif de Lille, ville qui ne fut rattachée à la France qu’en 1668, son œuvre gravé est plus connu. Son œuvre peint, plus rare, se décline principalement en portraits, souvent des autoportraits où l’artiste se montre sous un jour pittoresque empruntant tour à tour le costume du soldat (Hanovre, Niedersächsisches Landesmuseum), celui du notable (Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister) ou celui d’un Oriental comme sur ce tableau non vu sur le marché depuis 27 ans. Il ne se représente pas dans l’exercice de son art, avec la palette et les pinceaux mais se plait à se montrer en Oriental permettant à son pinceau libre de jouer sur les reflets du riche brocard de son turban, sans doute provenant de la Compagnie des Indes.
French & Company, LLC, venu de New York propose une importante toile de Francesco Noletti (La Vallette, Malte circa 1611–1654 Rome), Rome, 1650, Nature morte au tapis turc, fruits et tenture. Le plateau de fruits est le point de focalisation de l'œil, permettant la césure en deux plans horizontaux vers le rendu soyeux du tapis et le drapé de la vaste tenture.
La galerie néerlandaise Salomon Lilian présente les figures de deux philosophes de l'antiquité Héraclite et Démocrite, huile sur bois de Jan Woutersz Stap (1599-Amsterdam-1663), provenant d'une collection française.
Nature morte avec panier de fruit et objets en terre cuite de Juan Van der Hamen y Léon (1596 Madrid 1631). Huile sur toile d'une paire. Colnaghi, Londres.
Nature morte avec panier de fruits et fruits de Juan Van der Hamen y Léon (1596 Madrid 1631). Huile sur toile d'une paire. Colnaghi, Londres.
Très belle Rue en région parisienne d'Armand Guillaumin (Paris 1841-1927 Orly), signé et daté 1870. Galerie Stoppenbach & Delestre Ltd., Londres. Huile sur toile, toute en puissance de cet artiste qui n'a pas encore eu une rétrospective à Paris. Peut-être en 2027 ? Encore 10 ans à attendre !!!
Lovis Corinth (Tapiau 1858-1925 Zandvoort), Portrait du galeriste Heinrich Thannhauser, 1918. Galerie Arnoldi-Livie, Munich.
Heinrich Thannhauser (1859-1935) ouvre sa galerie Modern Galerie à Munich en 1909 où il expose des impressionnistes français ainsi que des artistes allemands tels Max Liebermann ou Lovis Corinth. En 1911, il présente l’expressionnisme du groupe du Blaue Reiter, en 1913, Picasso. En 1919, il ouvre une seconde galerie à Lucerne puis une troisième à Berlin en 1927. Devant la montée du nazisme, Heinrich et sa famille s'établiront à Paris en 1937.
David Tremlett (né en 1945 à Sticker St Austell, Cornouailles anglaises) & Michel Verjux (né en 1956 à Chalon-sur-Saône), Horizon. 2017. Projection lumineuse et matière, 3 mètres de diamètre. Galerie Jean Brolly, Paris.
Première participation du galeriste Jean Brolly à "cette foire d’art exceptionnelle", dans la section art contemporain TEFAF curated placée sous le commissariat de Penelope Curtis - directrice Fondation Gulbekian Lisbonne - qui a choisi les artistes sur le thème de La Grande horizontale. Les autres galeries participantes sont Andriesse Eyck Galerie à Amsterdam avec Charlotte Dumas; Konrad Fischer Galerie implantée à Düsseldorf et Berlin; Roberto Polo Gallery à Bruxelles avec Sadie Murdoch; Aurel Scheibler à Berlin avec Ernst Wilhelm Nay; Nadja Vilenne à Liège avec Suchan Kinoshita; Vistamare di Benedetta Spaletti srl à Pescara.
Gilles Kraemer
TEFAF Maastricht 2017
10-18 mars, 11 à 19h. Le 19 mars de 11 à 18h
MECC - Maastricht - Pays-Bas
Internet www.tefaf.com/fairs/tefaf-maastricht